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La diminution des investissements chinois en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 55 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/09/2017
    • de ZRIHEN Olga
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    La campagne de Pékin contre les investissements à l’étranger fait partie d’un effort plus large de réduction des risques pour l’économie chinoise. Les autorités chinoises ont ainsi mis début août un sérieux frein aux investissements des entreprises chinoises à l’étranger. En cause, l’accumulation d’emprunts risqués destinés à ces investissements. Un défaut de la part d’un emprunteur de poids pourrait en effet mettre en danger une partie du secteur financier chinois. Les autorités chinoises qui prônaient pourtant jusqu’à présent une politique d’expansion à l’échelle mondiale prennent désormais ce risque très au sérieux, tout comme le FMI qui a lancé une mise en garde la semaine passée.

    Cette politique financière restrictive de la Chine, a-t-elle des impacts sur les investissements chinois en Région wallonne ?

    Quelle est la part des investissements chinois en Wallonie ?

    La Chine est-elle un investisseur considéré comme « absolu » pour notre Région ?
  • Réponse du 28/09/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Tout investisseur se doit d'avoir un portefeuille diversifié afin de maitriser ses risques d'investissements. Il s'agit de l'adage: ({ on ne met pas tous ses œufs dans le même panier ». S'il s'avère qu'il existe une surpondération importante de ces investissements étrangers risqués, le Gouvernement chinois a tout intérêt à faire preuve de prudence.

    De grands capitaines chinois développent depuis quelques années une stratégie d'investissements dans des secteurs parfois éloignés de leur « core business » [notamment l'immobilier, les loisirs, le luxe etc...). Le gouvernement chinois souhaite par conséquent limiter cette fuite de capitaux exponentielle aux investissements qui renforcent le « core business » et la dimension internationale des entreprises chinoises, et également aux entreprises publiques.

    C'est le cas des promoteurs du plus important investissement chinois en Wallonie -l'incubateur China Belgium Technology Center à Louvain-la-Neuve. Bras armé du Gouvernement provincial du Hubei, United Invetsment a les capacités financières assurées et développe son projet au service des PME technologiques chinoises, dans son rôle d'accompagnement. Je me réjouis d'ailleurs que les travaux de cet investissement majeur aient commencé en aout dernier.

    11 est encore un peu tôt pour mesurer les impacts éventuels de cette politique d'investissements restrictive. Néanmoins, nous resterons attentifs sur ce point.

    Avec 53,4 millions d'Euros investis depuis 2002, la Chine correspond à 0,44 % [1/228] du total des investissements étrangers et 6,97 % {1/14} des investissements d'Asie-Océanie. En termes de montants investis, la Chine est le 20e investisseur au niveau mondial entre le Brésil et Israël et le 4e investisseur d'Asie-Océanie entre l'Australie et la Corée. C'est encore trop peu, mais ce sont des investissements stables.

    268 emplois directs ont été créés, ce qui correspond à 0,92 % [1/109] du total des emplois créés par des investissements étrangers et 11,6 % [1/9] des emplois créés par des investissements d'Asie-Océanie. En termes d'emplois créés, la Chine est le 10e investisseur au niveau mondial, entre le Luxembourg et le Canada et le 2e investisseur d'Asie-Océanie, entre le Japon et l'Australie.

    La Chine est assurément un investisseur important pour la Wallonie, et ses potentialités sont encore plus importantes. Le CBTC de Louvain-la-Neuve devrait probablement attirer de nombreux investisseurs chinois qui souhaitent s'établir en Europe, dans [es domaines scientifiques et technologiques. Nous devons néanmoins rester vigilants et faire preuve de flexibilité par rapport à ce partenaire, quand le contexte nous le demande.