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La pauvreté des familles monoparentales wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 29 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/10/2017
    • de MORREALE Christie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Ce jeudi 12 octobre, l’Institut wallon d’évaluation relevait que 46 % des familles monoparentales vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté des familles monoparentales serait non seulement très élevé en soi, mais il s'élèverait également à près de deux fois celui de l'ensemble des ménages wallons.

    Toujours selon cette enquête, cette pauvreté des familles monoparentales est également perceptible dans leurs conditions de vie. En effet, 69 % d'entre elles ne disposent pas d'épargne suffisante pour faire face à une dépense imprévue de l'ordre de 1.000 euros. Trois familles monoparentales wallonnes sur cinq ne peuvent pas non plus se permettre de partir une semaine en vacances, même en Belgique. Plus d'une sur cinq fait face à des arriérés de paiement, et un peu moins de 20 % d'entre elles ne peuvent chauffer correctement leur logement ou manger un repas protéiné tous les deux jours.

    Cette problématique n’est pas neuve et plusieurs de mes collègues attirent sans cesse l’attention des membres du gouvernement sur ce drame social. Il y a quelques mois, l'Université de Namur a été choisie pour réaliser un « screening » des dispositions législatives et réglementaires de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour examiner les éventuelles discriminations à l'égard des familles monoparentales, avant de réaliser un « screening » des dispositions fédérales.

    Le rapport final a du faire l’objet d’une analyse par les membres du comité d’accompagnement (CA) mis en place afin de valider les deux phases du « screening ». Ce comité d’accompagnement rassemble outre des représentant(e)s du cabinet de Madame la Ministre et de la DGO5, des responsables de la Fondation Roi Baudouin, du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, du Conseil wallon de l’égalité entre hommes et femmes, de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et de Hommes, de Famifed, de la Ligue des Familles, de Vie Féminine et des Femmes Prévoyantes Socialistes. Le rapport final a en effet été présenté au CA le 18 juillet dernier.

    Une validation des recommandations et conclusions de ce travail devrait intervenir le 29 septembre au plus tard. Dès lors, des dispositions législatives et réglementaires auraient-elles été identifiées comme discriminatoires à l’égard des familles monoparentales ?

    Quelles sont ces dispositions ?
    Vont-elles être rapidement adaptées ?

    Ne devrions-nous pas procéder à un « screening » préalable de toutes les mesures prises par le gouvernement régional afin de s’assurer qu’elles n’aient pas un impact négatif sur ce public déjà fragilisé ?

    Enfin, Madame la Ministre va-t-elle présenter de nouvelles mesures qui répondraient aux constats révélés dans le cadre de cette étude ?
  • Réponse du 07/11/2017
    • de GREOLI Alda

    Je suis comme l'honorable membre sensible à la situation des familles monoparentales qui sont particulièrement vulnérables à la pauvreté.

    Dans les compétences qui sont les miennes, leurs spécificités doivent être prises en compte. Par exemple, dans le cadre du futur modèle d’allocations familiales, un supplément social réservé à ces familles a été prévu.

    L’état d’avancement de l’étude évoquée a été fait par mon prédécesseur à l’occasion de ses réponses à de multiples questions parlementaires, et ce encore récemment. La finalisation du screening prévue pour fin mars 2017 a encouru un certain retard dû à l’absence pour cause de maladie de la responsable du projet au sein de l’Université de Namur.

    Le rapport final a été présenté aux membres du comité d’accompagnement le 18 juillet dernier, comme le rappelle l'honorable membre. Suite aux remarques et recommandations formulées lors de cette réunion, le rapport a été adapté par l’équipe de recherche et transmis à mon cabinet le 29 septembre dernier. Le rapport final consolidé compte près de 500 pages et constitue un recensement très complet des mesures légales et réglementaires régionales, communautaires et fédérales analysées sous l’angle des discriminations potentielles qu’elles présentent à l’égard des familles monoparentales.

    Ce rapport est dense et a nécessité un certain temps d’analyse. Elle comprendra que je réserve l’exclusivité de ses conclusions au Gouvernement ainsi qu’aux acteurs susceptibles de les mettre en place.

    Le Gouvernement doit en prendre acte lors de sa séance du 9 novembre. J’aurai aussi le plaisir de le présenter en clôture de la Matinée d’études consacrée au gender mainstreaming, le 10 novembre, au Parlement wallon, à laquelle elle a d’ailleurs été invitée. Cette Matinée devrait répondre à l’ensemble de ses questions.