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Les maisons de repos

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 22 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 12/10/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    En région liégeoise les structures familiales sont obligées de fermer ou de se regrouper.
    En effet, d’après des études, on constate que pour être viables, les maisons de repos doivent compter au minimum 75 lits. En région liégeoise on a toujours eu tendance à favoriser les maisons de repos de 20 à 30 lits.

    Chez Solidaris, on parle même que pour être viable la taille minimum serait de 120 lits !

    Et pourtant le Plan papy-boom de la Région wallonne, de mai dernier, constate qu’en Wallonie 42 % des maisons de repos ont entre 1 et 60 résidents et que plus de 50 % ont moins de 80 résidents.

    Les petites structures luttent pour survivre le plus longtemps possible, mais elles sont obligées de finir par fusionner ou disparaitre. La Région wallonne quant à elle a de moins en moins les moyens de financer et d’agréer des lits.

    Au-delà des chiffres, posons la question en termes de qualité de service rendu.
    Quelles sont les observations de Madame la Ministre en matière de rapport qualité/prix pour les grandes et les petites structures ?

    Est-il justifié en fonction du critère de qualité de fusionner des structures, ou est-ce surtout justifié sur base de critère financier ?

    Sans vouloir dénoncer les grandes structures comme étant des « usines », comment peut-on rencontrer le risque d’une perte de qualité de vie pour les résidents (et pour le personnel) si l’on s’engage à opter pour des méga-unités de soins ?

    Mes observations me font croire qu’il y a une certaine pression budgétaire qui se traduit en minutes de travail que le personnel peut encore réserver à aider et à soigner nos « vieux », ce qui a un impact direct sur la qualité de vie des résidents et du personnel !

    N’y a-t-il pas un risque que l’aspect budgétaire prenne le pas sur les aspects soins de qualité ?
  • Réponse du 27/10/2017
    • de GREOLI Alda

    Pour ce qui concerne le constat bien réel de la disparition des petites structures d’hébergement, je tiens à préciser que les règles de programmation restent pleinement d’application, en ce compris lorsqu’il est question de transferts de lits qui étaient exploités dans des maisons qui ferment. Une attention particulière est donc portée à la répartition géographique de l’offre d’accueil en maison de repos.

    Cela étant, si le vieillissement de la population belge, et en particulier de la population wallonne, ne s’accompagne pas d’une meilleure espérance de vie en bonne santé, nous risquons de voir croître considérablement le nombre de personnes âgées qui auront besoin de soins, que ce soit en institutions résidentielles ou à domicile.

    À cet égard, si la probabilité d’entrer en maison de repos augmente fortement avec l’âge, elle est surtout plus élevée pour les personnes qui vivent seules ou qui souffrent de limitations physiques et/ou mentales importantes ou qui présentent des pathologies tels la démence, l’accident vasculaire cérébral, le diabète, la fracture de la hanche et la maladie de Parkinson.

    Ces personnes ont besoin de structures d’hébergement qui s’apparentent de plus en plus aux structures hospitalières. Leur encadrement nécessite un personnel important et qualifié. De petites structures de type « familial » ne correspondent souvent plus à ces besoins bien que je tienne personnellement à ce que l’on continue à parler de « maison » de repos et de soins.

    Enfin, s’agissant de la qualité de vie et de soins en institution, je rappelle l’importance du projet de vie de l’établissement, lequel est une norme obligatoire à laquelle chaque institution doit répondre pour pouvoir obtenir le titre de fonctionnement que je leur délivre. Ce projet de vie doit comprendre des dispositions relatives à l'accueil des résidents et à leur séjour, en vue de leur permettre de retrouver un cadre de vie aussi proche que possible de leur cadre familial ; des dispositions également relatives à l'organisation des soins et des services d'hôtellerie, à l’organisation du travail en équipe et à la participation des résidents à la vie de la maison de repos, chacun selon ses aptitudes, en vue de favoriser le dialogue, d'accueillir les suggestions, d'évaluer en équipe la réalisation des objectifs contenus dans le projet de vie institutionnel et d'offrir des activités rencontrant les attentes de chacun. Différentes dispositions qui, si elles sont réfléchies en équipe, si elles répondent aux besoins et attentes des résidents, si elles sont mises en place concrètement par des processus clairs et connus de tous et si elles sont bien sûr évaluées, garantiront alors le respect des libertés individuelles et ce qu’elle que soit la taille des maisons de repos et le prix demandé.