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La compétitivité des entreprises

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 25 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 03/10/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Dans l’Echo du 7/9/17, on peut lire  « Il appartiendra au gouvernement actuel et aux suivants, quelles que soit les alliances, d’accentuer les efforts pour rendre les entreprises plus compétitives, pour créer plus d’activités et plus d’emplois, pour réussir l’indispensable transformation numérique, pour augmenter le nombre et la taille des PME, pour réindustrialiser notre tissu économique. ».

    Je veux bien entendre toutes les lamentations possibles, mais je considère que la compétitivité dépend notamment de l’effort des entreprises en matière d’innovation ‘de recherche et de développement, de formation,…). Analysant les données de l’Office européen des brevets (à Munich), je constate que jamais depuis ± 20 ans une entreprise wallonne n’a figuré parmi le top 10 en ce qui concerne des recherches qui auraient pu impulser un nouveau cycle économique.

    J’en déduis que les manques de compétitivité ne sont pas seulement dus à la masse salariale ou au prix de l’énergie, mais aussi très largement au fait que les entreprises sont à la traîne en ce qui concerne l’innovation.

    Dans la littérature scientifique, on les qualifie de « innovation followers » (ceux qui suivent le mouvement) et ils ne sont pas des « innovations leaders » (ceux qui mènent le mouvement).

    Ne doit-on pas négocier avec les patrons un accord suivant lequel ils investissent mieux et plus dans la R&D et dans les formations de leur personnel ?
  • Réponse du 03/11/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    La capacité d’innover est en effet l’un des facteurs clés de compétitivité dans le monde globalisé. La notion d’innovation a en outre fortement évolué, et doit se comprendre dans une conception large, multidimensionnelle et systémique. À cet égard, le tableau de bord régional de l’innovation élaboré par la Commission européenne permet d’appréhender les performances des systèmes d’innovation régionaux au travers d’un set de 27 indicateurs et pas uniquement au travers des demandes de brevets.

    Si 26 autres indicateurs sont retenus, c’est que l’indicateur des demandes de brevets est à considérer avec prudence dans la mesure où il dépend d’un grand nombre de facteurs tels que les stratégies des firmes, les stratégies au niveau sectoriel, la manière d’attribuer les brevets (au déposant ou à l’inventeur individuel) et le fait que 90 % des innovations ne feront jamais l’objet d’une demande de brevet (estimation de l’Office européen des Brevets) !

    Si on se réfère donc à ce tableau de bord européen de l’innovation, la Wallonie est reprise comme « strong innovator ». Ses performances sont également positives concernant le niveau des dépenses de R&D privées et le niveau d’éducation supérieure. On peut également souligner que la Wallonie performe mieux que l’UE quant à la combinaison d’innovation technologique et non technologique.

    J’ajouterai enfin que selon l’enquête Community Innovation Survey 2014 (2012-2014), les entreprises wallonnes actives en innovation collaborent plus avec des partenaires que celles du reste du pays pour leurs activités d’innovation et que la Wallonie a des résultats enviables en termes de mise sur marché de produits innovants et d’investissements en R&D.

    Par conséquent, je ne suis pas inquiet quant à la capacité à innover de nos entreprises wallonnes, même si je reste attentif à leur fournir toute l’aide que pourrait leur apporter le Gouvernement wallon dans ce domaine.