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La prévention de la rage en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 72 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/10/2017
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La rage a fait des ravages dans nos régions jusqu'au début du 20e siècle. Alors qu'on ne constate plus de contamination chez nous depuis des années, il arrive que nos hôpitaux soient amenés à traiter des cas de personnes qui ont été contaminées à l'étranger comme ce fut le cas en France en ce mois d'octobre où un enfant contaminé au Sri Lanka est soigné actuellement près de Lyon.

    On se souviendra que la Wallonie a déjà mené des campagnes particulières de vaccination de la faune sauvage il y a quelques années.

    Ces campagnes existent-elles toujours ?

    Comment est contrôlé l'état sanitaire de la faune sur cet aspect particulier ?

    L'augmentation de la population des renards dans certaines régions est-elle surveillée ?

    Outre, les canidés, il semblerait que les chauves-souris puissent également être vecteur de cette maladie.

    Monsieur le Ministre le confirme-t-il ?
    Le cas échéant, des mesures préventives sont-elles prises?
  • Réponse du 10/11/2017
    • de COLLIN René

    Pour rappel, la rage est une zoonose causée par un Lyssavirus de la famille des Rhabdoviridae. De ce virus, on connaît 7 génotypes, dont 6 peuvent être transmis à l’homme. Le virus est transmis par la salive. La rage est une maladie qui affecte le système nerveux des mammifères. C’est une maladie mortelle pour l’homme en absence de traitement prophylactique et pour l’animal.

    Celle qui touche les martres, les renards, les chiens et les chats est la rage sylvatique. En Europe de l'Ouest, ce sont les renards qui constituent le réservoir le plus important de la rage.

    La Belgique n’a plus connu de cas humain autochtone depuis 1930. L'éradication totale du virus dans notre pays date de 1999. La Belgique a été déclarée officiellement indemne de la rage en 2001. En 2003, on a effectué la dernière campagne de vaccination. Il n’y a donc plus actuellement de nécessité de mener des campagnes particulières de vaccination des renards contre cette zoonose.

    Ailleurs en Europe, la rage est encore un problème, principalement dans les pays de l’Est. La maladie n’y est pas uniquement observée chez les renards, mais aussi chez les autres carnivores sauvages comme les chiens viverrins. La Commission européenne essaie de renforcer la lutte dans ces pays en soutenant les divers programmes de lutte que les autorités de ces pays ont initiés.

    Chez la chauve-souris, le virus de la rage, qui est de la même famille, mais qui ne se retrouve que chez la chauve-souris, est le virus EBLV1 et EBLV2. C’est une affection assez rare chez les chauves-souris. Un cas a été mis en évidence en septembre 2016 sur le territoire de la Wallonie. La communication autour de ce cas a été prise en charge par l’Institut de Santé publique (labo de référence pour la rage), relayée par l'AFSCA et les régions. L'information est disponible sur le site du réseau faune sauvage (www.faunesauvage.be).

    La Wallonie subventionne à concurrence de 285.000euros le Réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage qui réalise des bilans sanitaires réguliers de la faune sauvage. Des représentants de la Région et le réseau de surveillance sont également impliqués dans les groupes de travail au niveau fédéral (GT wildlife, GT Brucella, GT tuberculose), ce qui permet des démarches cohérentes AFSCA/Régions.

    Comme le dit l'honorable membre, l’enfant soigné à Lyon a été contaminé au Sri Lanka. La rage est encore bien présente dans la faune sauvage et chez les carnivores domestiques en Europe de l’Est, en Afrique, en Asie. Il faut attirer l’attention des touristes et voyageurs sur les risques pour leur propre santé, mais également sur le risque de retour de la rage sur notre territoire par l’introduction de chiens achetés ou contaminés dans ces pays, importés parfois de bonne foi, mais pas toujours en respectant les règles sanitaires. Les vétérinaires, l’AFSCA et les douanes sont chargés du contrôle, mais la vigilance est l’affaire de tous.