La place de l'agriculture wallonne dans le marché bio
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 28 (2017-2018) 1
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Question écrite du 03/10/2017
- de LECERF Patrick
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Redorer l’image de marque de l’agriculture wallonne, tendre vers une agriculture plus forte et moins dépendante des importations pour lui permettre de prendre sa place dans le marché bio, c’est votre leitmotiv.
Monsieur le Ministre a d’ailleurs déclaré dans une interview que des moyens importants étaient dégagés pour encourager les agriculteurs à se tourner vers le bio.
Il a également précisé que chaque année, un million d’euros est consacré à des recherches spécifiquement liées au bio au niveau du centre de recherche agronomique wallon.
A ce sujet, je souhaite faire le point avec lui.
Combien d’agriculteurs se sont convertis à une agriculture bio en 2016 ?
Monsieur le Ministre peut-il d’ores et déjà estimer combien se tourneront vers une agriculture bio d’ici la fin 2017 ? Quels sont les objectifs qu'il souhaiterait atteindre ?
Peut-il faire le point sur les aides mises en place pour aider un agriculteur qui souhaite passer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture bio ?
Quelles sont les initiatives (au niveau régional) mises en œuvre pour conseiller les agriculteurs dans leurs choix que ce soit en termes de techniques utilisées, de type d’agriculture,…?
Actuellement, combien de recherches spécifiquement liées au bio sont en cours ? Sur quoi portent-elles ?
Réponse du 24/10/2017
- de COLLIN René
En 2016, 146 agriculteurs se sont convertis à l’agriculture biologique, ce qui a porté le nombre d’exploitations wallonnes en agriculture biologique à 1493.
Il est difficile de faire des prévisions précises pour 2017, mais si la tendance à la hausse actuelle se confirme, ce seront au moins 150 agriculteurs qui se seront convertis à l’agriculture biologique en Wallonie.
J’ai revu récemment à la hausse les objectifs pour l’agriculture bio wallonne : ils sont maintenant de 2.000 producteurs ou exploitations et 18 % de la surface agricole utile (SAU) wallonne en 2020.
Les aides financières et les appuis au secteur sont multiples.
En premier lieu, le Programme wallon de Développement Rural (PwDR) prévoit, via des aides à la surface, un soutien aux exploitations, pendant les années de conversion et ensuite, un support annuel aux surfaces converties à la production bio.
L’encadrement des producteurs est également soutenu par des subventions destinées aux organismes d’encadrement et de vulgarisation, dont en premier lieu l’ASBL Biowallonie. J’ai souhaité en 2016 élargir le public-cible des activités de Biowallonie aux agriculteurs qui souhaitent se convertir au bio. Biowallonie organise régulièrement des séances d’information et de formation, en vue de leur apporter un support technique essentiel pour passer cette étape critique.
Dans le cadre du Plan stratégique de développement de l’agriculture biologique, de nombreuses collaborations sont prévues entre le Collège des producteurs, l’encadrement et la recherche. Le Collège identifie et transmet les besoins des producteurs.
Les recherches portent sur les besoins les plus marqués exprimés par les producteurs. Exemples : une meilleure visibilité sur les coûts de production, par la mise à disposition d’un outil d’aide à la décision économique – Trésogest ; des variétés mieux adaptées à la production biologique en céréales panifiables, grâce à une plateforme d’essais pour les choix variétaux en céréales ; ou encore la mise en place d’agro-écosystèmes innovants, en maraîchage et grandes cultures notamment, pour permettre la comparaison d’itinéraires techniques, avec un focus particulier sur les aspects de fertilisation du sol. Il est cependant difficile de faire un relevé exhaustif de l’ensemble des travaux de recherches scientifiques en Wallonie portant sur l’agriculture biologique.
Le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) a relevé fin 2016, que sur ses 120 projets de recherche en cours, 20 % des projets sont axés sur l’agriculture biologique et 50 % des projets de recherche bénéficiant tant à l’agriculture conventionnelle que biologique.