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La fin des quotas sur le sucre

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 43 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 10/10/2017
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Après la fin des quotas laitiers imposée par l’Union européenne, c’est au tour de la fin des quotas sur le sucre de tomber. Une nouvelle révolution dans le monde agricole, déjà en souffrance, qui va encore devoir faire face aux fluctuations des prix du sucre, ne garantissant plus aux acteurs de la production sucrière un prix minimum.

    La concurrence au niveau mondial va être rude a fortiori dans une conjoncture où l’Europe baigne dans les productions excédentaires et où la compétitivité du sucre brésilien et du Proche et Moyen-Orient est intense.

    À l’échelle de la Région, comment va être gérée et contrôlée cette question de volatilité des prix et de compétitivité du marché européen avec le reste du monde ?

    Comment faire face à ce nouveau défi ?

    Quels seront les impacts en termes de chiffres au niveau régional ? Peut-on déjà les jauger, les anticiper ?

    Comment garantir aux producteurs un revenu minimal au regard de cette libéralisation du marché ?
  • Réponse du 03/11/2017
    • de COLLIN René

    Dans son analyse du mois de septembre 2017, la Commission européenne indique que, pour cette première campagne sans quotas, une augmentation de la production européenne de plus ou moins 20 % est attendue. L’augmentation provient à la fois d’une augmentation des surfaces emblavées et de rendements attendus élevés en lien avec les conditions climatiques. Cette production élevée suit cependant 2 campagnes de niveau plus réduit qui ont laissé les stocks à un niveau historiquement bas.

    Deux outils survivent dans le secteur du sucre : l’aide au stockage privé et un système de négociation collective pour les producteurs. Un acte délégué assurant la sécurité juridique des négociations collectives, sur les clauses de partage de la valeur ajoutée entre les betteraviers et les fabricants, a été publié à la demande entre autres de la Belgique.

    Depuis le printemps 2017, les prix mondiaux du sucre ont chuté suite à une prévision de surplus, la première après deux campagnes déficitaires. Le prix mondial du sucre blanc tourne autour de 311 euros/tonne, alors que les prix européens sont restés assez stables ces derniers mois (501 euros/tonne en juillet). On s’attend cependant à une baisse des prix européens. Une marge devrait cependant subsister entre les deux prix. La volatilité des cours mondiaux ne devrait cependant pas affecter sensiblement les producteurs européens de betteraves sucrières, pour la période 2017/2018. Les fabricants sont couverts sur le marché à terme pour cette nouvelle campagne et des clauses de partage de la valeur ont été négociées entre les fabricants et les betteraviers.

    Dans ses perspectives à moyen terme, la Commission estime que les producteurs de betteraves et les fabricants de sucre se seront ajustés au nouvel environnement de marché. L’augmentation de production d’ici dix ans ne devrait atteindre, au total, que 6 %. Elle se concentrera cependant dans certaines régions plus compétitives. Il est encore trop tôt pour définir les impacts en termes de chiffres au niveau régional.

    Les planteurs wallons sont parmi les plus efficaces d’Europe et la Belgique possède un climat idéal et d’excellentes terres pour la culture betteravière. Dans les années à venir, les planteurs et les fabricants devront maintenir leur compétitivité tout en gardant la maîtrise des coûts salariaux et de l’énergie. Je serai bien évidemment extrêmement attentif au partage équitable de la valeur ajoutée entre planteurs et industrie sucrière. Les tensions fortes lors de la négociation de l’accord interprofessionnel 2017 constituent une excellente illustration de la complexité de l’exercice.

    Il s’agit également d’encourager des débouchés alternatifs tels que les aliments pour animaux, les bioplastiques et les produits chimiques conçus à partir de matériaux biologiques.