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La chalarose du frêne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 84 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/10/2017
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La chalarose du frêne est une maladie causée par un champignon microscopique. Celui-ci, très virulent, pénètre le frêne par les feuilles et le collet de l’arbre.

    Les jeunes sujets ainsi que les arbres adultes peuvent être atteints.

    Apparue en 1990 en Pologne, elle n’a cessé de s’étendre et touche pratiquement l’entièreté de l’Europe à l’heure actuelle.

    Dès la découverte de celle-ci en Wallonie, le CRA-W, le Demna et le DNF ont mis en place un dispositif permettant d’évaluer la répartition de la maladie et de suivre son évolution dans les différentes régions.

    Il semblerait qu’une étude menée en France précise que plus ou moins 5 % des frênes résisteraient à la chalarose. Lors d’une question sur le sujet, Monsieur le Ministre précisait qu’il était impératif de conserver un maximum de ces arbres «  sains  » semenciers afin de permettre à cette espèce de subsister.

    La seule solution, à l’heure actuelle pour éradiquer cette maladie serait l’abattage des arbres atteints.

    Monsieur le Ministre pourrait-il faire le point sur cette maladie qui touche nos forêts  ?

    Des études ont-elles été lancées en Wallonie pour l’éradiquer  ?

    Des moyens régionaux sont-ils prévus pour indemniser les propriétaires de bois touchés  ?

    D’autres mesures que l’abattage sont-elles préconisées   ?
  • Réponse du 03/11/2017
    • de COLLIN René

    Depuis 2011, mon administration, via l’Observatoire wallon de la santé des forêts (DEMNA / Direction du Milieu forestier), a mis en place un dispositif de suivi de l’évolution de la chalarose du frêne en Wallonie et coordonne les moyens de recherche mis à disposition du Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-w) par le Gouvernement wallon.

    Actuellement, dans le réseau d‘observation des 15 placettes contenant des arbres malades de différentes catégories d’âge :
    - tous les arbres manifestent des symptômes dans le feuillage,
    - la défoliation moyenne est de 50 %,
    - 60 % des arbres développent des nécroses au collet ;
    - seuls 10 % des arbres sont morts.

    Suivant les conditions climatiques, l’intensité de la maladie s’exprime de façon variable d’une année à l’autre et nous pouvons raisonnablement penser que certains individus sont plus tolérants que d’autres à cette maladie. C’est la raison pour laquelle, depuis 2015, l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts a établi une « Note de gestion du frêne dans le contexte de la crise sanitaire de la chalarose », parue dans le numéro 136 (juillet-août-septembre 2015) de la revue « Forêt-Nature ».

    La chalarose du frêne est bien établie en forêts wallonnes, mais ce n’est pas parce qu’un frêne est atteint par la chalarose qu’il est irrémédiablement condamné. En l’absence de nécrose du collet, la résilience est toujours possible, ce qui a été constaté ces dernières années.

    En conclusion, sur base des connaissances actuelles les recommandations suivantes restent d’application :
    * Identifier et conserver un maximum d’arbres semenciers résistants pour assurer l’avenir du frêne en Wallonie ;
    * Prélever les arbres nécrosés commercialisables afin d’éviter les pertes financières, tout en veillant à ne pas saturer le marché ;
    * Favoriser les forêts mélangées qui réduisent la vitesse de propagation de la maladie.