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Le mix énergétique wallon à l'horizon 2020 et 2030

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 28 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/09/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Le Gouvernement s'est engagé à développer « une politique ambitieuse d'utilisation des carburants alternatifs (CNG, électricité, hydrogène...) et tendra pour les véhicules particuliers vers une Wallonie sans diesel en 2030 ».

    S'il est fondamental de réduire la pollution au sens large, et notamment la pollution automobile, il convient que le Gouvernement mette en œuvre des moyens et des objectifs clairs et ambitieux en la matière.

    Or la Déclaration de politique régionale ne mentionne rien sur ces deux éléments majeurs. Monsieur le Ministre peut-il donc me préciser la « politique ambitieuse » que le Gouvernement entend mener en matière de carburants alternatifs ?

    Plus spécifiquement, quelle sera sa politique en matière de véhicules 100 % électriques ?

    Selon les spécialistes, l'impact des véhicules électriques sur la qualité de l'air et la pollution dépend fortement du mix énergétique et de l'utilisation du véhicule. Plus le véhicule électrique fera de kilomètres, plus il sera intéressant d'un point de vue environnemental, mais encore faut-il que le mix énergétique sur lequel repose la production d'électricité soit basé essentiellement sur des énergies renouvelables.

    Actuellement, en Wallonie (ou, à défaut, en Belgique), quelle est la composition du mix énergétique ? Sur quelles énergies, et dans quelles proportions, repose la production d'électricité ?

    Considérant que la Déclaration de politique régionale 2017 indique que « le mix énergétique wallon à l'horizon 2020 et 2030 doit être clairement établi », quels sont les objectifs que se fixe le Gouvernement en la matière ?

    Si ce dernier ne les a pas définis, quand compte-t-il les présenter ?
  • Réponse du 06/10/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc

    Cette question touche à plusieurs aspects de la politique : fiscalité, mobilité, environnement, infrastructures, …

    L’ambition de la nouvelle DPR sert avant tout d’électrochoc ou de signal fort vis-à-vis des ménages et des acteurs de l’automobile : « La Région s’engagera dans une politique ambitieuse d’utilisation des carburants alternatifs (CNG, électricité, hydro­gène...) et tendra pour les véhicules particuliers vers une Wallonie sans diesel en 2030. » 

    La sortie du diesel est justifiée principalement pour des questions de pollution atmosphérique (particules fines, NOx,…). Une conversion vers les véhicules à essence, plus émetteurs de CO2 que les véhicules au diesel, serait par contre dommageable à la politique climatique. Il y a donc lieu de s’assurer que la feuille de route pour les carburants alternatifs (répondant à la politique climatique visant à décarboner le secteur du transport) vise en priorité le remplacement du diesel.

    Pour atteindre ces objectifs, différentes mesures devront être envisagées, tant sur le plan fiscal et parafiscal, que sur le plan du déploiement des infrastructures. Certaines mesures ont déjà été prises, telles que par exemple le tarif préférentiel des GRDs pour les stations de rechargement au CNG. Nous devons aller plus loin, j’en suis bien conscient, et doter la Wallonie d’une véritable stratégie des carburants alternatifs et de sortie du diesel.

    À cette fin nous devrons impliquer de nombreux acteurs, dont les GRDs qui se sont mis à l’ouvrage, mais également les acteurs de l’énergie, les fabricants, les équipementiers et les nouveaux métiers qui apparaissent avec ces nouvelles opportunités.

    En ce qui concerne l’usage des véhicules électriques, nous devrons nous assurer de leur intégration dans le système électrique. Les émissions associées à ces véhicules dépendront directement de l’émission du parc belge. Une politique de décarbonation du secteur électrique est également en cours, et largement plus avancée qu’en matière de transport, notamment avec le déploiement des énergies renouvelables. Ces deux politiques sont donc conjointes. Enfin, les véhicules électriques, s’ils augmentent la consommation et potentiellement les contraintes sur les réseaux, peuvent également contribuer indirectement à la sécurité d’approvisionnement en offrant de la flexibilité au système (ce qui devrait réduire les besoins en centrales à gaz qui viendront en partie remplacer le nucléaire). Nous devrons tenir compte de ces considérations lors de l’élaboration de la stratégie et lors de discussions relatives au pacte énergétique interfédéral.

    Toutes ces politiques sont intégrées et doivent être pensées ensemble.

    Enfin, en ce qui concerne la stratégie, lors des débats budgétaires 2018 que nous tiendrons bientôt au Parlement, nous pourrons débattre de ce sujet vu que j’ai inscrit une nouvelle ligne budgétaire à cet effet.