/

La mise en demeure de Greenpeace au sujet de la qualité de l'air en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1183 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/09/2017
    • de LEGASSE Dimitri
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Ce lundi 11 septembre, Greenpeace a adressé à Monsieur le Ministre une mise en demeure pour « actions insuffisantes contre la pollution de l’air ».
    En effet, cette ONG reproche à la Wallonie de ne pas placer les stations de mesurage aux endroits où l’on rencontre les concentrations les plus élevées de pollution, comme le stipule une directive européenne.
    Il n’y aurait pas de stations dans les zones polluées de Liège et Charleroi et aucune à Mons, Namur, Tournai ou Louvain-la-Neuve.

    Que répond Monsieur le Ministre aux reproches et à la mise en demeure de Greenpeace pour « actions insuffisantes contre la pollution de l’air » ?

    Compte-t-il remédier à la situation ?
  • Réponse du 09/10/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le réseau wallon de mesure en continu – réseau télémétrique notamment chargé du contrôle des concentrations en oxydes d’azote, ozone, particules (PM10, 2.5) - compte actuellement 23 stations réparties sur l’ensemble du territoire wallon. Cela représente presque 90 analyseurs répondant aux normes de métrologie environnementale.

    Outre ce réseau télémétrique, la Wallonie dispose également de réseaux de mesure des métaux lourds (16 sites), des composés organiques volatils (17 sites), et des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (11 sites). Une majorité de ces sites correspondent à ceux du réseau télémétrique.

    Un tel déploiement et une telle gamme de polluants mesurés sont bien supérieurs à ce qui est imposé par la Commission européenne. L’objectif est donc de disposer d’une image aussi précise que possible de la qualité de l’air en Wallonie afin d’informer au mieux la population. Les informations relatives à la localisation des stations et aux polluants analysés sont accessibles au public à partir du site Internet http://airquality.issep.be. Les données du réseau télémétrique sont communiquées toutes les heures et sont utilisées pour calculer l’indice de qualité de l’air. Les citoyens ont également la possibilité d’accéder à plusieurs années d’historique de données pour chacune des stations de mesures et de s’inscrire à un service d’alerte SMS afin d’être prévenus en quasi-temps réel lorsqu’un pic de pollution survient.

    En ce qui concerne les emplacements des stations de mesure, ils figurent sur le site précité. Aujourd’hui, décriées, notamment par Greenpeace, les mesures réalisées en milieu rural sont, d’une part, obligatoires en regard des directives européennes relatives à la qualité de l’air, d’autre part, elles fournissent une information essentielle sur les concentrations de fond en polluants. Elles permettent par exemple de mieux interpréter les incréments de concentrations éventuellement constatés en milieux urbains et de formuler des hypothèses sur le transport longue distance de polluants.

    Les émissions de polluants liées au trafic routier sont aujourd’hui pointées du doigt. La Wallonie n’a pas attendu la médiatisation actuelle du phénomène pour caractériser la qualité de l’air dans les milieux urbains et à proximité des voies de circulation à l’aide de moyens d’investigation mobiles. Ainsi plusieurs campagnes temporaires ont été menées ou sont actuellement en cours (Liège, Herstal, Charleroi, Mons, La Louvière, Namur, Wépion, E411 à hauteur de l’aire de Nil-St-Martin). Des rapports de campagnes sont accessibles à partir du site Internet susmentionné. Le recours aux stations mobiles est en effet justifié étant donné les contraintes logistiques et urbanistiques que représente l’implantation d’une station fixe de mesures qui serait intégrée au réseau télémétrique.

    Comme le mentionne Greenpeace, il est en effet impossible de mesurer la qualité de l’air en tous points du territoire wallon. Des particularités locales liées à la densité de sources d’émission de polluants et à la configuration du bâti par exemple peuvent conduire à la création de zones d’accumulation de polluants. C’est ce que révèlent les mesures en cours réalisées par des microcapteurs sur les zones de Liège et de Namur. Ces mesures permettront d’ici la fin de l’année d’établir une cartographie des hotspots de polluants et de définir l’emplacement de stations trafics.

    Les propos de Greenpeace portent, pour l’essentiel, sur l’emplacement des stations de mesures et non sur l’insuffisance des actions entamées par la Wallonie. Les actions à mettre en œuvre qu’ils recommandent sont en cours d’élaboration et concernent notamment le plan « Air » horizon 2030 et l’instauration d’un cadre juridique pour lutter contre les émissions des véhicules. Les travaux à ces égards sont en cours.