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Les chiens détecteurs d’épilepsie pour les personnes de plus de 65 ans

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 10 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 06/10/2017
    • de DOCK Magali
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    L’ASBL liégeoise Os’mose est la première francophone à avoir formé un chien capable d’anticiper les crises d’épilepsie de son maître (de 15 minutes jusqu’à une heure avant) et d’effectuer les gestes adéquats pour une intervention rapide des proches du malade. Les personnes de cette ASBL se sont rendu compte qu’il existait une forte demande pour ce type de chien et ils se sont donc formés auprès de l’ASBL flamande Hachiko qui forme des chiens pour personnes épileptiques depuis une vingtaine d’années.

    En l’occurrence, cette première expérience concerne une femme épileptique de 23 ans. Or, chez les personnes ayant plus de 65 ans, l'augmentation des cas de troubles cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux accentue les risques autour des crises d’épilepsie. Malheureusement, le coût de formation de ce type de chien est élevé  : 18 000 euros. Ce prix est entièrement supporté par des dons privés et de services clubs, de telle sorte que le chien est gratuit pour les personnes épileptiques ou handicapées. Quant aux subsides, s’ils sont absents actuellement, la législation pourrait évoluer favorablement dans les prochains mois.

    Quels sont les leviers sur lesquels la Région wallonne peut appuyer pour faciliter l’accès à ces chiens pour les personnes épileptiques de plus de 65 ans  ?

    Combien de personnes sont épileptiques en Wallonie  ?

    Quel est le pourcentage des plus de 65 ans qui est atteint  ?

    Quel est le taux de séquelles irréversibles dues à ces crises, voire le taux de décès chez nos aînés de plus de 65 ans  ?
  • Réponse du 25/10/2017
    • de GREOLI Alda

    En l’état actuel de la législation, et suite à l’adoption de l’arrêté du Gouvernement wallon du 31 mai 2017 modifiant certaines dispositions du Code réglementaire wallon de l’Action sociale et de la Santé (CWASS) relatives à l’aide individuelle à l’intégration, une intervention de l’AViQ est prévue - sous certaines conditions - pour les chiens-guides et les chiens d’aide. Il s’agit d’un montant d’intervention forfaitaire pour l’achat et le dressage du chien, ainsi que pour la formation du demandeur.

    Les chiens-guides sont formés pour guider les personnes ayant une déficience visuelle. Ils ont pour mission de guider leur maître en lui faisant éviter tout obstacle, de lui désigner les infrastructures et le mobilier urbain intéressant : passage pour piétons, arrêt de bus, etc. Ils mémorisent des itinéraires régulièrement empruntés (boulangerie, supermarché, médecin…). Ils aident leur utilisateur à se déplacer avec un maximum d’autonomie dans des endroits non connus, ils aident à prendre les transports en commun, etc.

    Les chiens d’aide aident les personnes à mobilité réduite, le plus souvent en fauteuil roulant. Ils ont pour mission spécifique d’aider à l'autonomie de leurs propriétaires. Ils apprennent à prendre un objet qui est tombé (clefs, télécommande, GSM, téléphone, ...), à ouvrir et à fermer les portes, ils aident aussi à retirer un vêtement. Ils peuvent également aboyer sur commande pour alerter en cas d'urgence...

    La question porte sur une autre catégorie de chiens d’assistance, à savoir les chiens pour personnes épileptiques. Il en existe 2 types : d’une part, les chiens « d'intervention de crise », formés pour faire une ou plusieurs actions importantes lorsque le propriétaire a une crise d'épilepsie et, d’autre part, les chiens « d'alerte » qui avertissent leur propriétaire lorsqu’une crise tend à survenir. J’en profite pour préciser que le terme « chien d’assistance » recouvre une réalité bien plus large que les exemples précités. On parle ainsi également de chiens écouteurs pour personnes sourdes, chiens d’éveil pour personnes souffrant de troubles autistiques, chiens d’alerte pour diabétiques, chiens sociaux pour personnes âgées, chiens sociaux pour personnes souffrant de déficience mentale…

    Concernant la question relative au nombre de personnes épileptiques, 0,7 % de la population belge déclare avoir souffert d’épilepsie au cours des 12 mois qui ont précédé l’enquête nationale de santé 2013. Les chiffres wallons sont quasi identiques aux chiffres belges (0,8 % ou 8 pour 1.000 personnes). La prévalence de l’épilepsie reste constante en Belgique depuis 1997. D’après la ligue francophone belge contre l’épilepsie, l’épilepsie touche plus souvent la personne âgée que l’adulte jeune. En effet, le nombre de nouveaux cas augmente rapidement après 65 ans pour atteindre des chiffres de 1.6 pour 1000. Par ailleurs, on m’interroge également sur le taux de séquelle et de décès chez nos ainés. J'informe avoir sollicité ces informations auprès de l’Administration compétente, mais celles-ci ne me sont pas encore parvenues. Je reviendrai vers l'honorable membre lorsque j’en disposerai.

    S’agissant d’une maladie, l’épilepsie ne s’inscrit pas dans le champ actuel d’application de l’aide individuelle octroyée par l’AViQ, aide individuelle à l’intégration définie comme « les produits d’assistance, les prestations de services et les aménagements, destinés à compenser le handicap ou à prévenir son aggravation » selon l’article 784 du Code réglementaire wallon de l’Action sociale et de la Santé. Tant qu’à présent, l’AViQ limite ses interventions à l’apparition du handicap avant 65 ans.

    Il reste à préciser qu’en ce qui concerne les chiens d’aide et les chiens-guides, il est scientifiquement prouvé qu’il n’existe pas d’aide technique capable de suppléer l’ensemble des actions utiles qui peuvent être réalisées par ces chiens. Cet état de fait ne peut être généralisé à l’ensemble des différents types d’aides-animalières précités (chiens pour épileptiques y compris) dont l’efficacité scientifique n’est d’ailleurs pas forcément prouvée.