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L'avenir du chauffage au bois en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 17 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/09/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Avec le débat sur la qualité de l'air, certains estiment que, vu la combustion et les émissions de particules fines, les chauffages au bois devraient être interdits en Wallonie. Une telle interdiction irait à l'encontre de deux traditions wallonnes.

    D'une part, le droit d'affouage, c'est-à-dire la possibilité donnée par le Code forestier à un conseil communal que celui-ci réserve une partie de ses bois communaux pour l'usage domestique des habitants. D'autre part, il existe encore un secteur de la poêlerie assez important chez nous.

    Quelle est la position du Gouvernement wallon sur les chauffages domestiques au bois ?

    Il semblerait, en outre, qu'on assiste de plus en plus à l'importation de bois de chauffage en Wallonie. Monsieur le Ministre dispose-t-il d'informations particulières sur le sujet ?

    Qu'en est-il des producteurs de bois de chauffage en Wallonie ?

    Peut-on dire qu'on a un secteur structuré ou plutôt un secteur dominé par des amateurs qui vendent une partie des bois qu'ils façonnent ?
  • Réponse du 29/09/2017
    • de COLLIN René

    Le chauffage au bois est utilisé par près de 25 % des ménages wallons (source : Valbiom 2017) soit à titre principal, soit à titre d’appoint. Il est surtout présent dans les régions rurales et, en ville, chez les plus démunis du fait de son coût intéressant. La consommation de bois bûche par les ménages wallons est estimée à 350 000 tonnes en 2014 (source : ICEDD).

    Dans une perspective de transition énergétique, et compte tenu des engagements wallons en cette matière, il n’est pas imaginable que la Wallonie puisse se passer du bois.

    Deux choses doivent être soulignées concernant les difficultés que peuvent entraîner les émissions de particules fines provoquées par la combustion du bois :
    1) Les poêles et chaudières à bois font l’objet de développements techniques continuels qui permettent une maîtrise nettement meilleure des phases de combustion et du nettoyage des fumées ;
    2) le potentiel de réduction des émissions de particules fines est lié, non seulement aux performances des foyers, mais aussi, sinon surtout, au comportement des utilisateurs comme la sélection du bois, l’alimentation du foyer, ou l’entretien… C’est la raison pour laquelle la Wallonie (l’AWAC, le SPW et Valbiom) a organisé une campagne de sensibilisation au bon usage du chauffage au bois.

    Les statistiques d’importation des bois de chauffage, au sens large du terme (pas uniquement bois buche), montrent une forte augmentation pour la Belgique. Les 150 000 tonnes de bois de chauffage importées en Belgique en 2016 viennent essentiellement des Pays-Bas (51 %) et de France (13 %).

    La Wallonie devrait prendre une part de de l’ordre de 35 % de ces importations, soit environ 52 500 tonnes.

    Les producteurs wallons de bois bûches connaissent une baisse de production à l’heure actuelle, du fait d’un climat plutôt clément ces dernières années, du prix du mazout assez bas et de la concurrence croissante des pellets. Les exploitants forestiers attitrés sont certainement aussi concurrencés par les « particuliers » faisant leur bois de chauffage. Les importations ont certes une influence, mais ne représentent qu’une partie réduite de la consommation.

    Sans doute, le Ministre de l’Énergie pourrait-il utilement compléter cette réponse.