La prise en compte effective du vélo lors des aménagements routiers
Session : 2017-2018
Année : 2017
N° : 216 (2017-2018) 1
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Question écrite du 24/10/2017
de LECERF Patrick
à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Suite à la prise de connaissance (avant les vacances parlementaires) du rapport du GRACQ, intitulé « Observatoire cycliste des chantiers sur les routes régionales wallonnes - État des lieux au 31 décembre 2016 », le prédécesseur de Monsieur le Ministre en charge des Travaux publics avait demandé à la DGO1 un rapport sur les chantiers observés par le GRACQ.
Le but était de vérifier si la DGO1 partageait les constats formulés par le GRACQ et, le cas échéant, si la non prise en compte du vélo dans les aménagements était avérée.
Par ailleurs, le prédécesseur de Monsieur le Ministre avait pour volonté d’améliorer la prise en compte effective du vélo par la DGO1 lors des aménagements routiers. Pour se faire, il a porté une attention particulière à la formation et la sensibilisation au vélo de l'ensemble des intervenants de la DGO1 chargée tant de la conception, de la réalisation mais aussi de l'entretien des voiries régionales.
Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du rapport de la DGO1 ?
Qu’en ressort-il ?
Quelles suites entend-il lui donner ?
La formation et la sensibilisation au vélo de l'ensemble des intervenants de la DGO1 portent-elles leurs fruits ?
Réponse du 16/11/2017
de DI ANTONIO Carlo
J’ai bien pris connaissance du rapport de l’Administration demandé par mon prédécesseur suite à la publication de l’observatoire 2016 des chantiers routiers du GRACQ.
Pour l’Administration, la Direction générale des Routes (DGO1), la prise en compte du vélo dans les aménagements n’est pas encore totalement systématique dans toutes les Directions territoriales des routes du SPW, mais l’analyse du GRACQ n’est toutefois pas représentative de la réalité. En effet, seuls 20 % de l’ensemble des chantiers ont été analysés. Cette analyse n’a porté que sur des chantiers où seul le revêtement est remplacé. Le GRACQ s’appuie sur la DPR 2014-2019, mais les études de certains chantiers sont antérieures. Les résultats par direction territoriale ne peuvent pas refléter la réalité : ainsi, un seul chantier a été analysé en province de Luxembourg et un seul aussi pour la direction des routes de Verviers. Enfin, l’analyse des chantiers est réalisée par divers usagers qui n’ont pas tous la même sensibilité et les mêmes besoins.
Néanmoins, la DGO1 estime elle-même qu’elle peut mieux faire, car certains constats du GRACQ sont réels. Certains fonctionnaires ne prennent pas systématiquement en compte les vélos dans les projets tant au niveau des études que de la mise en œuvre. Les usagers ne sont pas souvent consultés, à l’exception du Brabant Wallon où au moins une rencontre annuelle a lieu avec des représentants du GRACQ. Ce sont souvent des petits aménagements simples qui peuvent améliorer la cyclabilité et qui ne sont malheureusement pas réalisés, tels : - des abaissements des bordures, - des traversées cyclables, - le placement de signaux B22 ou B23, - la mise en place de Sens Unique Limité, - des marquages à refaire,etc.
En conséquence, j’ai donné instruction à l’Administration, début septembre dernier, d’amplifier la prise en compte des cyclistes dans les aménagements de voiries: - D’abord, par l’amélioration des processus internes de la DGO1 en vue d’identifier les besoins des usagers cyclistes dans le processus de gestion des projets routiers. - Ensuite, par la formation continue des agents de la DGO1. Les correspondants vélo des directions territoriales doivent être des « experts vélos » locaux par des échanges d’informations et d’expérience, des réunions régulières et des visites de terrain en Belgique et à l’étranger, afin d’améliorer la cohérence dans les aménagements sur tout le territoire wallon. Quatre séances de formations de ces correspondants vélo locaux ont ainsi déjà eu lieu. Mais il faut aussi former l’ensemble des agents de terrain : les directeurs territoriaux, les chefs de projet, les dessinateurs, les chefs de district, les contrôleurs de travaux… afin de les sensibiliser aux aménagements cyclables et à leur entretien. - Enfin, par des réunions régulières entre les services de la DGO1 et les représentants des cyclistes du GRACQ : d’abord dans les districts de Charleroi, Namur, Liège, et Mons et puis ensuite à l’ensemble des districts urbains.
En effet, rien ne vaut l’échange entre les cyclistes et les gestionnaires de voiries afin que chacun apprenne à connaitre les attentes, mais aussi les contraintes de l’autre. Les aménageurs doivent comprendre les attentes des cyclistes, mais les cyclistes doivent aussi comprendre les contraintes des aménageurs.