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Les déclarations contradictoires des membres du Gouvernement wallon sur l'information relative au fipronil

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 7 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 28/09/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Dans un État dans lequel on prône un fédéralisme de coopération, la transmission des informations cruciales entre les niveaux de pouvoir est indispensable.

    Concernant la crise du fipronil, à la faveur d'un communiqué de presse daté du 7 août, Monsieur le Ministre René Collin a indiqué : « l'origine (de la crise) provient d'une fraude industrielle qui s'est visiblement accentuée suite à de déplorables dysfonctionnements en termes de réaction et de communication ».

    Depuis le 28 juillet, Monsieur Borsus est Ministre-Président wallon.

    Ses collègues Collin et Di Antonio ont indiqué à notre Parlement n'avoir été mis au courant que par un mail datant du 2 août, pour le premier et par un Belga datant du 26 juillet pour le second.

    Monsieur le Ministre-Président estime-t-il que l'information entre les autorités et les administrations a bien été relayée ?

    Peut-on, à ses yeux, parler de dysfonctionnements en la matière ?

    Quelle est la coordination de la gestion de cette crise au sein du Gouvernement wallon, plusieurs ministres étant concernés ?
  • Réponse du 06/10/2017
    • de BORSUS Willy

    Je tiens à rassurer l'honorable membre quant au fédéralisme de coopération. Dans le cadre du mandat que j’ai l’honneur d’assurer et avec mon Gouvernement, je compte m’inscrire pleinement dans cette logique. Comme j’ai déjà eu l’opportunité de l’indiquer, notamment au Parlement, les politiques déployées par les différents niveaux de pouvoir doivent dans toute la mesure du possible se renforcer - et non s’annuler - pour mettre en œuvre un objectif commun au bénéfice de tous.

    J’ai effectivement dans mes compétences la charge des relations intra-belges. Je m’applique depuis toujours à ce que les institutions de notre pays puissent fonctionner le mieux possible dans le cadre de leurs compétences.

    J’insiste toutefois sur un point qui est trop souvent oublié dans cet aspect. Si le fédéralisme de coopération nécessite certes une bonne coopération, il nécessite aussi et surtout que les institutions sont responsables pour les matières qui les concernent en vertu de la Constitution et des Lois spéciales institutionnelles.

    C’est pour cette raison que je plaide pour la continuité institutionnelle. Les gouvernements nationaux sont d’abord responsables devant leur propre assemblée pour leurs compétences. Ensuite, dans un certain nombre de cas particuliers, il est nécessaire d’avoir une bonne coordination entre ministres qui ne font pas partie d’un même Gouvernement. Enfin, il peut arriver que des intérêts divergent entre niveaux de pouvoir. Dans ce cas, il existe des mécanismes institutionnels tels que le Comité de concertation pour trouver un accord et tenir compte des désidératas des uns et des autres.

    Avant d’en arriver à activer de tels mécanismes, je souhaite que chaque niveau de pouvoir puisse exercer son mandat dans les compétences qui lui incombent. Évidemment, cela ne m’empêche pas d’être particulièrement attentif aux intérêts des Wallons et des Wallonnes quel que soit le niveau de pouvoir et à les défendre le cas échéant. Mais il me semble qu’il y a assez de réformes à mener en Wallonie sans intervenir sans cesse dans les dossiers de la compétence d’autres niveaux de pouvoir.

    Dans ce dossier, il me semble que le Gouvernement fédéral a apporté toutes les réponses aux questions dans le cadre de la Sécurité alimentaire et de la Santé publique. Le Gouvernement wallon, via ses trois ministres compétents, a pris des mesures rapides pour soutenir nos agriculteurs ou entrepreneurs et a détaillé son action en commission de l’Agriculture début de ce mois.

    Pour de plus amples informations, les membres de mon Gouvernement concernés restent à disposition.