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Les suites du Plan Maya

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 77 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/10/2017
    • de LECERF Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Il ne fait aucun doute que le Plan Maya a contribué à augmenter le nombre de petits apiculteurs en Région Wallon (d’après mes informations environ 40 % de 2010 à 2013).

    L’une des actions concrètes du Plan Maya a été de soutenir les jeunes apiculteurs en subventionnant leur formation et l’encadrement des apiculteurs.

    À cet effet, près de 350 000 euros ont été octroyés aux centres de formation en apiculture, appelés « ruchers-écoles » et au CARI (Centre Apicole de Recherche et d’Informations). Et pour aider les apiculteurs nouvellement formés, un budget de 70 000 euros a été réservé pour mettre à disposition de chaque apiculteur une ruche et une reine au terme de leur formation.

    Cependant, il m’est revenu qu’en général, l’engouement des jeunes apiculteurs-apprenants s’estompe au fil des ans. À terme, ils ne s’affilient plus à un groupement apicole et donc ne sont plus couverts par une assurance spéciale pour détenteurs d’abeilles. Il semblerait que bien souvent, quatre ans après leur formation, seulement 20 % pratiquent encore l’apiculture, mais après 10 ans il n’en reste à peine que 1 %.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ces chiffres décevants ?

    En 2017, combien recense-t-on d’apiculteurs en Wallonie ?

    Au regard des constats énoncés ci-avant, le subventionnement destiné à l’initiation de potentiels futurs apiculteurs est-il encore intéressant ?

    Ne serait-il pas judicieux d’abandonner le subventionnement des ruchers-écoles destinés à l’initiation des apprenants à l’apiculture ?

    Ne serait-il pas plus rentable de les inviter à s’initier eux-mêmes aux bases de l’apiculture auprès d’apiculteurs confirmés, comme cela se faisait auparavant ?

    Les subventions n’auraient-elles pas plus de sens si elles étaient réservées à la l’amélioration des connaissances d’apiculteurs « confirmés » ?

    Aujourd’hui, il m’est revenu que la subvention pour l’acquisition d’une première ruche a été réduite à néant et que le nombre de formations a été fortement revu à la baisse.

    Depuis la mise en place du Plan Maya et jusqu’à aujourd’hui, Monsieur le Ministre peut-il me fournir un bilan des formations d’apiculture qui ont été données ? (Il peut scinder sa réponse en fonction des formations dispensées dans les centres de catégorie A et les centres de catégorie BB).

    Sont-elles en baisse ou en augmentation ?

    Le Plan Maya est-il terminé ?

    Y a-t-il une évaluation ?
  • Réponse du 17/11/2017
    • de COLLIN René

    Les pourcentages cités par l'honorable membre me semblent particulièrement faibles, mais je ne peux en fournir d’autres, aucune investigation n’ayant à ma connaissance été menée en Wallonie pour obtenir ce genre de données. Le dénombrement des ruches en Wallonie a permis d’estimer le nombre d’apiculteurs wallons à 4.569, pour 36.045 ruches.

    La DGO3 a revu en 2016 les modalités de soutien à la formation en apiculture en se basant sur l’objectif, de viser la formation par an de 450-500 apiculteurs installés durablement. Cela mènerait à 5 à 6.000 apiculteurs, dont une partie pourrait être des professionnels. Ces objectifs seront affinés et validés par les travaux menés dans le cadre du projet Bee Wallonie.

    Les objectifs généraux des activités de formation visent une apiculture responsable, moderne, durable et, pour une partie, professionnelle. Pour cela, l’organisation et le subventionnement des formations ont été revus afin de garantir la qualité des cursus grâce à, notamment, un socle minimal de compétences et la formation pratique. Cette réorganisation est fixée par l’arrêté du Gouvernement wallon du 16 juin 2016 relatif à la formation en apiculture et son arrêté ministériel d’application.

    Afin d’assurer une formation continue et d’inciter les nouveaux apiculteurs à demeurer dans les sections apicoles, des conférences organisées par lesdites sections peuvent être subsidiées.

    Supprimer ces cours reviendrait à vouer l’apiculture wallonne à un déclin rapide. En effet, les apiculteurs d’aujourd’hui se trouvent confrontés à des défis qu’ils ne peuvent surmonter seuls, sans une formation solide : dépérissements des colonies, nouveaux parasites ou prédateurs, pression environnementale, changements climatiques, etc.

    Enfin, le Plan maya n’est certainement pas terminé : il se veut en effet un outil récurrent et adaptatif ayant pour objectif de sauvegarder les populations d'abeilles et d'insectes butineurs en Wallonie. C’est une démarche multi-acteurs, dont le dynamisme est avéré, qui vise l’implication des apiculteurs, mais également des pouvoirs subordonnés (communes / provinces), des particuliers, des écoles, des agriculteurs, etc. Dans les années à venir, des engagements ciblés continueront à être développés en lien avec la réalité de terrain de chacun de ces acteurs.

    Enfin, je l'informe que l’opération de fourniture de ruches et de reines conduite en 2012-2013 dans le cadre du Plan Maya a certes créé un appel d’air dans les ruchers-écoles : 750 apiculteurs ont été nouvellement formés par an, représentant une augmentation de 30 % par rapport aux années précédant le Plan. Malheureusement parmi ces apiculteurs, 30 % n’ont pas commencé une réelle activité apicole ou ont arrêté rapidement.