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Le redressement économique de la Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 57 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 16/10/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Lu dans la Meuse :

    « L’industrie technologique liégeoise, celle qui crée le plus de richesses dans une région, est en train de se redresser. En tout cas, plus rapidement que sa collègue wallonne. En effet, son chiffre d’affaires a augmenté de 1,5 % là où il a diminué d’autant sur l’ensemble de la Wallonie. En baisse depuis la crise de 2008, l’emploi se redresse aussi chez nous depuis deux ans.
    C’est Agoria qui donne ces chiffres.

    Entre 2015 et 2016, on a assisté à une reprise de l’activité industrielle en province de Liège. Elle est surtout marquée dans le secteur aéronautique (+ 3 %) grâce aux bonnes performances de Safran Aero Boosters aux Hauts-Sarts ou de Spacebel au Sart-Tilman.
    La Wallonie, de son côté, a beaucoup souffert l’an dernier de la chute de la métallurgie, suite à la baisse d’activité de Carterpillar (Gosselie).

    Les chiffres de l’emploi sont également en légère hausse (+ 0,2 % à Liège et + 0,4 % en Wallonie).

    Si on remonte jusqu’en 1996, l’emploi dans l’industrie technologique liégeoise a diminué de 7 % pour se situer fin 2016 à 24 034 unités. Beaucoup de nos entreprises ont externalisé une série d’activités non spécifiques. Ce ne sont donc pas nécessairement des pertes d’emploi. Ou bien, elles ont augmenté leur productivité en automatisant davantage leurs lignes de production. »

    Les chiffres traduisent une réalité selon laquelle le marché de l’emploi ne suit pas nécessairement la relance économique sur le même rythme.

    En effet, bon nombre d’emplois sont remplacés par des machines et du « software ». On peut le déplorer, mais on n’y échappera pas.

    Puis-je quand même demander à Monsieur le Ministre de nous dresser un bilan en esquivant non seulement les métiers en pénurie (on en parle abondamment), mais aussi les profils professionnels qui ne sont plus ou qui risquent de ne plus être demandés sur le marché de l’emploi (on évoque beaucoup moins souvent cet aspect) ?
  • Réponse du 08/11/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Le secteur de l’industrie technologique est indispensable à de très nombreux secteurs d'activité et concentre près de 44.500 emplois salariés en Wallonie (dont 37 % se trouvent en Province de Liège, première province du secteur).

    Soumises à une forte concurrence internationale des pays émergents (Chine, Inde, Russie) et à l'augmentation du prix des matières premières, les entreprises doivent s’adapter, notamment via des changements organisationnels et l’évolution des outils de production. Ces évolutions ont modifié tant l’organisation du travail que les compétences recherchées par les entreprises.

    * Métiers critiques et en pénurie

    Depuis des années, le secteur est confronté à des difficultés de recrutement récurrentes. Dans la liste des métiers en pénurie éditée par le FOREm en 2017, sur les 47 métiers en pénurie, 11 sont spécifiques au secteur, à savoir :
    Le chaudronnier tôlier ;
    Le technicien en systèmes d’usinage ;
    Le tuyauteur industriel ;
    L’électromécanicien ;
    L’électricien de maintenance ;
    Le mécanicien industriel ;
    Le technicien de maintenance industrielle ;
    Le technicien automaticien ;
    Le responsable recherche et développement (ingénieur) ;
    Le responsable de maintenance industrielle ;

    Le FOREm organise des formations pour neuf de ces métiers : chaudronnier tôlier, technicien en système d'usinage, tuyauteur industriel, électromécanicien, électricien de maintenance, mécanicien industriel, technicien de maintenance industrielle, technicien automaticien et responsable de maintenance industrielle.


    * Métiers moins demandés

    L’automatisation ainsi que la robotisation remplacent les tâches manuelles « à faible valeur ajoutée ». À titre d’exemples, nous pouvons citer les profils suivants ;
    Les opérateurs de production (ex. : les opérateurs sur machines d’usinage) ;
    Les métiers de l’assemblage ;
    Les métiers de rectificateur et de mouleurs.


    * Émergence de nouveaux métiers

    Enfin, l’évolution du marché consécutive à la robotisation/la numérisation permettra également l’émergence de nouveaux métiers ou l’évolution de métiers existants. Ainsi, des métiers d’avenir dans le secteur du métal ont été identifiés : technicien de production en impression 3D, juriste en robotique industriel, spécialiste de la sécurité informatique des industries 4.0, etc.

    L’enjeu est dès lors d’accompagner et former les demandeurs d’emploi afin qu’ils puissent saisir les opportunités offertes par l’évolution du marché. Mon action s’inscrira en ce sens.