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Les études sur les substances présentes dans les eaux wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 91 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/10/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    J'ai déjà interrogé Monsieur le Ministre sur les études menées par la Région sur les substances présentes dans les eaux de notre région, qu'il s'agisse de résidus médicamenteux, de matières hormonales, de perturbateurs endocriniens ou d'autres substances chimiques.

    Ces études ont été entamées il y a plusieurs années : début 2013 pour IMHOTEP (Inventaire des matières hormonales et organiques en traces dans les eaux patrimoniales et potabilisables) et début 2014 pour BIODIEN (Recherche de perturbateurs endocriniens), et un récent article de presse (Le Soir, 5 octobre 2017) laisse penser que leurs conclusions définitives sont aujourd'hui connues.

    Monsieur le Ministre le confirme-t-il ?
    Dans l'affirmative, peut-il m'indiquer s'il y a des dépassements de normes pour certaines substances et si oui, lesquelles et dans quelle mesure ?

    Y a-t-il des dépassements à la sortie du robinet des consommateurs ?

    Il semble en effet que des substances comme le bisphénol A, des phtalates, de l'atrazine (pesticide interdit) ou encore des PCB soient rencontrés à des niveaux supérieurs aux moyennes européennes.

    L'analyse des rejets des stations d'épuration devait permettre de déterminer si des mesures sont à réclamer vis-à-vis de la mise sur le marché de telles substances. Quels sont les résultats de cette analyse et ses suites ?

    Si de faibles concentrations ne représentent généralement pas un risque, l’« effet cocktail » de certaines substances comme les perturbateurs endocriniens, même à des niveaux faibles, inquiète au sein du monde scientifique. Au regard des études IMHOTEP et BIODIEN, que peut-on dire de cet effet ?

    Enfin, quelle suite va être donnée à ces études ?
  • Réponse du 31/10/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les principaux résultats des études IMHOTEP et BIODIEN ont été partagés lors des dernières Assises de l’Eau, dont les présentations sont disponibles sur le site internet www.aquawal.be. Les rapports finaux sont en cours de rédaction.

    L’objectif initial de ces études était de vérifier si ces substances étaient bien présentes dans notre environnement aquatique et, dans l’affirmative, de quantifier les niveaux de concentration observés.

    S’agissant de substances émergentes, dont le suivi n’est pour le moment pas exigé, il n’y a pas encore de norme pour la qualité de l’eau.

    Même si nos stations d’épuration retiennent en grosse partie certaines substances, des résidus de médicaments et de certains perturbateurs endocriniens sont détectés dans les eaux de surface, parfois à des concentrations supérieures aux moyennes européennes, en raison probablement de la densité de population en Wallonie.

    En contraste, nos eaux souterraines se confirment particulièrement peu affectées par ces substances et à des niveaux bien inférieurs aux moyennes européennes.

    Les eaux potabilisables, qu’elles soient d’origine souterraine ou superficielle, se révèlent être d’excellente qualité. Il n’y a donc pas d’impact potentiel à la sortie du robinet du consommateur.

    Le projet Interreg DIADEM (Développement d’une approche intégrée pour le diagnostic de la qualité des eaux de la Meuse) vise à évaluer, de manière intégrée, les effets des substances médicamenteuses sur nos espèces aquatiques, notamment en investiguant « l’effet cocktail » de certaines substances.

    L’ensemble des données collectées par ces études IMHOTEP et BIODIEN permet à la Wallonie de participer au processus en cours au niveau européen de suivi ou d’élaboration de listes de vigilance pour les polluants émergents, conformément aux directives-filles de la directive-cadre sur l’eau (DCE) : suivi de certains antibiotiques et des pesticides néonicotinoïdes dans les eaux de surface et exercices pilotes européens concernant les substances pharmaceutiques et les composés perfluorés (PFCs) dans les eaux souterraines.