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L'impact sanitaire de la pollution des eaux wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 153 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/10/2017
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    En vertu de la directive-cadre de l’eau, l’eau souterraine des principaux captages de Wallonie destinés à l’embouteillage de l’eau minérale ou de source est échantillonnée au minimum tous les trois ans. En 2014, les Indicateurs de l’environnement notaient que : « Les pesticides sont présents en concentration mesurable dans deux tiers des sites de contrôle de la qualité des eaux souterraines. Dans 20 % des cas, les teneurs mesurées sont telles que la qualité des eaux est qualifiée de moyenne à mauvaise. »

    En 2013, la Région wallonne finançait le projet IMHOTEP (inventaire des matières hormonales et organiques en traces dans les eaux patrimoniales et potabilisables) pour mesurer la présence des substances émergentes, ces substances qui ne font pas encore l'objet d'une surveillance imposée. 77 molécules dans les masses d’eau wallonnes ont été recherchées : analgésiques, anti-inflammatoires, hormones, antibiotiques, neuroleptiques, médicaments cardiovasculaires et diurétiques, mais aussi caféine, triclosan (biocide), antiparasitaires, bentazone et isoproturon (herbicide).

    Les résultats viennent d’être rendus publics. On retrouverait ainsi dans notre eau du bisphénol A, omniprésent dans les eaux de surface, des phtalates (utilisés dans la fabrication de plastique), de l’atrazine, un pesticide appliqué interdit depuis septembre 2005, mais dont la matière active et son métabolite (le déséthylatrazine) sont très mobiles et persistants dans les sols et les aquifères, des PCB, … Le principal résidu retrouvé dans les eaux souterraines est le paracétamol.

    La présence de perturbateurs endocriniens dans les eaux wallonnes est également avérée. Or si les substances émergentes comme les médicaments ne semblent pas causer de problèmes sanitaires majeurs, c’est bien la combinaison avec des perturbateurs chimiques, des pesticides, … qui posent problème. Enfin, l’exposition pendant certaines périodes de la vie, comme le stade foetal, est plus problématique.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude ?

    Des études relatives à l’impact que peut avoir cette exposition chronique et combinée sont-elles en cours ?
  • Réponse du 08/11/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les principaux résultats de l’étude IMHOTEP ont été partagés lors des dernières Assises de l’Eau, présentations disponibles sur le site internet www.aquawal.be. Les rapports finaux sont en cours de rédaction.

    Il en ressort notamment que les eaux potabilisables, qu’elles soient d’origine souterraine ou superficielle, se révèlent être d’excellente qualité. Il n’y a donc pas d’impact potentiel au robinet du consommateur.

    Le projet Interreg DIADEM (Développement d’une approche intégrée pour le diagnostic de la qualité des eaux de la Meuse) vise à évaluer, de manière intégrée, les effets des substances médicamenteuses sur nos espèces aquatiques, notamment en investiguant « l’effet cocktail » de certaines substances ». C’est ainsi que des tests seront réalisés en rivières artificielles, avec étude de l’impact d’un effluent de station d’épuration simulé par un mélange de résidus médicamenteux, sur les populations et l’écosystème.