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Le Plan wallon sans tabac

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 43 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/10/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    La Fondation contre le Cancer vient de publier son rapport 2017 sur le comportement des fumeurs en Belgique.

    De l'enquête réalisée par la Fondation, il ressort notamment que le nombre de fumeurs reste stable par rapport à 2015 : 20 % des sondés déclarent être fumeurs, et parmi eux, 17 % sont des fumeurs quotidiens. Le nombre de fumeurs est plus élevé à Bruxelles (25 %) qu’en Wallonie (22 %) et en Flandre (17 %). Ce sont plus souvent des hommes (24 %) que des femmes (15 %). 

    Il s'avère par ailleurs que 14 % des Belges ont déjà eu recours à une cigarette électronique. En 2015, ils n’étaient que 10 %. 34 % des utilisateurs déclarent y recourir pour arrêter de fumer. Aussi, près de deux tiers des utilisateurs combinent la cigarette électronique à d’autres produits de tabac, « malgré le faible bénéfice pour la santé que cela représente », précise la Fondation.

    Notons que le pourcentage de fumeurs est plus élevé parmi les personnes sans travail (39 %), les ouvriers (30 %) et les milieux socio-économiques défavorisés (32 %).

    Autre indication intéressante, 65 % des sondés voudraient arrêter de fumer, et cette intention est davantage présente parmi les 15-17 ans (78 %) et les 25-34 ans (80 %).

    Depuis 2004, la Wallonie implémente un Plan wallon sans tabac, sur base duquel sont menées de multiples actions et mesures de prévention du tabagisme et d'accompagnement des fumeurs.

    Mais compte tenu de la stagnation du nombre de fumeurs observée ces dernières années, et de l'augmentation du recours à l'e-cigarette, Madame la Ministre va-t-elle impulser de nouvelles mesures pour véritablement réduire le tabagisme, y compris l'usage de l'e-cigarette ?
    Dans l'affirmative, peut-elle les détailler ?

    Comment travaille-t-elle avec le Gouvernement fédéral sur cet important enjeu de santé publique ?

    Son prédécesseur avait sollicité les membres du Plan wallon sans tabac pour l'élaboration d'un plan d'action « très concret, décliné en objectifs, objectifs opérationnels, actions et indicateurs ».

    Où en est ce Plan ?

    Quand sera-t-il disponible ?

    Quelles nouveautés devrait-il apporter dans la politique menée par notre Région en la matière ?

    Enfin, des groupes cibles – je pense en particulier aux jeunes et aux personnes issues des milieux socio-économiques défavorisés – feront-ils l'objet d'une attention particulière dans le cadre des futures actions mises en place ?
  • Réponse du 13/11/2017
    • de GREOLI Alda

    Les résultats de l’enquête menée par la Fondation contre le Cancer démontrent en tout cas que la lutte contre le tabagisme doit continuer à être soutenue.

    La réalisation de nouvelles mesures en matière de lutte contre le tabagisme dépendra cependant des choix qui seront réalisés dans le cadre de l'opérationnalisation du plan de prévention et de promotion de la santé. Je ne peux donc pas encore les détailler.

    Pour ce qui concerne le fédéral, la Ministre fédérale de la Santé a présenté à la Cellule générale de Politique en matière de Drogues un plan d'actions pour lutter contre le tabagisme. Les entités fédérées n'ont pas été toutes consultées pour la réalisation de ce plan : elles ont juste été informées. Certaines actions de ce plan ont été critiquées pour leur manque d'ambition, notamment en matière d'augmentation du prix de vente des produits du tabac.

    En réalité, pour le tabac comme pour l'alcool, mon Cabinet est informé en général informé des actions du Gouvernement fédéral après que ces actions aient été décidées.

    Concernant le Plan wallon sans tabac, sous l'égide de mon cabinet, les acteurs de ce plan ont particulièrement bien travaillé pour constituer leur « Dispositif stratégique 2018-2030 ». Ils ont effectivement décliné leur plan en objectifs, objectifs opérationnels, actions concrètes et indicateurs. Ce dispositif résulte d’un travail en réseau basé sur la complémentarité des interventions. Il vise à réduire le tabagisme et l’exposition à la fumée en Wallonie.

    Le plan est déjà cité comme modèle dans le cadre de l'opérationnalisation du plan de prévention et de promotion de la santé.

    Ce plan wallon sans tabac peut encore toutefois être amélioré, car les indicateurs sont pour l'instant des indicateurs liés aux actions réalisées, telles que le nombre de formations effectuées. D'autres indicateurs devraient être intégrés dans le plan en lien avec les résultats attendus, par exemple le nombre de personnes qui font des démarches pour arrêter de fumer. De nombreux membres du Plan wallon sans tabac possèdent déjà ces indicateurs et doivent simplement les intégrer au plan.

    Lorsque cette dernière étape sera franchie, les acteurs du plan auront une base concrète pour réaliser dans le futur une évaluation régulière de l'ensemble de leurs actions et vérifier si celles-ci sont utiles pour avancer vers l'objectif final : la réduction du nombre de fumeurs.

    En ce qui concerne les publics cibles, les actions du plan mettent particulièrement l'accent sur les jeunes, notamment via des actions réalisées dans les écoles, et sur les milieux socio-économiques défavorisés, notamment dans le Hainaut qui est la province qui compte proportionnellement le plus de fumeurs, ce nombre étant lié au contexte socio-économique.

    Le plan est pour l'instant basé sur les actions en cours. Comme je l'ai écrit plus haut, la décision de lancer de nouvelles actions dans le cadre du plan de prévention et de promotion de la santé n'a pas encore été prise.

    Les acteurs du Plan wallon sans tabac ont cependant été encouragés à nous proposer une réorientation de leurs missions s'ils l'estiment nécessaire d'après leurs futures évaluations.