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La délégation d'agronomes chinois au Centre de recherches agronomiques de la Province de Hainaut

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 4 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/09/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Début septembre, une délégation d'agronomes chinois issus de la province de Wuxi, où un accord a été signé pour la création sur place du premier centre belgo-chinois de la pomme de terre, séjournait à la ferme pilote du Carah pour se perfectionner dans l'art de cultiver la pomme de terre et de la protéger contre les maladies. Face à la menace que représente le mildiou, les ingénieurs agronomes du Carah ont, en effet, mis au point voici déjà plusieurs décennies un ingénieux système d'alerte qui fait aujourd'hui autorité en Wallonie, mais aussi en Chine.

    Quel bilan Monsieur le Ministre peut-il tirer de la visite de cette délégation chinoise ?

    Qu'est-il ressorti de ce nouvel échange avec la Chine ?

    La saison des pommes de terre bat justement son plein en ce moment, chez nous. Peut-il faire une première évaluation ?

    Que peut-il nous dire quant à la présence du mildiou dans nos cultures cette année ?

    En juillet, selon certains agriculteurs, des variétés auraient souffert de l'une ou l'autre forme de rejets et/ou de retubérisation. Cela a-t-il engendré des conséquences sur les récoltes ?
  • Réponse du 11/10/2017
    • de COLLIN René

    Une délégation de 7 techniciens agronomes de la province de Wuxi était en visite au CARAH (du 5 au 18 septembre 2017), afin de se former à la culture de la pomme de terre en se focalisant sur l’arrachage et le stockage. Cette formation a été organisée dans le cadre du contrat de collaboration de 5 ans signé en septembre 2016 entre la province de Wuxi et le CARAH. Elle est entièrement financée par le budget du projet, totalement à charge des partenaires chinois.

    Le programme de la formation comprenait des visites d’entreprises wallonnes (Lutosa, Rosier, Sabbe VRS, Belfrits) et flamandes (AVR). Des visites de hangar de stockage chez des exploitants hennuyers ont aussi été réalisées. Des cours théoriques ont également été dispensés par le personnel de la ferme expérimentale du CARAH.

    Les avancées réalisées grâce à cette formation sont purement techniques et relationnelles. Ce dernier point est particulièrement important pour le CARAH, car en améliorant la relation avec les techniciens locaux, directement responsables de la mise en œuvre du projet du centre sino-belge, une collaboration efficace est assurée, ce qui est sans aucun doute vital pour la pérennité du centre. Pour l’année 2018, 3 formations sont ainsi prévues (2 à Wuxi et une en Belgique). Des essais agronomiques portant sur le calibre des pommes de terre produites et sur le pH de sols sont envisagés pour la saison 2018.

    Une première évaluation de la saison de pomme de terre nous informe que la moyenne de rendement net en Wallonie (tous les tubercules supérieurs à 35 mm, excepté la tare), à la mi-septembre en Bintje, était de 52,3 tonnes/hectare (avec une variation de 42,6 à 60,8 tonnes/hectare, moyenne décennale : 45,6 tonnes/hectare) et en Fontane était de 54,6 tonnes/hectare (avec une variation de 44,8 à 70,5 tonnes/hectare). Les rendements sont donc bons cette année.
    Au niveau de la qualité des tubercules, les teneurs en matières sèches sont parfois trop élevées (principalement Bintjes).

    Le mildiou est arrivé tardivement et les conditions climatiques étaient défavorables en début de saison, à son développement. Ensuite, la météo du mois d’août et septembre a été largement plus propice au développement du champignon. Des traitements ciblés plus réguliers ont alors été conseillés par le service d’avertissement mildiou. Les risques ont donc été maîtrisés compte tenu des fongicides performants disponibles.

    Les rejets sont effectivement présents cette année. Selon les variétés, le phénomène s’exprime plus ou moins, la Bintje fait partie des plus sensibles. Une minorité des parcelles de référence a été touchée par le rejet en culture, mais parfois très fortement.

    Plusieurs conséquences découlent de ce phénomène : tubercules difformes, difficilement valorisables par l’industrie de la transformation, tubercules en chapelet avec risque d’apparition de tubercules vitreux, la vitrosité rendant la pomme de terre impropre à toute utilisation (transformation, consommation ou stockage).