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Les chiroptères

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 75 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/10/2017
    • de LECERF Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Une étude publiée dans la revue Science révèle que les façades de verre et d'acier des buildings sont responsables de la mort de nombreuses chauves-souris.

    Selon cette étude, les chauves-souris ne perçoivent qu’au dernier moment les échos de leurs ultrasons renvoyés par les façades de lisses et verticales en verre et en acier des immeubles. Averties en dernière minute par leur système d’écholocalisation, il leur est alors difficile d’éviter une collision fatale.

    Pour les chercheurs : « les buildings qui bordent les routes migratoires des chauves-souris doivent adopter une surface adaptée permettant leur localisation par les chiroptères. Des systèmes de dissuasion, émettant des ultrasons, peuvent également permettre d’éviter ces incidents. »

    Au cours des dernières décennies, la population de chiroptères a plus d’une fois frôlé l’extinction. Qu’en est-il aujourd’hui des populations de chauves-souris en Wallonie ?

    Monsieur le Ministre peut-il me dresser un bilan des mesures qui ont été prises pour protéger les populations de chiroptères ?

    J’ai lu dans la presse que son administration travaillait à l’élaboration de nouvelles mesures liées notamment à la problématique des façades en verre et en acier.

    Peut-il m’indiquer l’état d’avancement de ce travail ?

    Dispose-t-il d’un agenda ?
  • Réponse du 17/11/2017
    • de COLLIN René

    L’étude scientifique dont question montre que ce sont les façades de verre et d'acier des immeubles, lisses et verticales, qui sont dangereuses pour les chauves-souris, car elles trompent leur système d'écholocalisation. Ces structures sont relativement rares en Wallonie, mais sachant cela, ce sera bien évidemment un facteur à prendre en compte dans les nouvelles constructions.

    En Wallonie, comme dans le reste de l’Europe, on a assisté au cours de la seconde moitié du XXe siècle à un déclin généralisé des populations de chauves-souris. Toutes les espèces sont concernées, de manière plus ou moins forte. Les causes de cette diminution catastrophique sont multifactorielles : dégradation des terrains de chasse liée notamment à la fragmentation des habitats, diminution des ressources alimentaires (insectes), perturbations et disparition des gîtes d’hiver et d’été (grottes, combles, arbres à cavités par exemple).

    Des mesures ont été prises à différents niveaux pour enrayer cette tendance : restauration d’habitats notamment dans le cadre de plans d’action en faveur de certaines espèces, intégration de mesures favorables à la biodiversité dans la gestion forestière, replantation de haies, vergers, alignement d’arbres, création de gîtes d’été notamment dans le cadre de l’Opération « Combles et Clochers », mise sous statut de protection de cavités souterraines…

    Les inventaires réalisés récemment semblent indiquer une légère amélioration des populations d’espèces de chauves-souris particulièrement rares en Wallonie telles que le grand rhinolophe ou la barbastelle.

    Par contre, de nouveaux dangers tels que les éoliennes ou l’évolution de l’éclairage public apparaissent. Il convient d’y être attentif et de prendre des mesures adéquates pour diminuer leurs effets sur les populations de chauves-souris. Le Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole et le Département de la Nature et des Forêts en tiennent compte dans l’examen des projets qui leur sont soumis. À titre d’exemple, depuis plusieurs années, des mesures sont prises pour diminuer l’impact des éoliennes sur les chauves-souris (détermination des conditions sensibles, mesures de bridage adaptées).