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L'initiative "Ville amie démence"

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 27 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/09/2017
    • de ONKELINX Alain
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Depuis 2010, la Ligue Alzheimer ASBL encourage les communes, villes et CPAS à intégrer le réseau « Ville amie démence » ; aujourd'hui, 32 communes ont déjà rejoint ce réseau.

    L'adhésion consiste en la signature d'une charte dans laquelle les localités s'engagent à encourager l'inclusion des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer - ou toute maladie apparentée - sur leur territoire.

    Parmi les différents engagements figure la désignation d'un agent « proximité-démence » - formé par l'ASBL - qui est chargé d'informer et orienter chaque personne concernée par la maladie.

    Chaque « Ville amie démence » doit également développer un certain nombre d'actions en faveur des personnes malades (conférences, moments d'échanges, formations pour les proches,...).

    Actuellement, on dénombre pas moins de 208 000 cas de démence en Belgique.

    Cette horrible maladie est toujours incurable et il est fondamental de soutenir de telles initiatives qui visent à améliorer la qualité de vie des personnes malades.

    Combien de communes wallonnes sont aujourd'hui « Ville amie démence » ?

    Quels résultats ont pu y être enregistrés ?

    Comment favoriser l'engagement de nouvelles communes dans cette initiative ?

    Comment les soutenir pour mettre en place des actions en lien avec le projet ?

    L'ASBL qui accompagne les localités est-elle aidée dans son travail par la Région ?
    Si oui comment ?
  • Réponse du 25/09/2017
    • de GREOLI Alda

    Comme l'honorable membre le souligne justement, depuis 2010, la Ligue Alzheimer ASBL encourage les communes, villes et CPAS à intégrer le réseau « Ville amie démence ». Actuellement, un peu plus de 30 communes ont déjà rejoint ce réseau. Cette initiative permet à l’ASBL de mobiliser et de sensibiliser les élus et les administrations communales aux réalités de vie des personnes atteintes par cette maladie, mais aussi d’organiser des séances d’information à destination du grand public. Cette sensibilisation peut amener la commune à mettre en place toute une série d’actions. Citons à titre illustratif la mise en place de dispositifs rapides et systématiques avec la police locale pour rechercher un habitant atteint de la maladie de type Alzheimer ou encore la mise en place de lieux d’accueil et d’échanges (des cafés Alzheimer) à destination des couples aidants-aidés.

    Il y a 2 ans, une rencontre organisée par l’AViQ (ex DGO5) dans l’optique d’échanger autour de l’impact de ce dispositif avec des agents de proximité du projet Ville Amie Démence, a cependant mis en lumière plusieurs aspects contre-productifs. Ces difficultés sont aussi pointées et validées par la littérature anglo-saxonne qui a déjà pu évaluer de tels projets.
    1. Les personnes concernées, les personnes qui souffrent de la maladie de type Alzheimer au stade débutant et intermédiaire de la maladie, s’adressent rarement à un agent de proximité (sentiment de honte) et ne participent pas/peu aux activités proposées par la commune, surtout si elles ciblent ce public, car elles se sentent stigmatisées.
    2. Les représentations négatives liées à cette maladie sont exacerbées lors de conférences à destination du grand-public et/ou des aidants proches : bien souvent seules les incapacités sont mises en exergue et peu/pas d’informations sont données autour de la préservation des capacités résiduelles et de la communication.
    3. Les Villes Amies Démence répondent peu au besoin de répit des aidants et aucunement de pouvoir disposer d’un accompagnement individualisé : soutenir l’aidant en lui permettant d’exprimer et de comprendre ses difficultés au quotidien et de les gérer de façon adéquate.

    Pour l’ensemble de ces raisons, mon Cabinet soutient une démarche plus intégrative, la démarche Wallonie Amie des Aînés (WADA) qui s’adresse à l’ensemble des aînés d’une commune : les personnes actives, les personnes présentant une ou des maladies chroniques, les personnes âgées en situation de précarité, les minorités culturelles, les personnes en situation de handicap…, mais aussi celles et ceux qui présentent une maladie neurodégénérative. Dans cette démarche, soutenue par l’OMS, il est essentiel de consulter de manière représentative la population locale des 65 ans et plus avant de mettre en place un plan d’action communal.

    Actuellement, comme le sait déjà l'honorable membre, les projets WADA sont en phase de projets-pilotes jusqu’en décembre 2017. Dès 2018, des agents de l’AViQ accompagneront cette démarche qui consiste à développer la participation des aînés dans leur commune. La Wallonie compte aujourd’hui 6 nouvelles communes WADA : Malmedy, Farciennes, Braine-l’Alleud, Vaux-sur-Sûre, Namur et Sprimont. Ces communes s’ajoutent à la commune de Mons et à la Province de Namur, déjà reconnues par l’OMS. Cette dynamique WADA vise notamment à intégrer les besoins spécifiques des ainés dans l’ensemble des politiques publiques de la Ville : aménagement et travaux publics, gestion de l’espace public, sécurité, logement, environnement, soutien à la vie associative et sportive locale, santé et prévention. L’ancrage communal prend ici toute son importance. Le projet WADA s’appuie sur les dispositifs locaux existants comme le plan de cohésion sociale, les subsides aux infrastructures, les commissions consultatives des aînés…
    Cette démarche impose aussi que les élus et l’administration communale participent à ce mouvement afin d’en assurer la pérennité et l’exécution.

    Et enfin, pour répondre au dernier élément de la question, l'honorable membre doit savoir que l’ASBL Ligue Alzheimer bénéficie du soutien financier de la Région wallonne depuis de nombreuses années.