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L'insertion professionnelle des demandeurs d'asile

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 58 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 16/10/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Il existe des séances d’information dans les centres d’accueil.

    Entre 2015 et 2017, il y a eu 8.721 demandeurs d’asile qui sont passés par les services du FOREm, 23 % d’entre eux ont trouvé un emploi (19 % de femmes et 26 % d’hommes).

    Il n’y a évidemment pas que la langue qui pose problème. En effet, comme le confie le directeur général du FOREm, tous les demandeurs d’asile ne sont pas diplômés, loin s’en faut. Certains sont, malheureusement analphabètes dans leur propre langue, logiquement dans ces cas le processus d’apprentissage est beaucoup plus long. Et puis il y a aussi la reconnaissance des diplômes. Il y a également ceux qui sont inscrits au FOREm, mais qui disparaissent dans la nature.

    S’il y en a autant qui ont des difficultés de trouver un emploi parce qu’ils ne maîtrisent pas le français, est-ce que cela ne traduit pas un échec des efforts en matière de parcours d’insertion ?

    En effet, est-ce que le nombre d’heures de cours de langue paraît suffisant à Monsieur le Ministre pour amener le candidat qui ne possède aucune maîtrise du français à un niveau minimum pour être employable ?
  • Réponse du 10/11/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    D’après les chiffres dont je dispose, en 2015 et 2016, 7.258 primo-arrivants sont venus s’inscrire au FOREm dont 3.042 en 2015 et 4.216 en 2016.

    Parmi les 7.258 primo-arrivants inscrits en 2015 et 2016 : 3.130 sont demandeurs d’emploi inscrits soit 43,1 %. Parmi eux :
    * 43,6 % sont des D.E. inscrits obligatoirement principalement à la demande du CPAS (1.365) ;
    * 29,9 % sont des D.E. inscrits librement (937) ;
    * 18,8 % sont des jeunes en stage d’insertion (589) ;
    * 7,6 % sont des D.E. demandeurs d’allocations (soit complets soit partiels suite à une période de travail) (239).

    Le taux de sortie de l’ensemble de ces personnes est le suivant :
    * Environ 20 % ont connu une sortie à l’emploi
    * 11,7 % une sortie à la formation
    * 41,8 % une autre sortie (radiation pour maladie, âge de la pension, emploi indépendant ou parce que la personne n’a pas donné suite aux convocations….)
    * 26,5 % n’ont connu aucune sortie.

    En ce qui concerne leur niveau d’étude, 86,9 % des primo-arrivants ont un diplôme non reconnu en Communauté française dont les niveaux se répartissent comme suit :
    * 36,6 % sont peu qualifiés dans leur pays d’origine (diplôme primaire non reconnu en Communauté française) ;
    * 33,8 % sont moyennement qualifiés dans leur pays d’origine (diplôme secondaire non reconnu en Communauté française) ;
    * Un primo-arrivant sur dix possède un diplôme supérieur obtenu à l’étranger non reconnu en Communauté française (11,7 %).

    Parmi les diplômes reconnus en Communauté française, le secondaire du 3e degré est le plus représenté parmi les primo-arrivants inscrits en 2016 (3,6 %), suivi par le primaire (3,3 %). Nous ne disposons pas d’information statistique précise concernant l’analphabétisme.

    À l’heure actuelle, il existe une offre de français langue étrangère qui est organisée soit dans le parcours d’intégration soit dans le parcours d’insertion professionnelle ou en alphabétisation. Cependant à ce jour, il est très difficile d’avoir une représentation de la réalité de l’offre et du besoin ou d’un manque de place, car il n’existe pas de cadastre. Des travaux sont en cours de réalisation.

    Je pense qu’il est important d’accélérer le processus d’insertion professionnelle de ces personnes, et pour ce faire, il faut leur offrir des modules courts adaptés à leur profil et projet qui vise, dans un premier temps l’apprentissage du français directement lié à un métier ou un secteur professionnel ciblé. En effet, il n’est pas nécessaire de maîtriser parfaitement une langue et de l’apprendre pendant une longue période avant de se former ou de trouver un emploi. Il est également nécessaire de développer des validations de compétences.

    C’est ma volonté de faire évoluer l’offre dans ce sens.