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Les casiers solidaires pour les sans-abris

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 26 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/09/2017
    • de ONKELINX Alain
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Trois associations sans but lucratif actives sur le terrain de l'accompagnement des personnes en situation de grande précarité ont décidé de porter un projet de « casiers solidaires » en Cité ardente.

    En effet, il y a quelques semaines, une campagne participative invitant les citoyens à émettre des propositions pour l'avenir de la cité avait été mise sur pied à Liège. Le projet des casiers solidaires avait alors récolté un solide soutien.

    Le fonctionnement de ces casiers est simple et plusieurs villes européennes comme Lisbonne le testent déjà.
    Il s'agit en fait de placer des dispositifs de douze casiers à six endroits de la ville où les personnes sans-abri peuvent stocker leur matériel durant la journée avec l'aide d'un cadenas.

    D'après ces trois ASBL, ces casiers représenteraient une plus-value collective en termes de propreté, de sécurité et de cohésion sociale. En effet, ils permettraient d'éviter à une personne démunie de se promener toute la journée avec ses affaires, de réduire le risque de vol ou de dégradation et de lui apporter une certaine sérénité du fait de savoir ses effets personnels en lieu sûr.

    Dans ce contexte, les trois associations comptent à présent interpeller le conseil communal de Liège afin d'obtenir leur soutien et leur collaboration.

    Ce type de casiers peut être un premier pas vers la réinsertion de ces personnes.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette initiative ?

    Existe-t-il d'autres projets similaires qui sont ou seront développés en Wallonie ?
    Dans l'affirmative, quels en sont les contours ?

    La Wallonie pourrait-elle soutenir ce type d'initiative ?
  • Réponse du 26/09/2017
    • de GREOLI Alda

    Je connais ce dispositif et mon prédécesseur y déjà répondu en janvier dernier (question écrite n° 411 de Monsieur Christophe Collignon),
    Pour rappel, ce dispositif a été installé par la Ville de Lisbonne et c’est une association caritative, l’ACA – Conversa con Amiga » originaire de l’initiative, qui est chargée de la gestion du projet, financé en partie par la Ville, le reste par des dons.

    C’est en novembre 2013 qu’ont été créés les « cacifos solidàrios », 12 casiers attribués à des SDF rencontrés dans le cadre de l’opération « Um Sem Abrigo Um Amigo » mise sur pied par l’association ACA.

    Cette « consigne solidaire », accessible 24 heures sur 24, met ces casiers à disposition des sans-abri, pour leur éviter de sillonner les rues pavées des collines de la capitale portugaise chargés de sacs encombrants ou en poussant de vieux charriots de supermarché.
    Chaque casier, qui fait 1,80 m de haut et 50 cm de large, est attribué pour une durée d’un an. En échange, son usager doit assurer la propreté de l’espace environnant et rester en lien avec le personnel de la petite association caritative ACA, qui est à l’origine de cette initiative.

    Grâce à ce contact régulier, les équipes de rue de l’association parviennent à aider les utilisateurs des casiers, qui font également office de boîte à lettres, à obtenir des papiers, des soins de santé, des aides publiques ou même un logement.
    Chaque douzaine de casiers coûte 11.700 euros, pris en charge par la mairie à hauteur de 60 %. Le reste est financé grâce aux dons versés à l’association.
    Ce type de solution existe ailleurs en Europe, notamment en France, ou en Amérique du Nord, mais, souvent, les usagers n'ont accès aux casiers qu'à certaines heures.

    En Wallonie, les dispositifs d’accompagnement social des sans-abris sont gérés par les services d’aide aux sans-abri et les Relais sociaux.
    Le lavoir social d’Ougrée a lancé un projet de consigne à vêtements pour les personnes à la rue. D’après les premiers résultats, la consigne semble un peu sous-exploitée, car le lavoir n’est pas situé à proximité directe du centre de Seraing, mais elle a le mérite d’enrichir l’offre de service dans un domaine où le manque reste une faiblesse dans le paysage liégeois/sérésien. Le lavoir social et le Relais social de Liège réfléchissent aux modalités de rentabilisation accrue. Si le modèle fonctionne, il pourra éventuellement être étendu aux autres relais sociaux.
    Par ailleurs, la Ville de Liège, dans le cadre de son opération « Réinventons Liège, envisage de financer ce type de projet en collaboration avec le CPAS, le Relais social et l’ASBL Terre.

    In fine, je tiens à faire remarquer qu’en termes de réinsertion et de contacts, les éducateurs de rue et travailleurs sociaux poursuivent le même objectif et bénéficient de financements dans le cadre des Relais sociaux. En outre, le lien avec les sans-abri est direct et permet un suivi régulier. Il existe également d’autres services offerts comme notamment les accueils de jour, les restaurants sociaux et les relais santé qui contribuent à maintenir le contact entre les SDF et l’aide sociale au sens large.