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La présence du loup en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 15 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/09/2017
    • de POULIN Christine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région


    Si la présence d'un ou deux loups a été probablement constatée en Wallonie au printemps dernier, aucune présence avec 100 % de certitude n'a encore pu être déterminée. Des analyses scientifiques ont confirmé la présence du loup au Luxembourg.

    Le 15 juillet dernier, huit moutons ont été retrouvés morts entre Holzem et Garnich, non loin de Sterpenich. Des prélèvements ont été effectués à l'endroit des morsures sur les cadavres et ont été analysés par un laboratoire spécialisé en Allemagne. Les analyses confirment avec certitude qu'il s'agit bien d'une attaque de loup.

    Depuis mai dernier, la Wallonie a mis en place un réseau wallon du loup. Le Département de l'étude du milieu naturel et agricole (DEMNA), le Département de la nature et des forêts (DNF) et l'Université de Liège ont élaboré une stratégie et proposé des mesures spécifiques pour la Wallonie afin parvenir à une cohabitation avec le loup.

    Monsieur le Ministre peut-il détailler cette stratégie ? Comment assurer la cohabitation entre cette espèce disparue chez nous depuis le XIXè siècle et une Wallonie densément peuplée et largement semi-rurale ? Quels sont les enjeux et les risques pour la biodiversité ? S'agissant d'un canidé, y a-t-il un risque sanitaire de type rage ?

    En juin dernier, Monsieur le Ministre indiquait : "La rédaction d'un plan d'action global n'est pas à l'ordre du jour, mais outre la mise en place du réseau, plusieurs mesures sont en réflexion au sein de l'administration telles que des recherches sur les moyens de prévention et la proposition d'un cadre légal permettant d'indemniser les dommages". La présence confirmée au Luxembourg est-elle de nature à faire évoluer sa position ?
  • Réponse du 24/10/2017
    • de COLLIN René

    À ce jour, à contrario du Grand-Duché de Luxembourg, aucun élément ne nous permet d’établir de manière certaine la présence du loup en Wallonie, sur base d’une analyse ADN. Sur la vingtaine d’indices de présence recensés depuis octobre 2016, quatre cas ont néanmoins été jugés crédibles. Il s’agirait vraisemblablement d’individus en passage et non d’animaux issus d’une meute. On ne peut donc, à ce stade, certainement pas parler d’animaux installés dans nos forêts. Il n’y a donc, en l’état, aucun risque pour la biodiversité, la santé ou la sécurité publique, même si le loup est susceptible de contracter la rage, maladie virale dont la Belgique est officiellement indemne depuis 2001.

    Les principales mesures mises en place au stade actuel concernent l’objectivation de la présence du loup en Wallonie.

    Un réseau d’observateurs « agréés » a été installé, à l’instar de ce qui se fait dans le cadre de l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts, sur lequel le suivi du loup en Wallonie peut s’appuyer.
    Ce réseau d’observateurs est coordonné par l’administration et implique des partenaires externes, issus de différents milieux associatifs, afin de limiter la multiplication d’initiatives non coordonnées.

    Si un vétérinaire, un éleveur d’ovins-bovins-caprins, un citoyen découvrent une dépouille suspecte, cette personne doit prendre immédiatement contact avec l’agent des forêts de l’endroit qui, dès qu’il reçoit l’information, enclenche la procédure définie par le « réseau loup ». Seul un collaborateur du réseau, membre du DNF, du DEMNA ou de l’ULG, est habilité à procéder à l’expertise.

    En ce qui concerne l’indemnisation des dégâts de loup, le Gouvernement wallon a adopté en 1re lecture, ce 21 septembre, le projet d’arrêté modifiant l’article 1er de l’arrêté du Gouvernement wallon du 08 octobre 1998, relatif à l’indemnisation des dommages causés par certaines espèces animales protégées, afin de permettre l’indemnisation des dégâts de loup.

    Pour le surplus, le plan d’action français prévoit le financement de mesures de prévention qui s’adressent surtout aux troupeaux itinérants, vers lesquels se concentrent les dommages. Ces financements concernent principalement le paiement de frais de gardiennage des troupeaux et d’entretien de chiens de garde. La situation de l’élevage ovin, en Région wallonne, n’est pas comparable avec la situation de la France, aussi, il ne me semble pas approprié en l’état, d’appliquer de telles mesures en Wallonie.

    Par contre, à l’instar de ce qui est prévu dans le plan d’action français (et luxembourgeois), mes services entendent instaurer un dialogue avec le secteur de l’élevage ovin et avec le monde de la chasse.