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La vaccination contre la fièvre catarrhale

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 79 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/10/2017
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Avec la résurgence de la fièvre catarrhale dans le secteur bovin et ovin, la législation a été revue afin que les éleveurs puissent, à titre préventif, vacciner eux-mêmes les animaux.

    La menace étant proche de nos frontières, quelles sont les dispositions que Monsieur le Ministre a prises afin de promouvoir les campagnes de sensibilisation à la vaccination ?

    Quels sont les coûts à charge des éleveurs pour opérer à la vaccination de leur cheptel ?

    Pourrait-il être envisageable que la Région wallonne offre la gratuité du vaccin, ou du moins, allège considérablement son coût (compte tenu, souvent, du nombre d’animaux à vacciner) ?

    Monsieur le Ministre détient-il des chiffres qui recensent des cas de fièvre catarrhale en Wallonie ?

    Quelles sont les mesures prévues en cas d’apparition de la maladie, et précisément en faveur des exploitants ?
  • Réponse du 16/11/2017
    • de COLLIN René

    La fièvre catarrhale (FCO) est réapparue dans le centre de la France en septembre 2015 et la crainte de son retour en Belgique a justifié la mise en œuvre d’un plan de mesures dans notre pays dès 2016.

    Les mesures de prévention relèvent entièrement de la compétence et du financement de l’autorité fédérale, qui a pris la décision d’une campagne de vaccination sur base volontaire. Pour ce faire, deux millions de doses de vaccins financées par le Fonds de Santé des animaux ont été disponibles en avril 2016. À ce moment, selon des arguments qualitatifs, il avait été décidé par l’autorité fédérale que la vaccination serait exclusivement réalisée par les vétérinaires praticiens titulaires des contrats d’épidémio-surveillance des troupeaux.

    Le vaccin est donc gratuit, mais les frais vétérinaires sont à charge de l’éleveur.

    La FCO ne s’est guère rapprochée de nos frontières, aucun cas n’est recensé en Wallonie et, probablement pour ces raisons, la vaccination sur base volontaire n’a pas rencontré tout le succès escompté.

    À la demande du secteur agricole, le Ministre fédéral a dès lors décidé en juillet 2017 de permettre la délégation de la vaccination aux éleveurs, mais dans le cadre strict de la guidance vétérinaire. Il a été aussi décidé d’accorder une indemnité aux vétérinaires pour la gestion administrative de cette délégation.

    Donc, en dehors des élevages qui souhaiteront une certification vétérinaire pour l’exportation et qui devront dès lors faire réaliser la vaccination par le vétérinaire lui-même, les éleveurs qui vaccineront eux-mêmes leur cheptel le feront sans aucuns frais, hormis leur propre travail, puisque le Fonds de Santé continue à financer l’achat des vaccins.

    Il n’a dès lors pas lieu d’envisager de prise en charge de frais par la Région wallonne.

    Cependant, selon les scientifiques, pour viser l’éradication de la FCO, il faut vacciner 80 % du cheptel sensible (bovin et mouton). L’objectif est donc d’anticiper le développement de la maladie en vaccinant préventivement le plus d’animaux sensibles possible, principalement les ovins, les bovins reproducteurs et les vaches laitières.

    Il y aura lieu d’examiner si la façon de mener la campagne de vaccination, sur base volontaire et avec délégation, remplira cet objectif ou s’il faudra que l’autorité fédérale revienne à l’option antérieure, préconisée par les scientifiques, d’une vaccination obligatoire réalisée par les vétérinaires.