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Les principes de la lutte intégrée et le Plan wallon de réduction des pesticides

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 84 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 10/10/2017
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Dans le cadre des réflexions actuellement en cours sur l’interdiction des néonicotinoïdes, plusieurs intervenants ont eu l’occasion, lors des auditions de février 2017, de mettre l’accent sur l’incompatibilité du traitement des semences de betteraves et les principes de l’IPM.

    Dans sa contribution écrite, la Cellule autonome d’avis en développement durable (qui dépend du Département du développement durable du SPW) déplore que la question du traitement des semences ne soit pas évoquée dans le programme wallon de réduction des pesticides, dans sa version 2013-2017. En effet, le traitement des semences est, pour plusieurs scientifiques, contraire aux principes de la lutte intégrée puisqu’appliqué préalablement, sans tenir compte de la présence ou de l’absence de nuisibles.

    Monsieur le Ministre estime-t-il comme la majorité des intervenants présents le jeudi 2 février que la technique d’enrobage des semences est contraire aux principes de l’IPM ?

    À l’occasion de ces interventions, plusieurs personnes ont également rappelé qu’il n’existait pas encore d’alternative à l’enrobage des semences pour la culture de la betterave et de la chicorée. Si je déplore évidemment ce manque d’investissement dans la recherche agronomique de la part du Gouvernement wallon, je souhaite mettre en avant les secteurs où ces alternatives existent.

    A contrario, plusieurs alternatives existeraient, notamment pour les céréales d’hiver, comme en témoignait le Professeur Bodson. Des options de lutte antiparasitaire existent également : la diversification et la modification de la rotation des cultures, les dates de semis, le travail du sol et l’irrigation, l’utilisation de variétés moins sensibles, l’application d’agents de lutte biologiques ou encore, en dernier recours, l’utilisation d’insecticides à usage réduit.

    Dès lors, le nouveau Plan wallon de réduction des pesticides envisage-t-il la diffusion de ces alternatives à l’enrobage des semences et de ces bonnes pratiques ? Comment Monsieur le Ministre entend-il généraliser l’application des principes de la lutte intégrée ? Les agriculteurs sont-ils tenus de justifier chaque utilisation de pesticide au regard des principes de la lutte intégrée ? Qui effectue ces contrôles ?
  • Réponse du 27/10/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    La technique d’enrobage des semences n’implique pas systématiquement l’usage de produit phytopharmaceutique. Il peut s’agir d’un enrobage d’argile « inerte » pour permettre l’utilisation d’outils de semis de précision. Cette technique n’est donc pas contraire au principe d’IPM.

    L’incorporation de produit phytopharmaceutique dans l’enrobage, en fonction des cas, pourrait être, ou ne pas être, admis comme une pratique de lutte intégrée en fonction, par exemple du produit utilisé, des alternatives existantes ou encore du risque encouru en cas de non-utilisation.

    Concernant le projet de Programme wallon de réduction des pesticides 2018-2022, il prévoit plusieurs mesures en lien avec l’IPM pour assurer la diffusion des avertissements, mais aussi le partage d’exemples intéressants et de bonnes pratiques ou l’aide à la mise en place de l’IPM chez les producteurs par la visite de conseillers au sein des exploitations.

    Il faut par ailleurs préciser que l’obligation d’application des principes de lutte intégrée en Wallonie est encadrée par deux textes réglementaires : l’arrêté du Gouvernement wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures et l’arrêté ministériel du 26 janvier 2017 portant exécution de celui-ci. Ces deux textes qui dépendent du Ministre de l’Agriculture décrivent comment les agriculteurs doivent appliquer les principes de la lutte intégrée et comment le contrôle peut être réalisé.