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La prévention du diabète

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 4 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 02/10/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Tout le monde le sait, notre société est trop sédentaire et l’obésité augmente. Cette obésité a souvent pour conséquence l’apparition du diabète, maladie aux conséquences néfastes en fonction du type de diabète diagnostiqué.

    Effectuant ma revue de presse je devais constater que le phénomène s’amplifie et requiert diverses avancées technologiques en matière de soins. (Le Soir Magazine 30 août 2017, diabète traitements high-tech)

    J’aimerais donc demander à Madame la Ministre quelles mesures concrètes elle a prises pour lutter efficacement contre l’épidémie de diabète ainsi relevée par le monde médial ?

    Quelles opérations de dépistages peut-elle mettre en place en Wallonie ?

    Comment Madame la Ministre compte-t-elle éduquer la population wallonne à une meilleure alimentation afin d’éviter l’augmentation des cas de diabète liés à la sédentarisation et à l’obésité ?
  • Réponse du 25/10/2017
    • de GREOLI Alda

    Lors de l'enquête de santé de 2013, 6,7 % des Wallons et 4,8 % des Wallonnes ont déclaré souffrir de diabète au cours des 12 mois précédant l’enquête. Ces proportions sont semblables à celles que l’on trouve en Flandre et à Bruxelles, et ce même après standardisation pour le sexe et l'âge.

    Ces chiffres ne sont que des estimations et doivent être considérés comme tels, mais montrent en effet tant en Wallonie, qu’en Belgique et que presque partout dans le monde, le diabète est un problème majeur de santé publique que l’OMS qualifie « d’épidémie ».

    Dans le cadre du Plan de prévention et de promotion de la santé des travaux préparatoires à l’axe alimentation et activité physique sont en cours de réalisation. L’APES (ULg), service communautaire de promotion de la santé, est mandatée pour coordonner cet axe. Les actions seront clarifiées avec l’opérationnalisation du Plan qui sortira en 2018.

    Douze groupes d’impulsion ont été définis par public et milieu de vie. Les groupes sont constitués de spécialistes et d’acteurs de terrain. Au travers de ces groupes de travail sont présents des enjeux transversaux : une conception élargie de l’alimentation et l’activité physique, mais aussi les inégalités sociales croissantes dans un contexte de mode de vie et de société en transition.
    Les différents groupes de travail se sont réunis afin de dégager des propositions d’actions dans les différents milieux de vie identifiés.

    La mise en œuvre de ce plan wallon devrait contribuer à lutter contre l’émergence et la morbidité du diabète de type 2 dès lors que le surpoids et à fortiori l’obésité sont des facteurs de risque majeur pour le diabète.

    De manière générale , la réflexion relative à une alimentation équilibrée nécessiterait de se pencher sur la question des produits alimentaires industrialisés souvent trop gras, trop salés, trop sucrés et proposés à la vente à des prix promotionnels alors que les fruits et les légumes sont souvent vendus à des prix plus élevés.

    Dans le cadre de la prévention primaire et secondaire, le dépistage du diabète 2 ou du pré-diabète avant 45 ans est conseillé chez les individus en surpoids ou obèse avec au moins un facteur de risque (Surpoids, Sédentarité, Antécédents familiaux de diabète, Accouchement d’un enfant macrosome, Antécédents personnels (pré-diabète, diabète gestationnel, maladie cardio vasculaire), Ethnie à risque (afro et latino-américain), Hypertension artérielle / Dyslipidémie (~ cholestérol)…). À partir de 45 ans, le dépistage est conseillé chez les individus présentant au moins un facteur de risque.

    Le dépistage du diabète doit se faire de manière ciblée et opportuniste chez les personnes qui présentent des symptômes d’appel et chez les personnes appartenant aux catégories à risques (personnes de 65 ans et plus, antécédentes familiaux de diabète, personnes en surpoids, personnes souffrant d’hypertension artérielle, personnes qui ont déjà eu des troubles de la glycémie, femmes qui ont eu du diabète durant la grossesse). Le médecin généraliste est idéalement placé pour repérer les « cas à risque » lors de sa consultation. Il peut ainsi aborder la prévention en général avec ses patients (pas uniquement du diabète).

    Un dépistage du tout-venant lors de manifestations publiques axées sur la santé est un des moyens de sensibilisation à cette maladie dans le grand public.

    Comme le sait certainement l'honorable membre, suite au transfert des compétences résultant de la sixième réforme de l’État, les réseaux locaux multidisciplinaires (RLM) sont devenus, au 1er janvier 2016, une compétence de la Wallonie. Le protocole conclu avec les autorités fédérales stipule que ce secteur fera l’objet d’une période de transition pendant laquelle l’administration fédérale continuera à gérer administrativement les dossiers relatifs à cette matière. L’objectif est d’assurer une pérennité à ce secteur et de lui offrir la possibilité d’aboutir à des conventions pluriannuelles.

