/

Le frelon asiatique

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 80 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/10/2017
    • de LECOMTE Carine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Hôte indésirable, le frelon asiatique, un insecte invasif de la famille des guêpes, originaire d'Extrême-Orient, comme son nom l’indique, est chez nous depuis 2016. Introduit accidentellement près de Bordeaux en 2004, il progresse vers le nord au rythme moyen de 60 km par an. À l’heure actuelle, il a déjà colonisé plus de 80 départements français.

    Décrit de manière effrayante, le frelon asiatique est surtout un prédateur pour les abeilles qu’il attaque jusque dans les ruches.

    Le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) rappelle tout de même que l’approche volontaire ou accidentelle d’un nid de frelons asiatiques est dangereuse. Elle peut entraîner l’attaque collective de la colonie et s’accompagner de piqûres multiples sur le corps et la projection de venin et de liquides acides dans le visage pouvant nécessiter une hospitalisation urgente.

    Le CRA-W, le CARI (le CARI ASBL est un centre apicole de recherche et d'information qui a été créé en juin 1983 par une équipe de chercheurs du laboratoire d'écologie de l'Université catholique de Louvain) et la CiEi (Cellule interdépartementale Espèces invasives) travaillent ensemble actuellement à la mise en place d'un Plan d'action destiné à limiter la prolifération du frelon asiatique en Wallonie.

    Ce Plan d’action est-il finalisé ?

    Quels en sont les principaux axes ?

    Les mesures visant la protection des ruchers (placement de réducteurs de vol, pose de muselières ou sas à abeilles) vont-elles être encouragées ?

    Quelle va être l’implication de la Région wallonne y relatives ?

    Le CRA-W s’attendait à devoir détruire une quinzaine de nids cette année en Région wallonne.

    En cette période automnale, a-t-on établi un premier décompte ?

    La destruction des nids étant très dangereuse, elle ne peut être réalisée que par du personnel spécialement formé et équipé pour cette tâche.

    La gratuité de ce type d’intervention sera-t-elle maintenue dans le futur ?

    Le public s’adressant traditionnellement aux sapeurs-pompiers pour la destruction de nids de guêpes, on peut penser que ces derniers sont amenés à jouer un rôle d’interface entre la population et le Centre wallon de recherches agronomiques.

    Ont-ils reçu des consignes à cet égard ?
  • Réponse du 17/11/2017
    • de COLLIN René

    Le frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax, introduit en France voici une quinzaine d’années, est une espèce discrète et peu agressive. Le risque de piqûre par des individus occupés à chasser ou à butiner est quasi nul. En revanche, cette espèce est acharnée à défendre son nid. C’est à proximité des nids, pouvant contenir plusieurs milliers d’individus, que le risque d’attaque massive et dangereuse se situe. Son régime alimentaire se compose principalement d’insectes et d’araignées.

    Outre l’abeille mellifère, l’ensemble de l’entomofaune sauvage pourrait pâtir de la présence de ce prédateur extrêmement efficace.

    En 2013, répondant à la demande du Ministre de l’Agriculture, le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) a dépêché du personnel à Bordeaux, avec les missions suivantes :
    - identifier les techniques efficaces pour neutraliser les colonies ;
    - équiper et former une équipe capable d’intervenir sur les premiers nids en Wallonie ;
    - assurer la formation des intervenants ultérieurs (pompiers, désinsectiseurs).

    Les deux premiers objectifs sont atteints et se concrétisent d’ores et déjà dans l’opérationnel. Le troisième est en cours (contacts établis avec les pompiers, formations prévues cet hiver).

    Le Plan d’action élaboré par le CRA-W, la Cellule interdépartementale Espèces Invasives (CiEi) et le Centre Agronomique de Recherches appliquées du Hainaut (CARAH) est actuellement le suivant :

    1) Sensibiliser les apiculteurs à observer attentivement les ruches. C’est en effet au rucher que la probabilité de détecter la présence de frelon asiatique est la plus grande. Dans le prolongement, le grand public est également sensibilisé par divers médias (quatre émissions radio/TV jusqu’à présent).
    2) Faire appel aux voisins ; lorsque des attaques sont détectées sur un rucher, le voisinage est invité à signaler les éventuelles observations de frelons asiatiques ou de leurs nids.
    3) Neutralisation des nids par le CRA-W aussitôt qu’ils sont découverts, par poudrage d’insecticide à l’aide d’une poudreuse équipée d’une perche télescopique, pouvant atteindre des nids même situés très haut.
    4) Protection du rucher : diverses mesures (muselières, réducteurs de vol, engrillagement du rucher) sont d’ores et déjà conseillées lorsque les ruchers sont attaqués.

    À ce jour, en 2017, le CRAW est intervenu à neuf reprises, sur quatre entités différentes (Péronnes, Tournai, Ham-sur-Heure et Taintignies).