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Les temps d'attente pour obtenir des soins de santé mentale en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 9 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 05/10/2017
    • de VANDORPE Mathilde
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    J’apprends que les temps d'attente pour obtenir un rendez-vous au Centre flamand pour les soins de santé mentale (Centra voor Geestelijke Gezondheidszorg, CGG) s'allongent.

    Selon le Ministre flamand de la Santé Jo Vandeurzen, les jeunes flamands doivent en effet à ce jour attendre en moyenne 60 jours pour être reçus…

    En 2016, les Flamands qui souffraient de graves troubles psychiques ou psychiatriques devaient attendre environ 45,56 jours avant leur premier rendez-vous. Alors qu’en 2008, ce temps d'attente n'atteignait que les 33,5 jours.

    Qu’en est-il en Wallonie, la situation est-elle comparable à celle de la Flandre ? Quels sont les chiffres ?

    Pour rappel, la philosophie de la réforme des soins en santé mentale, dite PSY107, consiste à offrir des soins accessibles dans la communauté de vie de la personne.

    Peut-on dire que, comme en Flandre, les temps d'attente pour bénéficier d'une aide psychologique s'accentuent en Wallonie ?

    Dans l’affirmative, Madame la Ministre envisage-t-elle des mesures pour y remédier ? Des mesures coordonnées avec le niveau fédéral et sa Ministre de la Santé sont-elles par ailleurs prises et, si oui, quelles sont-elles ?
  • Réponse du 25/10/2017
    • de GREOLI Alda

    Comme l’indique l'honorable membre, le délai d'attente de 60 jours en moyenne concerne les services de santé mentale en Flandre. Leur organisation est cependant différente : les centres sont nettement moins nombreux, mais de plus grande taille qu'en Wallonie qui a, quant à elle, agréé des centres plus petits répartis sur l’ensemble du territoire.

    En matière de temps d'attente, il n’y a pas de chiffres comparables pour la Wallonie et il est donc difficile de déterminer si la situation s'aggrave. Chaque centre dispose en effet de la liberté d’organiser son accueil selon des modalités adaptées à son projet de service, en tenant compte de ses spécificités et du public. Des études antérieures réalisées par l'Institut wallon pour la Santé mentale ont montré que les temps d’attente étaient très variables selon les centres.

    Cependant, des intervenants des réseaux de soins de santé mentale pour adultes se plaignent des listes d'attente dans les services de santé mentale. Ces délais peuvent avoir plusieurs causes. La première cause est le manque d'offre par rapport aux demandes. Mais d'autres facteurs peuvent aggraver le temps d'attente comme, par exemple, le fait que des demandes soient mises en liste d'attente sans être traitées faute de place alors que certaines situations pourraient être réorientées rapidement vers d'autres services ou vers la première ligne de soins. Une autre cause rapportée par certains intervenants est une durée de prise en charge trop longue par rapport à la gravité de certains troubles, ce qui nuit à l'accès aux soins pour les cas les plus graves.

    La mise en place des réseaux issus de la réforme des soins de santé mentale pour adultes et de la nouvelle politique en santé mentale pour enfants et adolescents encourage une réflexion des institutions en vue de mieux répondre aux demandes et donc de réduire la durée d’attente pour l’accès à certains soins.

    Les secteurs de l’Aide à la jeunesse, du handicap et la santé mentale se concertent d’ailleurs régulièrement à ce sujet pour renforcer leurs dispositifs et répondre le plus adéquatement possibles aux situations complexes, notamment celles de jeunes qui ont des besoins multiples.

    Pour objectiver les temps d'attente, le type de public pris en charge et la durée des traitements, il sera nécessaire d'appliquer au secteur un système d’enregistrement des données commun à l’ensemble des services. Des réflexions sont en cours à ce sujet notamment au Fédéral où une réflexion sur l'utilisation du BelRAI se poursuit dans le cadre de la Conférence interministérielle de la Santé publique. Un module « santé mentale » est d'ailleurs prévu pour le BelRAI. Mais l'installation d'un système d'enregistrement des données, centralisé, informatisé, fiable et respectueux de la vie privée est un travail de longue haleine dans lequel je m'engage avec précaution, même si je le crois important pour aider à la prise en charge des personnes, à l'échange de données entre intervenants et à la continuité des soins.