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La progression de l’échinococcose alvéolaire

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 33 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 03/10/2017
    • de LECOMTE Carine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    J'ai interrogé Monsieur le Ministre en 2015 sur l'échinococcose alvéolaire ou maladie du renard et il s'était montré plutôt rassurant.

    Pour rappel, l'homme peut être contaminé en ingérant des œufs de l’échinocoque, un parasite, que l'on retrouve sur les végétaux ou les baies sauvages contaminés par les excréments du renard. Peu symptomatique, cette maladie est difficilement diagnosticable ; elle est cependant mortelle à 90 % sans traitement !

    Et d’évoquer un nombre extrêmement faible de personnes infectées par ce parasite en Belgique, de l’ordre de 10 personnes à peine identifiées comme positives entre 1999 et 2009.

    Or, les cliniques Erasme et l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, à travers les analyses sanguines demandées, ont diagnostiqué 7 nouveaux cas en 2016. Et d’en conclure que la maladie est en progression.

    En outre, le CHU de Liège relate avoir rencontré 22 cas depuis 2000.

    Depuis 2015, le réseau de suivi sanitaire de la faune sauvage analyse systématiquement les renards reçus concernant l’échinococcose, mais il s’agit d’un échantillon qui ne permet pas d’avoir une idée précise du taux d’infestation parasitaire.

    Le CHU de Liège a pour projet de créer une cellule échinococcose qui regrouperait hépatologues, microbiologistes et vétérinaires en vue de mieux appréhender cette pathologie pernicieuse, ce qui passe par l’analyse des carcasses de renard présentes dans les bois et le long des routes.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce projet et qu’en pense-t-il ?

    Pourrait-il soutenir financièrement cette partie du projet comme les protagonistes le souhaiteraient et/ou proposer une collaboration avec le réseau de suivi sanitaire de la faune sauvage ?

    Ne serait-il pas important de s’intéresser à l’anamnèse des personnes récemment infectées (lieu, ingestion de fruits sauvages…) de manière à hiérarchiser les recommandations ?
  • Réponse du 06/10/2017
    • de COLLIN René

    L’échinococcose alvéolaire est une maladie dont l’incidence serait en hausse dans quelques pays européens, probablement en conséquence de la population de renards. L’humain est un hôte occasionnel dans le cycle du parasite. Des facteurs immunogénétiques prédisposent certains individus à développer la maladie. Un diagnostic précoce permet, dans une proportion substantielle, une chirurgie curative. Le traitement par médicament, en cas de parasitose, a révolutionné le pronostic de la maladie chez les patients inéligibles à la chirurgie radicale, mais reste long, voire définitif. Le développement d’antiparasitaires plus efficaces est une priorité de recherche. La maladie est aujourd’hui bien vulgarisée, en particulier dans les milieux qui sont le plus en contact avec le renard (Département de la Nature et des Forêts, chasseurs, gardes, …).

    Actuellement, le Réseau de Surveillance recherche systématiquement la présence du parasite chez tous les renards trouvés morts ou abattus qui sont transmis à Liège. Entre février 2015 et juillet 2016, 43 renards ont été analysés : 14 sur les 43 étaient positifs, soit 32 % des renards analysés.

    En ce qui concerne les analyses de laboratoire, le Réseau de surveillance a validé une technique de biologie moléculaire très sensible pour mettre en évidence le parasite au sein des échantillons (contenu intestinal) de renards.

    Il est évident qu’une collaboration future entre ce réseau et le Centre hospitalier universitaire de Liège (CHU) est souhaitable, d’autant plus que les outils de diagnostic moléculaire, pour la mise en évidence d’Echinococcus spp, sont au point. Outre les renards, d’autres animaux sauvages ainsi que les chiens peuvent également être porteurs du parasite.

    Je rappelle que le budget de la Wallonie subventionne annuellement le réseau de surveillance à concurrence de 285.000 euros. Le Réseau de surveillance n’ayant pas été contacté par le Centre hospitalier universitaire de Liège, il est en l’état impossible d’évaluer la charge financière supplémentaire à allouer au réseau, pour contribuer au projet du CHU. Je suis évidemment favorable à ce que le budget de la Wallonie y contribue.