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La maltraitance des seniors

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 28 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/10/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Que ce soit en Wallonie ou en Région bruxelloise, la maltraitance des seniors ne cesse d'augmenter.

    En effet l'agence wallonne pour la maltraitance des aînés a ouvert en 2016, 1.967 dossiers, ce qui représente une hausse de 8 % par rapport à 2015, alors que 2015 était déjà en hausse de 5 % par rapport à 2014.

    On constate également que plus la personne est âgée et plus il y a de risque de maltraitance :
    - Les moins de 70 ans représentent 9 % des victimes de maltraitance ;
    - Les 70 - 80 ans représentent 14,5 % des victimes de maltraitance ;
    - Les 80 - 90 ans représentent 28 % des victimes de maltraitance ;

    Cette constatation est valable aussi bien pour les femmes que les hommes :
    - 2 victimes de maltraitance sur 3 sont des femmes ;
    - 1 victime de maltraitance sur 5 est un homme 28,5 % des victimes de maltraitance habitent en province de Liège, 26 % dans le Hainaut, 19,5 % à Namur, 10,5 % dans le Brabant wallon et 6,5 % dans le Luxembourg.

    La maltraitance de type psychologique arrive largement devant avec 31, 5 % contre 21 % de maltraitance de type extorsions ou privations d'argent et 17 % de maltraitance de type négligence.

    Dans 60,5 % l'auteur de la maltraitance est un membre de la famille de la victime, 37 % sont les propres enfants, 12 % sont des conjoints.

    S'il ne fait pas partie de la famille, c'est le plus souvent un professionnel (21 %), ou un ami, un voisin pour 5,5 %.

    La maltraitance des seniors n'est donc pas, au vu de ces chiffres, une problématique marginale !

    Il s'agit, au contraire, d'une question que nous devons mettre au centre de nos débats politiques.

    C'est une chose de dénoncer la problématique, et s'en est une autre de mettre en place les dispositifs adéquats et les budgets pour y faire face.

    Qu'envisage le gouvernement afin de renforcer la lutte contre la maltraitance de nos seniors ?
  • Réponse du 06/11/2017 | Annexe [PDF]
    • de GREOLI Alda

    Comme j’ai pu le rappeler à l’occasion de plusieurs autres questions parlementaires sur le sujet, les chiffres que produit l'honorable membre ne traduisent pas, contrairement à ce qu’ils peuvent laisser à penser, une hausse de la maltraitance, mais une augmentation des appels auprès de l’Agence Respect Seniors créée par la Région wallonne en 2009.

    Pour mémoire, les missions de l’Agence Respect Seniors sont, selon l’article 382 du Code wallon de la santé et de l’action sociale :
    * « une assistance au bénéfice des aînés en matière de maltraitance, notamment par la mise sur pied, la gestion et le suivi d’un numéro d’appel téléphonique gratuit ;
    * l’organisation d’actions, d’information et de sensibilisation de la maltraitance à destination du public, notamment via la création d’un site Internet ;
    * l’organisation de formations au bénéfice de professions susceptibles d’être confrontées à des cas de maltraitance ;
    * l’échange d’informations, de statistiques ou de bonnes pratiques avec des associations ou organisations similaires dans les Régions ou Communautés limitrophes ou dans d’autres pays
    *
    Il y a en outre confusion entre dossiers et appels reçus.

    À la lecture du tableau n°1 en annexe, on constate que 1967 contacts ont été pris avec l’Agence dans le cadre de 803 dossiers ouverts pour maltraitance.

    Cela signifie que, pour un dossier, il y a eu en moyenne 2,44 contacts (1967/803) en 2016, 2,43 contacts en 2015 (1821/747 dossiers) et 2,19 contacts (1740/793) en 2014, sachant que, par contact, on entend aussi bien les appels téléphoniques, fax, courriels ou courriers reçus.

    Dès lors, ce que se représente l'honorable membre comme étant une augmentation des « fiches de maltraitance » correspond en réalité plutôt à l’évolution des contacts reçus. En d’autres termes, il n’y a pas eu augmentation significative des fiches (dont le nombre varie d’une année à l’autre), mais l’on doit par contre faire le constat d’une augmentation régulière des appels reçus par Respect seniors, évolution qui semble positive en soi.

    En dehors de ces précisions, les constats que fait l'honorable membre sont réels, même s’ils peuvent en partie s’expliquer. En effet :
    1) il est clair, d’une part, que la fragilité et la vulnérabilité augmentent avec l’âge, ce qui est un facteur de risque important en matière de maltraitance ;
    2) la proportion de femmes étant plus importante parmi nos aînés, elle influence, d’autre part, probablement le nombre de situations de maltraitance ;
    3) le pourcentage de situations rencontrées par province est, enfin, le reflet de la population de chacune des provinces. Il n’y a de fait pas d’indicateurs que l’on maltraite plus dans une province que dans une autre.

    Il me paraît important de rappeler par ailleurs que les activités de l’Agence Respect Seniors ne s’arrêtent pas à la gestion des dossiers de plainte. Elle mène également des actions d’information, de sensibilisation et de formation à propos desquelles les tableaux n°2 repris en annexe donneront quelques indications chiffrées :

    À cet égard, je rappelle qu’une subvention exceptionnelle d’un montant de 60.000,00 euros a été spécialement dédicacée à la communication de l’Agence Respect Seniors pour l’année en cours.

    La problématique est, comme le souligne l'honorable membre, importante. Au même titre que l’Agence Respect Seniors qui veille à remettre en question et améliorer ses pratiques, nous y sommes attentifs et le resterons.