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Le réseau de distribution d'eau

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 100 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/10/2017
    • de TILLIEUX Eliane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    En Wallonie, on estime à 50 ans l'âge moyen du réseau de distribution d'eau. En Flandre, d'après un rapport d'Aquaflanders, on estime à 180 millions de litres d'eau potable qui sont perdus quotidiennement. Financièrement, la perte s'élève à 280 millions d'euros par an, un coût répercuté sur la facture d'eau par les sociétés de distribution d'eau.

    Dispose-t-on des chiffres aussi précis pour le réseau wallon ?

    Quel est, d'une manière générale, l'état de notre réseau et peut-on estimer les coûts induits par ces pertes ?

    Monsieur le Ministre a également chargé la SWDE d'élaborer un schéma des ressources en eau pour sécuriser l'alimentation en eau potable.

    Quel est l'agenda pour la réalisation de ce schéma ?

    À quoi va-t-il servir ?

    Quel est le programme d'investissements du Gouvernement en matière de réseau de distribution ?

    Comment sera-t-il financé ?
  • Réponse du 31/10/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Une partie de l’eau mise à disposition des réseaux de distribution d’eau n’est pas facturée aux clients. Il ne s’agit pas pour autant uniquement de fuites ou de pertes, mais il y a aussi l’eau prélevée par les services d'incendie, la protection civile ou les communes pour curer les égouts ou nettoyer les voiries, par les distributeurs eux-mêmes pour nettoyer les ouvrages de stockage ou pour purger les canalisations afin de préserver la qualité de l'eau et celle destinée au rinçage du réseau après travaux ou préalablement à la mise en service des nouvelles installations. À cela, il faut encore ajouter les détournements frauduleux ainsi que les inéluctables erreurs de mesure des compteurs des clients.

    En Wallonie, le volume global non facturé est de 70 millions de m³/an. Ce volume est utilisé dans l’indicateur qui sert à décrire l’état d’un réseau d’eau potable qu’est l’indice linéaire de volumes non enregistrés (ILVNE) qui rapporte le volume non facturé à la longueur des conduites mères des réseaux. Il s’exprime en m³ perdus sur un kilomètre de conduite en une journée. Plus cet indicateur est faible, meilleur est l’état du réseau. L’ILVNE wallon oscille entre 4 et 5 m³/km/j. À titre de comparaison, le régulateur anglais, l’OFWAT a fixé ce taux à 5,4 m³/km/j.

    Faute de connaître la méthodologie flamande, il serait hasardeux de s’aventurer dans des comparaisons quant à l’impact financier de ces pertes. Dans la politique de limitation des volumes non facturés, il est important de comparer les coûts liés au renouvellement des conduites aux bénéfices liés à la diminution des pertes en réseau. L’Union européenne l’a d’ailleurs bien compris et prône désormais l’atteinte d’un niveau économiquement soutenable de fuites et non pas un taux zéro.

    Un schéma régional des ressources en eau a été élaboré par la SWDE à la demande du Gouvernement wallon en vue d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en eau de la Wallonie. Il résulte de la consultation de l’ensemble des acteurs du domaine de l’eau. Il a donc intégré une fourniture alternative d’eau aux différents opérateurs grâce à l’interconnexion des grands ouvrages de production d’eau aussi bien souterraine que de surface.

    12 chantiers prioritaires de 2014 à 2026 ont été identifiés, répartis à travers tout le territoire wallon, représentant un budget de 250 millions d’euros pour sécuriser plus de 600.000 raccordements. Cela correspond à environ 300 kilomètres de conduites.

    Il n’existe pas un programme unique d’investissements en matière de distribution d’eau. Chacun des 48 distributeurs a son programme qu’il finance au travers de la facture d’eau payée par les clients.