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La maltraitance des seniors

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 38 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/10/2017
    • de ONKELINX Alain
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    La presse a de nouveau mis en avant les chiffres inquiétants relatifs à la maltraitance des seniors. L'agence wallonne « Respect seniors » est de plus en plus connue et le nombre de plaintes ne cesse d'augmenter. Ainsi, ce sont 1967 dossiers qui ont été ouverts en 2016, soit 8 % de plus qu'en 2015. Ces mauvais traitements, le plus souvent psychologiques, touchent majoritairement les seniors restés à domicile.

    La maltraitance des seniors reste un tabou. Bien souvent, les aînés ne se rendent pas compte qu'ils se trouvent bel et bien dans une situation de maltraitance et – quand ils en ont conscience, ils ne le déclarent bien souvent pas par crainte de représailles, par honte, ou parce qu'ils ne savent pas à qui s'adresser.

    Il est indispensable de continuer à lutter contre l'isolement contre l'isolement des seniors et de mettre l'accent sur la prévention et la sensibilisation pour que cette problématique soit connue.

    Comment aller plus loin en matière de prévention et de sensibilisation ?

    Comment la question est-elle intégrée dans la politique générale des aînés de Madame la Ministre – en résidence et à domicile ?
  • Réponse du 13/11/2017 | Annexe [PDF]
    • de GREOLI Alda

    Les fiches de « maltraitance » gérées par Respect Seniors étaient au nombre de 1967 en 2016 ; elles ont débouché sur la gestion de 803 dossiers.
    Pour un dossier il y a eu en moyenne 2,44 contacts (1967/803) en 2016 ; 2,43 contacts en 2015 (1821/747 dossiers) et 2,19 contacts (1740/793) en 2014, sachant que l’on entend par « contact » reçu, une rencontre, un appel téléphonique, un fax, un courrier ou un courriel.
    Dès lors, ce que se représente l'honorable membre comme étant une augmentation des « fiches de maltraitance » correspond en réalité plutôt à l’évolution des contacts reçus. En d’autres termes, il n’y a pas eu augmentation significative des fiches (dont le nombre varie d’une année à l’autre), mais l’on doit par contre faire le constat d’une augmentation régulière des appels reçus par Respect seniors, ce qui semble positif en soi.
    C’est d’ailleurs grâce à la communication que ce type de maltraitance pourrait ne plus constituer un tabou. L’Agence s’est vue allouer, pour l’année 2016, une subvention exceptionnelle de 60.000,00 euros destinée à développer sa communication. Il est toutefois clair qu’une campagne à grande échelle (comme celle de Fred et Marie sur les violences conjugales) pourrait faire connaître l’Agence au plus grand nombre et multiplier encore le nombre de recours à son expertise.
    Outre l’axe communicationnel, il juge indispensable d’une part de lutter contre l’isolement des seniors et, d’autre part, de mettre l’accent sur la prévention et la sensibilisation.

    Primo, je me dois d’insister sur le fait que les seniors eux-mêmes émettent le souhait de rester au domicile le plus longtemps possible.

    L’isolement est à cet égard un facteur de risque, mais qu’il faut nuancer tenant compte du « sentiment de solitude ». En effet, si certains aînés isolés peuvent n’éprouver aucune difficulté avec ce fait parce qu’ils vivent seuls depuis longtemps par exemple, d’autres, même vivant en maison de repos, peuvent ressentir un important sentiment de solitude et être plus vulnérables à la maltraitance.
    Secundo, il me paraît important de rappeler que les activités de l’Agence Respect Seniors ne s’arrêtent pas à la gestion des dossiers de plainte. Elle mène également des actions d’information, de sensibilisation et de formation à propos desquelles les tableaux repris en annexe donneront quelques indications chiffrées.

    L’Agence, sur demande de certains professeurs qui souhaitent intégrer cette réflexion dans le cursus de formation, intervient également auprès des professionnels du Soin (du médecin à l’aide familiale en passant par les directions d’établissements ou de service de soins…). Cette démarche n’est toutefois pas, à ce stade, systématique.

    Par ailleurs, l’Agence Respect Seniors a entrepris de nouvelles actions en 2017. Elle a en effet organisé des tables de concertation (rassemblant des professionnels de tous secteurs, des aînés,..), lesquelles permettent un réel dialogue et une prise de conscience des problématiques rencontrées. La première avait pour objet les notions d’intimidation et de maltraitance et la seconde, la maltraitance, le vieillissement et la santé mentale. Elles ont réuni, pour chacune, plus de 50 personnes (http://www.respectseniors.be/evenements/respect-seniors-invite-a-deuxieme-table-de-concertation/ et http://www.respectseniors.be/evenements/new-premiere-table-de-concertation/).

    Enfin, outre le travail réalisé sur le terrain par l’Agence Respect Seniors, je suis particulièrement attentive à la fragilité liée à l’âge. La mise en place de l’Assurance autonomie permettra de diminuer l’isolement de personnes en perte d’autonomie et la note-cadre qui sera prochainement déposée au Gouvernement relativement à l’accueil et l’hébergement des personnes âgées portera une attention particulière à la qualité en maison de repos, avec la volonté de permettre la vérification de sa mise en œuvre.