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Les effets du Brexit sur l'économie wallonne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 6 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 28/09/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Les économistes Hylke Vandenbussche, William Connell et Wouter Simons de la KUL estiment que le Brexit pourrait faire disparaître jusqu'à 42.390 emplois en Belgique (L'Echo, 22 septembre 2017).

    Ce chiffre ne peut que nous inquiéter et, malgré l'absence totale de référence au Brexit dans la DPR 2017, doit amener le Gouvernement à anticiper au mieux la sortie annoncée du Royaume-Uni de l'Union européenne, à la suite du référendum du 23 juin 2016.

    Les effets plus précis d'un Brexit soft ou dur ont-ils été ou sont-ils analysés par les services de Monsieur le Ministre et son administration ? Il est en effet important de pouvoir répondre à cette question afin d'anticiper tout effet négatif du Brexit sur l'économie de notre région, et créer les conditions permettant aux secteurs concernés d'éviter ou de surmonter ces effets.

    Pour ce qui concerne la Wallonie, Monsieur le Ministre dispose-t-il d'une estimation du nombre d'emplois qui sont menacés par le Brexit ? Quels secteurs seraient davantage touchés ?

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer quel a été l'impact de l'annonce du Brexit sur notre économie ? Quels sont les chiffres 2016 de nos exportations vers le Royaume-Uni, en comparaison avec les chiffres antérieurs ?

    Depuis des années, comme l'indiquait J.-C. Marcourt, Ministre en charge de l’Économie sous le précédent Gouvernement, la Wallonie a une balance commerciale positive avec le Royaume-Uni.

    Comment Monsieur le Ministre prépare-t-il l'économie wallonne au Brexit ? Quelles mesures et initiatives prend-il dans cet objectif ?

    À ce stade, qu'en est-il de la question d'une éventuelle réinstauration de droits de douane entre l'Union européenne et le Royaume-Uni ?

    En terme d'effets positifs, il s'avère que des secteurs actifs dans le domaine des transports pourraient avoir des opportunités outre-Manche dans la mesure où le Gouvernement britannique a annoncé vouloir investir massivement dans les infrastructures, et notamment les infrastructures de transport, pour soutenir la croissance.

    En lien avec cette volonté, il était prévu que l'AWEx effectue cette année une mission commerciale dans le secteur ferroviaire. A-t-elle eu lieu et, si oui, qu'en ressort-il ?
  • Réponse du 24/10/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Suite à l’annonce du Brexit, un Groupe de travail a été créé en juillet 2016 par le Gouvernement wallon qui est coprésidé par l’AWEx et le Conseil wallon de l’Industrie. Ce Groupe de travail implique sous la forme de « task force » des partenaires tels que l’UWE, le CESW, l’IWEPS, la cellule prospective de la SOGEPA, la délégation Wallonie-Bruxelles auprès de l’UE, ainsi que des experts et entreprises emblématiques concernées par le Brexit.

    Il a comme mandat de se pencher sur l’analyse des différentes hypothèses des conséquences du Brexit pour l’économie wallonne en fonction de l’évolution des positions européennes et britanniques. Son objectif ultime est de produire des recommandations d’actions pour optimiser l’adaptation de notre stratégie de prospection du marché britannique pour les entreprises wallonnes et de notre politique d’attractivité du territoire wallon auprès des investisseurs étrangers.

    Lors de sa dernière réunion, il a été convenu que l’AWEx et l’IWEPS entreprennent une analyse des répercussions potentielles du Brexit sur l’économie wallonne. Cette étude a comme objectif spécifique d’évaluer, en termes de valeur ajoutée et d’emploi, la dépendance de l’économie wallonne à la demande britannique en estimant les effets d’un arrêt des relations commerciales avec le Royaume-Uni.

    Cette étude est arrivée à son terme. Les premiers résultats révèlent que globalement 1,6 % de la valeur ajoutée wallonne dépend des exportations à destination du marché britannique. Quant à l’emploi, il est estimé que 1,6 % des emplois en Wallonie (environ 20.000 emplois) dépend des exportations vers le Royaume-Uni.

    À l’analyse de la répartition sectorielle des exportations wallonnes sur le marché britannique, nous possédons également une indication des secteurs qui seraient davantage touchés par le Brexit dans l’hypothèse de l’introduction de droits de douane entre l’UE et le Royaume-Uni. Ce « worst case » scénario est celui selon lequel le Royaume-Uni n’aurait plus automatiquement accès au marché intérieur européen et où les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE s’effectueraient selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (le scénario OMC).

    L’impact serait particulièrement sensible pour les produits wallons qui représentent un poids important dans le total des exportations wallonnes vers le Royaume-Uni et pour lesquels le marché britannique représente une part importante du total des exportations wallonnes de ces produits à travers le monde.

    Il importe également de souligner que l’AWEx procède actuellement, sur base d’une enquête auprès des entreprises wallonnes exportatrices, à l’identification plus précise des enjeux du Brexit pour ces dernières. L’objectif de cette enquête est d’identifier l'importance des courants d'affaires, des stratégies des exportateurs wallons vers le Royaume-Uni et l'impact que le Brexit pourrait avoir sur leurs affaires.

    L’AWEx fait aussi partie, via son Administratrice générale, du Brexit High-Level Group qui a été mis en place en juin 2016 à l’initiative du Vice-Premier Ministre et Ministre fédéral de l'Emploi, de l'Économie et des Consommateurs, M. Kris PEETERS. Le Brexit High-Level Group est une plateforme qui rassemble des intervenants majeurs (FEB, UWE, UNIZO, VOKA, BECI, AWEx, FIT, BIE, SPF Économie) qui ont comme mandat de répondre aux préoccupations des « stakeholders » du monde économique belge (entreprises, opérateurs et institutions) sur les conséquences du Brexit à court, moyen et long terme.

    Outre la participation de l’AWEx au High-Level Group, une task force a été mise en place au sein de la Représentation permanente de la Belgique auprès de l’Union européenne. Sous la coordination de diplomates du SPF Affaires étrangères, celle-ci regroupe des représentants du fédéral et des entités fédérées et permet essentiellement d’échanger des informations sur les suites du Brexit, notamment pour ce qui concerne la préparation des négociations au niveau européen, les initiatives prises par le fédéral et les entités fédérées, les intérêts belges ou encore l’attitude des délégués britanniques dans les différents groupes de travail du Conseil.

    En ce qui concerne nos relations avec le Royaume-Uni, il est un partenaire commercial de premier ordre pour la Wallonie. C’est le 5e marché étranger de destination des ventes wallonnes en 2016 avec 2,6 milliards euros d’exportations (6,7 % du total).

    Concernant la réinstauration de droits de douane entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, il s’agit d’une éventualité qui ne peut être écartée à ce stade. Cette mesure dépendra largement du résultat des négociations entamées entre le gouvernement britannique et l’Union européenne.

    Enfin, comme le prévoyait son programme d’actions, l’AWEx a effectivement participé au salon RAILTEX qui a eu lieu à Birmingham du 9 au 11 mai dernier.

    Cette année, le salon a accueilli 475 exposants et attiré quelque 7 000 visiteurs professionnels. La part des visiteurs étrangers était de 13 %.

    Parmi les exposants, 100 entreprises étrangères provenant de 23 pays, dont surtout l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, la France et l’Irlande ; ce qui démontre que malgré le BREXIT de nombreuses sociétés étrangères continuent de s’intéresser à ce marché.