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L'entretien du réseau wallon des égouts

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 148 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/10/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Selon la presse, les canalisations d’égouts souffrent d’un manque d’investissement. Les 40 millions d’euros alloués chaque année pour ce réseau souterrain ne permettraient pas d’entretenir ou rénover les canalisations existantes, dans les centres-villes en particulier.

    Une inspection des égouts aurait débuté en Wallonie et, selon les premières estimations, 90 % d’entre eux seraient à reconstruire, ce qui imposerait un vaste plan à l’échelle de la Wallonie.

    Les critiques parues dans la presse sur les montants destinés à l’entretien de nos égouts sont-elles justifiées ?

    Quels éléments pertinents Monsieur le Ministre peut-il porter à notre attention ?

    De manière générale, peut-il faire le point sur la gestion du réseau des égouts wallons, en particulier sur l’inspection qui aurait débuté et qui aurait amené les estimations reprises dans le développement ?
  • Réponse du 08/11/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    À ce jour, la longueur du réseau des égouts recensés en Wallonie est de 19.750 km. Par ailleurs, le plan financier de la SPGE prévoit 39 millions d’investissements pour l’égouttage par an pour les prochaines années.

    Actuellement, 65 % de ces investissements sont relatifs à de nouveaux égouts, venant en complément du réseau existant et 35 % sont consacrés soit au remplacement, soit à la réhabilitation de canalisations existantes.

    Un des engagements prioritaires du contrat de gestion de la SPGE, approuvé par le Gouvernement wallon en date du 31 mai 2017 est d’affecter les moyens disponibles pour l’égouttage en priorité à la réhabilitation et la reconstruction des égouts existants. Il s’agit de donner un signal clair quant à la nécessaire prise en compte de ce besoin d’amélioration du réseau existant. L’objectif est que 70 % des moyens soient consacrés à la réhabilitation/reconstruction d’égout.

    Il n’en reste pas moins vrai que le taux de renouvellement des égouts est actuellement insuffisant et largement inférieur à 1%/an.
    Mais il est tout à fait inexact de dire que 90 % des réseaux devraient être reconstruits. Les endoscopies réalisées sur ces réseaux montrent certes des désordres, souvent ponctuels, et beaucoup plus rarement généralisés nécessitant alors leur remplacement dans des délais courts.

    Un plan de réhabilitation ou de reconstruction d’égouts nécessite une bonne connaissance de la situation or celle-ci fait parfois encore défaut à ce jour vu l’ancienneté du réseau.
    C’est la raison pour laquelle une impulsion forte a été donnée dans le nouveau contre de gestion de la SPGE en vue d’avoir une meilleure connaissance des réseaux d’assainissement, tant de leurs caractéristiques que de leurs états. Un des 11 indicateurs de performance (KPI) du contrat de gestion y est consacré, avec un objectif de 65 % du réseau cadastré à l’horizon 2021.

    À noter également que dans ce contexte, l’entretien des égouts (principalement le curage), qui reste une compétence communale, est également essentiel au bon fonctionnement des réseaux.

    L’ensemble de ces éléments permettra d’établir une véritable politique de gestion patrimoniale des égouts en vue d’être dans une démarche proactive d’investissements plutôt que curative, après effondrement d’un égout. Cette politique permettra à terme de diminuer les investissements à réaliser pour maintenir ou remettre le réseau en bon état.

    Le débat sur la gestion de nos égouts reste ouvert, tant du côté de la SPGE et des moyens à y consacrer, que du côté des Villes et Communes de Wallonie qui participent financièrement aux travaux, et qui doivent plus s’investir dans l’entretien de leur réseau d’égouttage.