    En Wallonie, il existe 12 réseaux locaux multidisciplinaires (RLM) dont le but est de promouvoir une meilleure prise en charge des patients souffrant de maladie chronique comme le diabète. Pratiquement, les RLM servent de soutien à la mise en application des trajets de soins en offrant notamment aux médecins une aide administrative et une permanence téléphonique assurée par les promoteurs de trajets de soins. Le trajet de soins apporte plusieurs avantages : les consultations chez le généraliste et le spécialiste liées à la maladie (diabète et insuffisance rénale) sont entièrement remboursées par la mutualité pendant la durée du trajet de soins, et selon la maladie, accès à du matériel spécifique, des consultations de diététicien, de podologue, d’éducateur au diabète, etc.

    L’adoption par toute la population wallonne d’une alimentation équilibrée associée à une activité physique régulière (30-40 min minimum 5J/semaines), tel que recommandé par l’OMS, permettra de diminuer le surpoids et l’obésité qui sont hautement associés à l’apparition du diabète de type 2.
    La première intervention (objectif à long terme) concerne la promotion de la santé par les campagnes sur l’alimentation équilibrée, l’exercice physique. Des campagnes de ce type (comme la campagne 0-5-30) sont régulièrement menées partout en Wallonie et sont efficaces pour réduire tant le risque de survenue d’un diabète que le risque de développer une maladie cardio-vasculaire ou de l’hypertension artérielle.
    La 1re ligne de soins assure le dépistage selon les facteurs de risque qu’elle identifie chez les patients. Le renforcement de cette 1re ligne de soins pour réaliser le dépistage des patients diabétiques pourrait être une autre intervention.

    Pour l’année à venir, il est prévu d’assurer la continuité notamment du subventionnement de trois ASBL actives pour toute la Wallonie en promotion de la santé :

    * « Question santé », axé plus spécifiquement sur les méthodes de communication propose le projet « mangerbouger.be », qui soutient la politique de prévention et de promotion de la santé en matière d'alimentation équilibrée et d'activité physique régulière. L'objectif est de soutenir des comportements favorables à la santé et d'éviter ainsi l'apparition de maladies telles que le diabète de type II (prévention primaire) ou d'en limiter la gravité (prévention secondaire). Le site internet « www.mangerbouger.be » propose des informations de santé doublées de repères pratiques et d'échanges d'expériences, des outils, des ressources, une boite à idées sur des projets en lien avec l'alimentation, l'activité physique et l'image corporelle. Ces informations sont validées scientifiquement et un partenariat avec les Hautes écoles en diététique a été mis en place. Plus spécifiquement, le site « www.mangerbouger.be » comprend plus d'une dizaine d'articles évoquant la prévention du diabète de type II par la promotion de comportements favorables. Depuis sa création en 2010, le site a été renouvelé et sa fréquentation ne cesse d'augmenter : 244.789 visites en 2015 et 283.916 en 2016. Il a également une page Facebook qui compte aujourd'hui 1.575 fans pour relayer les Actualités sur ce réseau.

    « Question Santé » est également partenaire du site « mongeneraliste.be ». Ce site est réalisé par des médecins de famille (Société scientifique de médecine générale) et donne une information sérieuse et validée, indépendante de tout intérêt commercial. Ce site propose un dossier très complet sur le diabète de type II ainsi que plus d'une dizaine de vidéos reprenant des informations médicales et des témoignages de patients.

    * « Cordes » s'occupe principalement d'encourager les écoles, les enseignants et les partenaires de l'école à se mettre en projet autour de l'alimentation. Deux de leurs outils se sont penchés plus particulièrement sur la question des fruits et des légumes considérés comme protecteurs contre une série de maladies. Les activités pédagogiques proposées visent à susciter la curiosité, le plaisir et l'envie de goûter ces fruits et ces légumes que les enfants (et les adultes) mangent souvent trop peu.

    * « Li Cramignon » propose des activités d'éducation permanente sur des thèmes touchant la santé, l'alimentation, l'hygiène de vie, la consommation, l'habitat, l'environnement, etc. Leur objectif est de promouvoir des pratiques de consommation plus respectueuses de la santé, de l'environnement et de l'équilibre de la planète.


    Enfin, le Plan wallon de lutte contre la pauvreté contient plusieurs mesures relatives à l’alimentation, notamment :

    2.1. Favoriser la distribution des invendus alimentaires ;
    2.2. Favoriser la création et l’organisation d’épiceries sociales et restaurants sociaux ;
    2.3. Coordination de l’aide alimentaire ;
    2.4 Intégrer une dimension « lutte contre la pauvreté » dans le Plan « nutrition santé ».