/

Les papillons

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 724 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/09/2017
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Lors de la 11ème édition du week-end de comptage des papillons, il s'avère que ces derniers n'étaient pas au rendez-vous. En effet, chaque année, Natagora organise pendant deux jours, des séries de comptages en Wallonie.

    En moyenne, les participants ont repéré 17 papillons par jardin. Ce nombre est légèrement inférieur aux autres années. Le nombre d'espèces différentes est aussi nettement en baisse.
    44 espèces ont été recensées cette année contre 62 en moyenne. Cette perte de diversité pourrait être expliquée par une météo moins clémente de l'année 2016. En effet, la saison extrêmement pluvieuse de l'année passée a impacté négativement la reproduction.

    Par ailleurs, le nombre de participants à cette édition a également chuté. Natagora explique que les participants sont simplement découragés par la faible fréquentation des papillons dans nos jardins.

    Outre les problèmes liés à la météo, il existe des gestes simples qui permettraient de protéger les papillons. Par exemple, le fait de planter des essences indigènes, de tondre moins fréquemment et de laisser les fleurs sauvages s'installer permet aux papillons (et aux insectes) de trouver refuge plus facilement dans nos jardins.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'autres chiffres concernant les papillons ?

    Quelles seront les actions mises en place, l'année prochaine, pour récupérer un maximum d'espèces dans nos jardins ?

    Ne serait-il pas opportun d'informer nos citoyens sur les gestes simples à effectuer pour les sauvegarder ?
  • Réponse du 21/09/2017
    • de COLLIN René

    L’opération de comptage des papillons au jardin, organisée par Natagora, a surtout un intérêt pédagogique, incitant les particuliers à observer la faune chez eux et à prendre des mesures pour les favoriser. Les statistiques obtenues par ce biais sont par contre assez délicates à interpréter, car les populations de papillons et d’insectes en général varient beaucoup au cours de la saison, d’une saison à l’autre et en fonction des conditions météorologiques. Un unique week-end de comptage ne permet pas d’obtenir une bonne estimation des populations d’une année donnée.

    Ainsi, cette année 2017 a été caractérisée par un printemps très ensoleillé et chaud qui a été très favorable aux papillons et on a constaté des périodes de vol plus précoces avec un décalage de deux à trois semaines par rapport aux années « moyennes », ainsi que des effectifs assez importants en juin et juillet. Les espèces présentant plusieurs générations annuelles avaient déjà connu deux générations en juillet. Les biologistes de l’administration qui suivent les populations de papillons menacés en Wallonie estiment que le « creux » observé dans le comptage du début du mois d’août de cette année s’explique essentiellement par le fait que beaucoup d’espèces étaient déjà « passées », en raison de la saison plus précoce. Un nouveau pic a été noté à la fin du mois d’août, certaines espèces présentant une troisième génération.

    En conséquence de ces cycles rapides et des importantes variations temporelles de ces insectes, le Département de l’Étude du Milieu Naturel et Agricole du Service public de Wallonie estime que le seul moyen d’obtenir des chiffres représentatifs serait de mener des comptages standardisés une fois par semaine, ou au moins tous les 15 jours, de début mars à fin septembre, dans les jardins ou ailleurs. Ce qui est nettement plus contraignant (mais qui se fait dans certains pays voisins, en Angleterre et aux Pays-Bas notamment).

    Compte tenu de ce constat, il n’y a pas lieu de prévoir des mesures spécifiques l’année prochaine pour récupérer un maximum d’espèces dans nos jardins, mais bien de continuer les multiples actions à long terme promues par le Service public de Wallonie en partenariat notamment avec les communes, les associations naturalistes, les citoyens… dans le but d’augmenter le potentiel d’accueil de la vie sauvage du territoire. C’est l’objectif du Réseau Wallonie nature : « la nature partout, par tous ».