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La dégradation des conditions de travail au sein du Groupe TEC

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 222 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/10/2017
    • de TILLIEUX Eliane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Alors que les TEC et la SRWT font la une de l'agenda politique avec les projets de fusion ou l'imposition du service minimum, les travailleurs et leur avenir sont les grands absents de ces débats.

    Dans différents conseils d'administration des TEC, dont celui de Namur-Luxembourg, le mal-être des travailleurs des TEC a été exprimé à plusieurs reprises. Celui-ci est dû à leur inquiétude quant aux changements évoqués de la structure, ainsi qu'à leur propre avenir. L'absence d'information augmente également ce malaise.

    Quelles sont les informations que Monsieur le Ministre a données aux représentants des travailleurs concernant l'impact social du projet de fusion ? Dispose-t-il déjà d'une analyse relative aux pertes d'emplois dus à cette fusion ? Des séances d'information territoriales sont-elles envisagées ?

    Où en est le projet de fusion des TEC ? Dans quel délai compte-t-il le mettre en œuvre ? Sous quelle forme ?

    En plus de l'incertitude qui pèse sur l'ensemble du groupe, le métier de chauffeur est un métier difficile : horaires décalés, stress dû au respect des horaires, agressivité de certains usagers, mauvaise image véhiculée par certains... Existe-t-il un monitoring des conditions de travail des chauffeurs ? Quelle est la politique du groupe en matière de bien-être des travailleurs ?
  • Réponse du 10/11/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Comme déjà précisé à de nombreuses reprises, le Gouvernement précédent, en juillet 2015 m’avait chargé de faire évaluer la structure actuelle du groupe TEC. L’objectif recherché était d’améliorer la qualité et l’efficience du service. Le consultant devait également proposer des pistes en vue d’évaluer l’organisation et le fonctionnement actuels du groupe TEC d’un point de vue juridique, financier et opérationnel.
     
    Dans ce cadre, un marché de services a été attribué, par marché public, à la société Ernst & Young et leur mission a démarré le 1er février 2016, suivie par un comité de pilotage rassemblant notamment l’administration et la SRWT. La dernière phase, consolidation et feuille de route, s’est clôturée en juin 2017.
     
    Le consultant a ainsi proposé des pistes en vue de simplifier l’organisation et d’améliorer l’efficience, en recherchant une réduction des coûts de structure. 
     
    En mars 2017, le Gouvernement précédent décidait, à court terme, de charger la SRWT de mettre en œuvre les pistes d’amélioration identifiées par le consultant, et à moyen et long termes, de retenir le scénario d’une entité unique qui représentait la plus grande attractivité selon le consultant.
     
    La Déclaration de politique régionale de juillet 2017 confirme et amplifie cette orientation.
     
    Le consultant a également établi un planning et une feuille de route pour l’implémentation de la réorganisation en une structure unique, avec diverses étapes :

    1) Un plan de transition – programme d’amélioration, dans lequel le consultant a établi un planning théorique de mise en œuvre de 40 projets d’amélioration.
    2) La réorganisation du Groupe TEC vers une structure juridique unique pour laquelle le consultant a identifié 6 chantiers à mener.
    3) Au niveau de l’efficience opérationnelle, la mise en œuvre progressive d’une uniformisation des statuts du personnel, du règlement de travail, des processus, …et fusion des équipes concernées par la centralisation du support.

    À l’issue d’un nouveau marché public, les services concernant notamment les conditions juridiques et financières ainsi que la rédaction d’un décret pour la mise en œuvre de cette réorganisation ont été attribués au cabinet d’avocats JANSON BAUGNET.
     
    Le prochain contrat de service public intégrera l’évolution du groupe TEC vers une structure unique.

    Des consultations, intégrant toutes les parties prenantes, ont déjà été et seront bien évidemment organisées avec, suivant les sujets abordés et les circonstances, la SRWT, la Direction générale de la Mobilité (DGO2), les directions des TEC, les consultants, les organisations syndicales, etc.

    Concernant les procédures de recrutement du Directeur général du TEC Brabant wallon et des Directeurs général et adjoint du TEC Liège Verviers, elles sont suspendues.
     
    Un ancrage local sera renforcé via la mise en place d’organes de concertation présidés par l’Autorité Organisatrice (DGO2) et rassemblant des élus locaux, des représentants de l’opérateur et de la DGO1 entre autres.
    Ces organes seront chargés d’une mission spécifique, à savoir celle d’émettre des recommandations concernant l’offre de transports en commun compte tenu du contexte de l’offre, des besoins et du budget à l’échelle d’un bassin de mobilité, pour prendre en compte les spécificités locales.
     
    L’objectif est la mise en œuvre de la structure unique, formellement, pour début 2019. La mise en œuvre progressive des recommandations du consultant commencera dès 2018 et s’étalera quant à elle sur 2 à 3 ans.

    En ce qui concerne le climat social, le changement est toujours source d’inquiétudes. La consolidation du groupe SRWT TEC décidée par le gouvernement dès juillet 2015 n’a pas fait l‘impasse du volet social puisqu’il a pris un engagement fort de garantie du volume de l’emploi. Il faut cesser de colporter des rumeurs et des désinformations.

    Les vraies sources d’inquiétudes trouvent leur origine dans la mise en place de centres de services partagés, c’est-à-dire la mise en commun d’un certain nombre d’activités de support au bénéfice de l’ensemble des entités du Groupe.
    Les six premiers domaines identifiés à ce stade sont les suivants :
    - La formation et le recrutement des conducteurs
    - La comptabilité et la trésorerie
    - La confection du budget
    - Les achats
    - La communication
    - L’informatique

    Il s’agira de définir les nouveaux modes de travail et d’organisation.

    La mise en place de ces centres de services partagés s’appuie sur les principes suivants :
    - maintien de l’emploi et barèmes garantis,
    - impact raisonné sur la mobilité du personnel,
    - accompagnement des collaborateurs impactés. 
    La qualité de vie et le bien-être au travail seront au cœur des préoccupations. Des outils de communication interne seront par ailleurs déployés.

    En conclusion, la volonté du Gouvernement et des dirigeants du groupe TEC est de faire en sorte que le changement soit accompagné de façon adéquate pour qu’il s’opère au mieux, au service des usagers et des travailleurs, pour une efficacité accrue. Les moyens seront mis en œuvre pour faire de ce changement une réussite pour tous.