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La soutien à la production intégrée en arboriculture

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 40 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 10/10/2017
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La production fruitière wallonne, en initiant et en s’inscrivant depuis 1988 dans un cahier des charges très strict, est en avance dans le domaine de l’utilisation raisonnée des pesticides. En effet, la production fruitière intégrée (PFI et PFI+) donne la priorité aux méthodes écologiques plus sûres et minimise l’utilisation des pesticides.

    Or, dans une réponse précédente, Monsieur le Ministre annonçait qu’en 2016, seulement six producteurs avaient demandé une certification production fruitière intégrée, PFI, contre 18 en 2014. Cette diminution s'expliquerait, selon lui, par le fait qu'une grande enseigne, Delhaize en l'occurrence, qui commercialisait le label Fruitnet, a arrêté.

    En effet, ce mode de production est plus coûteux pour le producteur, plus chronophage et demande un accompagnement technique plus complet. De plus, certains producteurs qui s’inscrivent dans cette démarche rencontrent des difficultés pour commercialiser leurs fruits puisque ceux-ci sont moins « parfaits » (en apparence uniquement !) que les fruits issus de l’agriculture conventionnelle. Ils se voient dès lors fréquemment refuser leurs lots. Dès lors, les producteurs ne s’engagent dans ce cahier des charges que lorsqu’ils savent qu’ils obtiendront un retour sur investissement et une rétribution à la hauteur de leurs efforts.

    Je souhaite interroger Monsieur le Ministre sur les mesures prises par la Région wallonne afin de favoriser ses producteurs qui s’engagent dans cette démarche volontariste de diminution des intrants chimiques.

    Lors d’une précédente question parlementaire, il affirmait qu’en Wallonie, un programme d'aide encourageant la participation des producteurs à des systèmes de qualité est prévu. Ce programme porte sur les frais de certification, d'audit initial, d'inscription à un cahier des charges, ainsi que la cotisation annuelle. L'aide est accordée pour une période maximale de cinq ans et s'élève à 3 000 euros maximum par an et par bénéficiaire.

    Manifestement, cette aide n’apparait pas comme suffisamment attractive puisque, comme mentionné, le nombre de producteurs qui s’engagent dans cette démarche est de moins en moins grand. Ne devrions-nous pas envisager des mesures de soutien plus importantes pour ces agriculteurs qui opèrent cette transition ?

    Le soutien technique, apporté par le Groupement d'arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques intégrées (GAWI) n’est manifestement plus suffisant, par faute de main d’œuvre. En effet, le Groupement d’arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques intégrées souffre d’un sous-financement et ne peut donc plus accompagner individuellement tous les arboriculteurs.

    De plus, comment Monsieur le Ministre soutient-il les arboriculteurs qui s’inscrivent dans une démarche de transformation et de valorisation de leur production ? On sait effectivement que ces étapes permettent de créer une valeur ajoutée certaine, mais demandent beaucoup d’investissement (matériel, mais aussi personnel). Dès lors, des aides existent-elles afin de soutenir les arboriculteurs dans cette démarche ?

    Comme Monsieur le Ministre entend-il inverser la tendance et amener toujours plus de producteurs à se tourner vers ce cahier des charges ?
  • Réponse du 08/11/2017
    • de COLLIN René

    Il faut reconnaître que cette filière a subi de nombreux revers au cours des dernières années :
    - un changement des relations avec la grande distribution qui a revu sa politique de prix à la baisse ;
    - une perte de débouchés avec l’embargo russe ;
    - plusieurs accidents climatiques qui ont fragilisé le secteur.

    Par ailleurs, l’évolution de la législation européenne pour une réduction de l’usage des pesticides impose, depuis 2014, à la production standard d’appliquer les principes de base de la lutte intégrée, réduisant ainsi l’écart entre le produit standard et le produit issu de la production intégrée.

    Pour relancer le secteur de la production fruitière, j’ai conseillé aux acteurs de terrain d’introduire une demande de soutien au développement d’un cahier des charges de production intégrée, qui entrerait dans le champ du système régional de qualité différenciée et leur permettrait ainsi de valoriser leurs produits en utilisant le signe régional de qualité différenciée.

    En outre, la production fruitière wallonne peut également s’orienter vers l’agriculture biologique. En matière d’encadrement, je souhaite précisément mettre un accent nouveau sur l’accompagnement des producteurs conventionnels qui souhaitent évaluer la faisabilité de leur conversion à l’agriculture biologique. Par ailleurs, le Programme wallon de Développement rural (PWDR) prévoit, via des aides à la surface, un soutien aux exploitations d’abord, pendant les années de conversion et ensuite, un support annuel aux surfaces converties à la production bio.

    Tant les produits bénéficiant du label wallon de qualité différenciée que les produits biologiques sont soutenus en termes de promotion par des actions spécifiques du plan de promotion de l’Agence wallonne pour une Agriculture de Qualité (APAQ-W).

    Les débouchés locaux sont stimulés par différents outils tels que le programme européen à destination des écoles, les campagnes de promotion de l’APAQ-W ou les aides à l’investissement (ADISA et appels à projets Halls-relais agricoles) qui permettent de développer des outils locaux de transformation des fruits. L'honorable membre a d’ailleurs certainement observé le développement du pressage des fruits et le développement de la vente de jus de pommes locaux dans de nombreuses grandes surfaces.

    Quant au soutien financier au Groupement d’arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques intégrées (GAWI), comme aux autres centres-pilotes chacun dans leur domaine d’activités, son ampleur est déterminée sur la base des besoins exprimés par le secteur. J’ai entrepris de revaloriser tout le secteur de l’encadrement et de revoir le soutien financier à la hausse pour l’ensemble des centres pilotes. Cette réforme sera d’application dès le 1er avril 2018.