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L’apprentissage du luxembourgeois via la plateforme "Wallangues"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 22 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 03/10/2017
    • de LECOMTE Carine
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    La plateforme d’e-learning Wallangues, lancée fin 2011 et qui permet d’apprendre le néerlandais, l’anglais et l’allemand, séduit un public toujours plus nombreux.  Ceux qui s’inscrivent sur le site sont généralement attirés par la possibilité d’améliorer gratuitement et à leur rythme, leurs connaissances en langue.

    Aujourd’hui, plus de la moitié des offres d'emploi en Wallonie demandent des connaissances en néerlandais et 30 % en anglais. L’utilité d’un outil comme Wallangues n’est donc plus à démontrer.

    L’apprentissage des langues constitue un véritable levier pour l’insertion professionnelle. Le Grand-Duché de Luxembourg, grand pourvoyeur d’emplois au sein de la Grande Région ne déroge pas à cette règle. Le Président du Conseil permanent de la langue luxembourgeoise et professeur attaché au ministère de l'Education nationale indique que la maîtrise de la langue luxembourgeoise est régulièrement considérée comme un avantage voire une condition pour postuler certains emplois au GDL. Effet direct de ceci, la demande des travailleurs frontaliers pour apprendre le luxembourgeois est sans cesse croissante, mais les autorités luxembourgeoises peinent à satisfaire celle-ci.

    Aujourd'hui, le Luxembourg emploie 177.110  frontaliers contre 88.631 en 2000. Fin 2016, les frontaliers français  étaient près de 90.000  à travailler au Luxembourg. Un chiffre qui a doublé en 15 ans (ils étaient environ 46.000 en 2000). Les frontaliers  allemands, s'ils étaient environ 16.000 en 2000, sont aujourd'hui 43.000 à travailler au Luxembourg. C'est la plus forte augmentation en 16 ans, comparée aux autres pays voisins. Quant aux frontaliers belges, dont le nombre en 2000 était de 25.000  environ, ils sont aujourd'hui près de 43.000  à être salariés au Grand-Duché (chiffres de fin 2016).

    Il va de soi qu’une meilleure connaissance du luxembourgeois constitue un gage supplémentaire de trouver un emploi pérenne et de qualité chez nos voisins grand-ducaux. A cet égard, l’apprentissage du luxembourgeois via la plateforme Wallangues répondrait à un réel besoin et permettrait une meilleure insertion des travailleurs frontaliers belges au Grand Duché de Luxembourg.

    J’en viens à mes questions.

    Questionnant le prédécesseur de Monsieur le Ministre à ce sujet il y a quelque temps, elle m’indiquait qu’une réflexion sur la mise en place d’un projet européen pour la création d’une plateforme similaire à Wallangues, mais à l’échelle de la Grande Région (projet pour lequel la Wallonie pourrait apporter son expertise méthodologique) était en gestation. Lui a-t-on fait part d’avancées à ce sujet  ?

    Sur les plans technique et budgétaire, augmenter l’offre d’apprentissages en ajoutant un cours de luxembourgeois à l’outil Wallangues est-il possible  ? 
  • Réponse du 24/10/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    À ma connaissance, il y a eu, en effet, une réflexion qui a été menée au sein de la Grande-Région sous la Présidence wallonne. Plusieurs réunions et présentations ont été faites aux mandataires de la Grande-Région durant les années 2014 et 2015 ainsi qu’à une délégation du Conseil parlementaire interrégional. Mais aucun projet n’a abouti concrètement.

    Le programme de la Présidence actuellement assurée par le Luxembourg prévoit notamment la promotion du multilinguisme et l’apprentissage de la langue du voisin dans chacun des territoires de la Grande Région. La question de l’extension de l’accès à Wallangues aux citoyens de ce territoire sera certainement à nouveau abordée dans le cadre de ces travaux.

    En ce qui concerne plus spécifiquement l’ajout du luxembourgeois sur la plate-forme wallonne, si techniquement, il est toujours possible d’ajouter des modules pour de nouvelles langues, en termes budgétaires, la dépense ne me semble pas envisageable dans le contexte actuel. De plus, si je me réfère aux informations fournies par le portail officiel du Grand-Duché du Luxembourg (http://www.luxembourg.public.lu/fr/etudier/apprendre-luxembourgeois/cours-langue-lux/index.html), je constate qu’une offre de cours de différents types et notamment en ligne semble déjà bien fournie :
    * Cours en ligne gratuit du réseau de villes QuattroPole, réalisé en partenariat avec l'Université du Luxembourg et le ministère de l'Éducation nationale du Luxembourg. Ces cours sont orientés selon la langue d’origine et visent les francophones et les anglophones ;
    * La Ville de Luxembourg met à disposition des textes accompagnés d'un enregistrement audio pour faciliter davantage l'apprentissage de la langue luxembourgeois ;
    * Le Service de la formation des adultes du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse organise, soit directement dans les lycées, soit par l'intermédiaire de communes ou associations sans but lucratif, des cours de langue pour adultes, parmi lesquels aussi des cours de luxembourgeois (niveau débutant, intermédiaire, avancé et conversation). Ces cours se déroulent dans les quatre coins du pays, la plupart du temps en soirée. Il existe aussi des cours de luxembourgeois pour travailleurs frontaliers et des cours de culture et de citoyenneté luxembourgeoise ;
    * Le portail www.lifelong-learning.lu présente une offre complète de cours de luxembourgeois, offerts à la fois par des écoles de langue privées que par des institutions publiques comme le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse ou la Luxembourg School for Commerce.