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L'éolien

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 19 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 11/09/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Les particuliers se tournent de plus en plus vers des investissements, autre que les comptes d’épargne qui ne rapportent presque plus rien.
    Ils investissent dans l’or, la brique, le marché de l’art, les diamants mais également et de plus en plus dans les énergies renouvelables.

    La production d’électricité verte reste malheureusement soumise aux conditions climatiques.

    Le Hainaut occidental, bien situé au niveau du relief et de la direction des vents, a vu fleurir énormément d’éoliennes ces dernières années.
    Certains riverains ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de ces éoliennes, et ce à cause des nuisances visuelles et sonores.

    Quel est, aux conditions actuelles, le temps de retour sur investissement dans une éolienne  ?

    N’est-ce pas le moment de favoriser l’éolien public et coopératif?
  • Réponse du 22/09/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc

    Actuellement, le taux de rentabilité de référence pour la filière éolienne est fixé par le Gouvernement wallon et est de 7 %. Celui-ci est atteint grâce au taux d'octroi des certificats verts pour l'éolien fixé par la CWaPE et qui tient compte de plusieurs paramètres tels que le prix de l’électricité, dépenses en capital, coûts opérationnels…

    Le Cadre de Référence (CDR) approuvé par le Gouvernement wallon le 11 juillet 2013 prévoit la participation de trois types d’acteurs : les développeurs, les pouvoirs locaux et les coopératives citoyennes et renforce la participation financière directe de ces 3 acteurs dans les projets éoliens. Ces derniers sont reconnus, chacun avec leur spécificité, pour assurer un développement éolien harmonieux à l’horizon 2020. Il est à noter que les pouvoirs locaux et les coopératives citoyennes peuvent être également développeurs de projets à part entière.

    Si la demande leur en est faite, les développeurs doivent ouvrir le capital de leurs projets à hauteur de 24,99 % maximum du projet pour les communes, intercommunales, CPAS et 24,99 % du projet pour les coopératives agréées CNC ou à finalité sociale ayant la production d’énergie renouvelable dans leur objet social.

    Actuellement les coopératives citoyennes sont très présentes sur le terrain et revendiquent aujourd’hui systématiquement une prise de participation dans les projets éoliens.

    L’idée de stimuler l’investissement communal est également une idée intéressante. Néanmoins, il s’agit de garder à l’esprit que cette idée se heurte à deux obstacles majeurs.

    Le premier est que le développement d’un projet éolien n’est pas le métier de base des élus communaux. Il est dès lors préférable et plus efficace pour une commune de s’en remettre à l’expérience de coopératives citoyennes et/ou de développeurs privés. Dans ce contexte, la commune jouera un rôle d’investisseur supplétif et non pas de développeur de projets.

    Le second est que le développement d’un projet éolien est une opération financièrement risquée. En effet, les frais de développement d’un projet sont très élevés et s’élèvent facilement à plus de 250.000 euros. Si le projet est refusé ou n’aboutit pas pour une quelconque raison, la somme investie est perdue et non récupérable. Les communes peuvent, dès lors difficilement engager de l’argent public dans des projets, dont l’issue est incertaine. Une alternative est qu’une commune décide d’investir dans un projet éolien une fois que le permis est accordé et libre de tout recours. Il s’agira alors d’un simple investissement financier. Cet investissement, aux côtés d’une coopérative, permettra à la commune de percevoir des dividendes qui oscillent généralement entre 4 % et 6 %.