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Les nouvelles mesures du Plan wallon de lutte contre le radicalisme

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 21 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/10/2017
    • de COLLIGNON Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Il y a quinze jours, notre groupe interrogeait Monsieur le Ministre sur le suivi du plan de lutte contre le radicalisme. À cette occasion, il précisait que cette thématique était extrêmement importante et qu'un nouveau rapport d'évaluation du dispositif lui était parvenu très récemment. Peut-il nous en dire plus sur le contenu de celui-ci ?

    Monsieur le Ministre précisait également qu'en cette matière, un certain nombre d'efforts avaient été faits et qu'ils touchaient à différents aspects de la lutte contre le radicalisme. Il a annoncé avoir entrepris une démarche d'évaluation des résultats de ces différentes dispositions avant d'imprimer un certain nombre de marques complémentaires à la lutte contre le radicalisme. Quelques jours plus tard, c'est à la presse qu'il a réservé la primeur de ces nouvelles marques complémentaires.

    Il a annoncé son souhait de développer les référents à la disposition des fonctionnaires, de densifier nos échanges d'informations, d'explorer le développement des cellules intégrales de sécurité au niveau local, de revoir les secteurs où un screening du personnel serait souhaitable, etc.

    Il a également précisé vouloir renforcer le parcours d'intégration, revoir la reconnaissance wallonne des mosquées, faciliter la remise à l'emploi des minimexés, créer un lien plus dense avec les actions menées au Fédéral, etc.

    Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus sur ces mesures ? Quand seront-elles concrétisées ? Quels résultats espère-t-il obtenir ? Comment compte-t-il créer un lien plus étroit avec les mesures prises au Fédéral ? Quels sont les indicateurs qui l'amènent à renforcer le Plan de lutte contre le radicalisme ?

    Dispose-t-il de documents de l'OCAM qui nous permettraient de mieux le comprendre ?

    Le Plan wallon de lutte contre le radicalisme avait nécessité 11 millions d'euros de budget. Suite aux différentes annonces que Monsieur le Ministre vient de faire, à combien estime-t-il désormais ce budget ?
  • Réponse du 16/11/2017
    • de BORSUS Willy

    La lutte contre le radicalisme est un dossier éminemment important et qui concerne de manière transversale plusieurs membres de notre gouvernement.

    Pour ma part, je suis convaincu que prévention et répression/droits et devoirs sont complémentaires afin d’atteindre un double objectif :
    - empêcher l’émergence et la prolifération des idées et des comportements radicaux ;
    - de préserver la sécurité de nos concitoyens face à cette menace bien réelle au côté des autres autorités compétentes de notre pays.

    Concernant le 6e rapport de suivi du Plan de lutte contre le radicalisme mentionné par l’honorable membre, je confirme la réception de ce rapport il y a deux semaines. Ce dernier présente les différents projets menés jusqu’ici dans ce domaine :
    - D’une part, il est fait état de la situation de la fonction du référent radicalisme dont la mission est de coordonner de manière transversale les actions de lutte contre le radicalisme au sein de l’administration ainsi que de représenter la Wallonie dans diverses réunions. En effet, suite au décès de la personne en charge du dossier, il est nécessaire de désigner un nouveau référent dans les prochaines semaines ;
    - En outre, il a également été mis en place un réseau de correspondants « radicalisme » au sein des administrations et des OIP concernés dont l’objectif est d’être une plateforme d’échanges et de transmissions d’informations entre les acteurs concernés. Je pense notamment au SPF Intérieur, l’OCAM, les opérateurs de formation, le Centre fédéral de crise ;
    - Un protocole d’accord est en cours de discussion entre certaines grandes villes wallonnes, bruxelloises, de la Fédération Wallonie-Bruxelles - via le Centre d’Aide et de Prise en charge des personnes concernées par tout Radicalisme et Extrémisme menant à la violence (CAPREV) et le Centre d’Appui aux institutions (CREA) - , de la Région de Bruxelles-Capitale et de la Wallonie. Ce protocole d’accord vise à améliorer la coordination et l’échange des informations entre les parties ;
    - Concernant les actions du Centre régional de crise, le travail est orienté sur le renforcement de la communication avec le Centre fédéral de crise d’une part et sur l’élaboration d’un plan interne de sécurité pour le SPW contenant des consignes particulières de sécurité d’autre part. Il est prévu de tester ce plan en situation réelle avant la fin de cette année ;
    - Concernant les dispositifs visant à développer l’intégration sociale, 85 projets de promotion de l’interculturalité et 79 projets de formation citoyenne ont été soutenus. En outre, 238 opérateurs ont introduit un ou plusieurs projets dont notamment 135 projets pour la formation au français langue étrangère et 113 projets à la formation citoyenne.

    Le rapport fait également état des dispositions prises afin de prévenir la radicalisation en prison, le renforcement de l’offre de formation pendant la peine ou après la sortie ainsi que les initiatives prises en matière d’insertion socioprofessionnelle des anciens détenus.

    Les éléments présentés concernent donc le passé. Pour l’avenir, je souhaite que de nouvelles dispositions complémentaires soient prises afin de renforcer le parcours d’intégration en augmentant, notamment, le nombre d’heures de français ou encore en réduisant le délai dans lequel le primo arrivant doit s’inscrire au parcours. La Déclaration de Politique Régionale précise également que ceux qui ne s’inscriront pas au parcours seront sanctionnés plus fermement. En outre, il m’apparait essentiel de participer activement aux plateformes mises en place et aux échanges d’informations avec le Fédéral et de soutenir la généralisation des Cellules de sécurité intégrale locales (CSIL) permettant de centraliser les informations au niveau communal.

    Comme l’imagine l'honorable membre, ces nouvelles mesures doivent s’inscrire dans un plan pluriannuel et doivent faire l’objet de réunions de planification et d’opérationnalisation vu la transversalité des administrations concernées.

    Le leitmotiv de mon gouvernement est de mettre en œuvre toutes les actions qui sont raisonnablement possibles à réaliser afin de limiter les risques.