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La protection des abeilles

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 738 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/09/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Lors d’une séance d’information organisée par l’Association pour la promotion des protéagineux et oléagineux, José Artus, apiculteur passionné depuis une cinquantaine d’années, s’est penché sur le déclin des abeilles.

    Selon lui, la clé de la réussite, tant pour les agriculteurs que pour les apiculteurs, c’est le respect des bonnes pratiques. Il conseille aux agriculteurs d’éviter autant que possible d’effectuer leurs traitements phyto tôt le matin, moment où les abeilles sont en quête d’eau dans les champs.

    Ensuite, il pointe l’urbanisation des campagnes pour plusieurs raisons. Premièrement, elle entraîne une réduction des surfaces agricoles, véritables garde-manger des pollinisateurs. Deuxièmement, les particuliers qui viennent habiter en campagne ne plantent que de grandes surfaces gazonnées sans aucun intérêt pour les abeilles. Enfin, certains de ces particuliers sont de grands utilisateurs de produits phyto.

    Finalement, José Artus incite les agriculteurs à favoriser les semis diversifiés de bandes fleuries et de couverts afin d’offrir une large gamme de pollens que les abeilles pourront stocker pour les périodes de moindre disponibilité en nourriture.

    Quel regard porte Monsieur le Ministre face à ces recommandations ?
    Peut-il rappeler quelles sont les mesures, aujourd’hui, qui visent à protéger les abeilles ?

    De manière générale, comment les agriculteurs perçoivent la protection des pollinisateurs ?
    Agriculteurs et apiculteurs ont clairement des intérêts communs. Pouvons-nous imaginer une collaboration entre ces deux secteurs ? Des mesures de sensibilisations auprès des agriculteurs envers la protection des pollinisateurs sont-elles à l’ordre du jour ?
  • Réponse du 06/10/2017
    • de COLLIN René

    Les liens entre citoyens, apiculteurs et agriculteurs méritent effectivement d’être retrouvés pour le bénéfice de tous. Ce sujet est tout à fait d’actualité dans le cadre des politiques wallonnes visant à préserver les abeilles et l’ensemble des insectes pollinisateurs.

    Depuis 2011, le Plan Maya a pour objectif de sauvegarder les populations d'abeilles et d'insectes butineurs en Wallonie. Ce plan est une démarche multi-acteurs qui regroupe les engagements des communes, des provinces, des citoyens, des apiculteurs et aussi des agriculteurs.

    En ce qui concerne les citoyens, ils sont au cœur de la sensibilisation à la thématique de la préservation de l’abeille. Des évènements tels que « La Semaine des Abeilles et des pollinisateurs » qui s’est déroulée de manière simultanée dans l’ensemble des communes wallonnes permettent ainsi de sensibiliser le grand public dans toute la Wallonie. Pour une première édition, 110 acteurs ont participé à cet événement, proposant au total 140 activités partout en Wallonie. La réduction de l’usage des pesticides est un axe fort de ce message. Tout comme la charte « Jardin Maya » propose par exemple aux citoyens d’accueillir les pollinisateurs au jardin, en s’engageant à ne plus utiliser de pesticides et à implanter des couverts mellifères.

    Pour en revenir au lien entre apiculteurs et agriculteurs, à travers le projet Bee-Wallonie, plusieurs actions seront mises en place parmi lesquelles des passerelles d’échange entre apiculteurs et agriculteurs, une interface pour les services de pollinisation et la diffusion d’informations.

    Il existe, en outre, une bonne communication entre les associations agricoles et l’ASBL CARI. Plusieurs réunions ont ainsi déjà été organisées pour pouvoir mieux communiquer sur les sujets d'intérêt commun.

    Un partenariat avec l’association Natagriwal devrait permettre d’étendre la démarche multi-acteurs portée par le Plan Maya, en ciblant plus spécifiquement les agriculteurs en tant qu’acteurs de la préservation des abeilles. Le programme agro-environnemental wallon prévoit la possibilité de développer des actions favorables aux pollinisateurs, au travers d’un plan d’action conçu à l’échelle de l’exploitation agricole.

    Le même programme conduit déjà aujourd’hui à l’intégration de couverts mellifères dans l’installation de bandes aménagées en zone de grandes cultures. L’implantation de ces bandes, qui relèvent de la méthode ciblée de type 8, est encadrée par un conseiller et représente à l’heure actuelle 40 % des bandes mises en œuvre par plusieurs centaines d’agriculteurs.

    Ces diverses mesures positives et incitatives ne peuvent évidemment se concevoir qu’en parallèle avec une politique d’utilisation raisonnée des pesticides, comme prévu dans le plan régional phyto.