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Le taux de reproduction des sangliers pour l'année 2017

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 2 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/09/2017
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Dans une note datée du premier septembre, l'administration fait part d'observations interpellantes sur les territoires de Chasse de Couronne et sur le camp militaire de Marche. En effet, pour cette année, on constate un taux de reproduction de 124 % à 177 % selon les territoires concernés. C'est énorme.

    Peut-on extrapoler ces chiffres à l'ensemble de la Wallonie ?

    Les deux principaux facteurs expliquant cela sont les conditions climatiques favorables et les fructifications élevées. Pratique du nourrissage dissuasif sur les territoires étudiés ?

    Face à une telle augmentation de la population, les services de Monsieur le Ministre ont-ils donné des injonctions spécifiques aux conseils cynégétiques ?

    De plus en plus d'observateurs craignent les risques sanitaires dus à cette surpopulation principalement maladie d'Aujesky, peste porcine ou encore trichinose. Peut-il nous faire de très utiles observations du réseau de surveillance de la faune sauvage ?

    Enfin, à la faveur d'une réponse à une question d'actualité en juillet dernier, il m'indiquait : « Je pense pouvoir vous rassurer dans la mesure où il n'y a pas de constat qui a été établi, ni par le Département nature et forêt, ni par l'Unité antibraconnage. Il y a de temps des indices, la vue de sangliers qui sont un peu différents génétiquement de nos sangliers indigènes, mais l'université qui assure l'observatoire de la faune sauvage nous dit que l'on ne peut pas affirmer qu'il s'agit de sangliers d'élevage. »
    Ne devrait-on pas pousser les investigations un peu plus loin lorsqu'on constate des concentrations de sangliers avec un génome différent ?
  • Réponse du 06/10/2017
    • de COLLIN René

    La situation biologique de l’espèce sanglier et les circonstances climatiques et trophiques actuelles sont de nature à contribuer à une augmentation significative des populations de cette espèce. En effet, les fructifications forestières (fainée et glandée) de l’automne 2016, combinées aux conditions météorologiques du printemps 2017, particulièrement favorables à l’espèce sanglier, ont boosté le taux de reproduction de celle-ci. En outre, il est constaté cet automne 2017 une glandée très abondante. Une telle glandée est de nature à amplifier la reproduction des sangliers au printemps 2018 et donc d’induire un niveau de population en déséquilibre grave avec les biotopes concernés.

    Le rapport en date du 1er septembre 2017 émanant du Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole sur le taux de reproduction 2017 du sanglier, sur trois territoires de référence, met en exergue des taux de reproduction observés qui n’ont jamais été aussi élevés depuis le début des suivis de ces territoires.

    Les fructifications forestières combinées aux conditions météorologiques favorables n’étant pas limitées aux territoires observés, il est à craindre une augmentation substantielle de la population de sangliers sur l’ensemble de la Wallonie.

    En conséquence de quoi, des prélèvements insuffisants en sangliers durant l’année cynégétique 2017-2018 seraient de nature à entraîner un risque accru en termes de dégâts à l’agriculture et aux propriétés privées, de dégâts à la biodiversité, de risques pour la sécurité publique (accident de la route) et de risques sanitaires ( transmission de pathogènes au bétail domestique).

    Il y a donc lieu d’encourager au maximum les prélèvements de cette espèce.

    L’Inspecteur général du Département de la Nature et des Forêts a adressé à tous les présidents et secrétaires des Conseils cynégétiques, en date du 8 septembre 2017, un courrier les invitant à prendre connaissance du rapport du Département de l’Étude du milieu naturel et agricole, sur les taux de reproduction du sanglier observés en 2017, leur demandant de relayer cette information auprès de leurs membres, tout en les invitant à augmenter leurs prélèvements dans toutes les catégories d’âge et de sexe.

    En cas de suspicion de présence de sangliers domestiqués, une enquête est diligentée. À ce jour aucun dossier répressif n’a permis de mettre en évidence des lâchers de sangliers vivants.