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La perspective d'un nouveau scandale agricole

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 83 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/10/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Nous apprenions le 17 octobre qu'au cours d'un contrôle de routine, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a découvert un élevage bio de poules pondeuses problématique.

    "Les analyses effectuées confirment non seulement un dépassement de la norme réglementaire en polychlorobiphényles (PCB) mais les résultats indiquent en outre qu'un risque potentiel existe pour la santé du consommateur", alerte l'Afsca.

    L'origine de la contamination a-t-elle été identifiée?

    Où est située l'exploitation concernée ? Si c'est en Wallonie, comment expliquer la présence de PCB dans une exploitation bio ? Comment les certificateurs agréés ont-ils pu passer à côté de l'utilisation de tels produits ? Pour rappel, les PCB sont des polluants organiques, de la famille des dioxines, qui persistent dans l'environnement et sont nocifs pour l'homme.

    Si cette exploitation n'est pas située en Wallonie, ne serait-il pas intéressant de porter une attention particulière à nos élevages afin qu'ils ne soient pas touchés ?

    On se souviendra de la défaillance de la circulation de l'information lors de l'affaire du fipronil au cours du printemps et de l'été 2017. Qu'en est-il dans ce cas-ci ?

    Monsieur le Ministre a-t-il été informé officiellement par l'AFSCA ? Ses services ont-ils été associés à la gestion de cette nouvelle crise?

    C'est encore un coup dur pour ce secteur. Le Gouvernement wallon va-t-il encore devoir intervenir financièrement pour soutenir les agriculteurs concernés ?

    Si cette nouvelle affaire ne touchait pas la Wallonie, quelle est à la connaissance de Monsieur le Ministre, la situation des éleveurs bio wallons en général en lien avec d'éventuelles pollutions aux PCB ?
  • Réponse du 03/11/2017
    • de COLLIN René

    Contrairement à ce qui s’est passé lors de la crise du Fipronil, les services de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) ont informé mon administration de cette contamination au polychlorobiphényle (PCB), dans une exploitation bio dès le lundi 16 octobre, avant même la diffusion du communiqué de presse. J’ai été immédiatement tenu informé par mes services.

    Les informations communiquées sont plus précises que ce qui figure dans la communication à la presse.

    Il s’agit d’une exploitation bio relativement jeune située en Flandre occidentale (Ruislede). Les analyses effectuées sur un échantillon d’œufs prélevés dans le cadre du plan de contrôle de l’AFSCA montrent un dépassement de la norme légale pour le critère « sommes des PCB », dépassement confirmé par la contre analyse dont les résultats ont été communiqués le 16 octobre.

    Sur la base de la première analyse, vu les risques de santé liés aux PCB précurseurs de dioxine, les services de l’AFSCA ont décidé le retrait du marché, le rappel des œufs et diligenté une enquête sur place. Différentes hypothèses peuvent expliquer l’origine de la contamination et des analyses sont en cours à ce sujet :
    - Des terres de remblais récemment apportées sur le parcours extérieur des poules ;
    - Les aliments des poules pondeuses ;
    - L’emballage plastique de ballots de luzerne mis à disposition des poules pondeuses (l’apport de luzerne est classique en élevage bio : source de protéines végétales, aliment « vert ») ;
    - Les matériaux en plastique présents dans l’étable; les matériaux de couverture des toitures ou utilisés pour la construction (peintures, ciments) ;
    - Voire les petits cailloux mis à disposition des poules pour assurer leur bon fonctionnement digestif ;
    - Enfin, une contamination en amont (couvoir, élevage des poulettes ne peut être exclue à ce stade).

    Comme déjà indiquées, les enquêtes et analyses sont en cours. Il me semble en tout cas prématuré de s’exprimer au sujet d’un nouveau scandale alimentaire et pas agricole.