/

La sécurité dans les zones de chantiers

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 196 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/10/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    L'Agence wallonne pour la Sécurité routière a comptabilisé pour l'année 2016 quelque 219 accidents corporels dans des zones de chantiers. Ces accidents ont entraîné le décès de neuf personnes et des blessures pour 323 autres.

    Ces dernières années, on constate une augmentation du nombre de personnes décédées dans des zones de chantiers : quatre personnes en 2014, huit en 2015 et neuf en 2016.

    L'AWSR observe par ailleurs une surreprésentation des occupants de poids lourds dans ces accidents, à savoir quatre fois plus que dans les autres types d'accidents ! En effet, 12,5 % des victimes d'accidents dans des zones de chantiers sur autoroutes sont des occupants de camions, contre 3,5 % pour les autres accidents.

    Face à cette problématique, quelles mesures Monsieur le Ministre prévoit-il pour augmenter la sécurité dans les zones de chantiers et y réduire le nombre d'accidents ?

    Quelles sont les recommandations du Conseil supérieur de la sécurité routière en la matière ?

    Plus spécifiquement, selon son prédécesseur, l’« effacement » systématique du marquage blanc, s'il peut prêter à confusion avec le marquage temporaire jaune, n'est pas une règle écrite dans la réglementation.

    Va-t-il remédier à cette absence ?

    On constate également régulièrement l'étroitesse des bandes de circulation en zones de chantiers, ce qui, cumulé à la vitesse pratiquée par certains usagers, augmente le risque d'accident. Sachant qu'il y a lieu avant tout d'assurer une vitesse adaptée, ne convient-il pas de revoir la pratique et donc de prévoir systématiquement une plus grande largeur de bandes dans les zones de chantiers ?
  • Réponse du 13/11/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les règles en matière de signalisation de chantier sont décrites à la fois dans l'arrêté ministériel du 7 mai 1999 et, pour les spécifications complémentaires exigées sur le réseau régional wallon, dans le cahier des charges type Qualiroutes (au Chapitre L. 1.).

    Ces exigences complémentaires ont d'ailleurs pour but de renforcer la sécurité dans les zones de chantier.

    À titre d’exemple, elles imposent, pour les chantiers dits « de sixième catégorie », une longueur minimale de la zone tampon (zone « vierge » entre la flèche lumineuse de rabattement (« FLR ») munie d'un absorbeur de chocs mobile et la zone des travaux) de 100 mètres, afin que cette distance soit suffisante pour permettre l'arrêt « en sécurité » d'un poids lourd qui percuterait à pleine vitesse cette FLR. Cette adaptation a été introduite à la lumière de divers accidents par le passé.

    D’autres renforcements de la sécurité sont aussi présents :
    - Une hauteur minimale est imposée au dispositif de pré-signalisation qui est placé 500 mètres avant le chantier, afin d'être le plus visible possible pour les usagers.
    - Les films de signalisation utilisés pour les chantiers doivent être les plus performants disponibles sur le marché.

    Concernant l'effacement des marquages blancs, le Code de la route (AR 01/12/1975) indique à l'art. 73.4 « Les marques provisoires rendent sans effet les autres marques longitudinales de couleur blanche tracées au même endroit ». L'effacement systématique peut être recommandé, mais il n'est pas légalement exigé, ni toujours nécessaire.

    De plus, l’opération d’effacement est délicate tant pour les usagers que pour les travailleurs du chantier d’effacement. Pour des périodes de chantier courtes, il est donc préférable de ne pas les effacer au vu des risques engendrés par cette opération. 

    La largeur minimale des bandes de circulation en zones de chantier fait l'objet d'un chapitre du cahier des charges type Qualiroutes. Les largeurs minimales recommandées sont de 325 cm pour la voie de droite (avec un minimum absolu de 300 cm) et 300 cm pour les autres (avec un minimum absolu de 250 cm). Ces valeurs sont bien entendu à adapter selon la configuration rencontrée.
    Par ailleurs, l’étroitesse des bandes dans un chantier résulte d’un objectif de fluidité durant les chantiers. Cela permet en effet de partager l’espace résiduel laissé libre à la circulation tout en perturbant le moins possible la capacité de trafic. La suppression de voie pour privilégier des bandes plus larges engendrerait inévitablement de la congestion de trafic, avec la nécessité de gérer la queue du bouchon à l’amont du chantier. Ces queues de file en amont sont aussi source d’accidents.
    De plus, les bandes de circulation plus larges incitent les conducteurs à rouler plus vite, ne respectant plus ainsi les limitations de vitesse imposées.

    La superposition des dangers engendrés par des queues de file et le non-respect des limitations de vitesse pourrait conduire à des résultats plus graves en termes d’accidentologie aux droits des chantiers. 

    Dans d'autres pays (en Allemagne, par exemple), la largeur des autres bandes que celle de droite est même parfois inférieure à celle requise en Région wallonne, afin justement d'inciter les usagers à rouler « en quinconce » et ainsi respecter les limitations de vitesse exigées dans les chantiers.

    Des contrôles de vitesse dans les zones de chantier sont régulièrement effectués, car ils ont démontré leur efficacité en matière d'amélioration de la sécurité routière.

    Enfin, cette évolution du nombre d’accidents en zone de travaux est également à mettre en parallèle avec l’augmentation du nombre de chantiers réalisés depuis quelques années, à la suite de la réalisation des plans d’investissement bien nécessaires pour réhabiliter, sécuriser et développer le réseau (auto)routier wallon.