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La pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur de la boucherie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 107 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/10/2017
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    La presse relatait récemment que les boucheries sont rares et disparaissent en province du Luxembourg. Mais c’est aussi le cas partout ailleurs en Wallonie. Ceci est intrinsèquement lié au fait qu’il y a une grave pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. Les bouchers actuels cherchent des aides et remplaçants, mais désespèrent d’en trouver.

    Lorsque c’est le cas, il s’avère que la personne qui se présente en vue d’obtenir un emploi dans une boucherie a un réel manque de connaissances. Et il semble que ceux qui sont formés au FOREm vont souvent travailler en grande surface. Généralement, ils sont donc habitués à faire du réassort dans les rayons, du pré-emballé, en somme. Ils mettent donc uniquement la viande en rayon, sans la travailler.

    Les bouchers qui cherchent depuis trop longtemps du personnel qualifié sont exaspérés. Ils constatent qu’il y a un manque de reconnaissance du secteur et de la formation. Les filières techniques, où il faudrait davantage valoriser et faciliter l’apprentissage, ne le sont pas en Wallonie.

    Au contraire de ce qui se passe en Flandre ou en Allemagne, les métiers techniques souffrent encore d’une mauvaise image en Wallonie. Et pourtant devenir boucher ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Il faut prendre exemple sur nos voisins en matière de formation en alternance afin de ne pas se retrouver sans professionnel dans ce secteur d’ici une dizaine d’années.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur le dossier ?

    Qu’envisage-t-il pour remédier à cette pénurie ? 
  • Réponse du 13/11/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la boucherie est une réalité depuis plusieurs années.

    Plusieurs projets visent à remédier à cette situation :
    * Walmeat2u ! mis en place par le centre de compétences Epicuris avec ses partenaires artisans, industriels et de formation. Ce projet vise à former aux métiers de la découpe de viande. Il s’agit d’une formation additionnelle et complémentaire aux formations techniques de plein exercice ou en alternance. L’un des atouts de ce projet, c’est l’utilisation d’un atelier mobile de découpe, qui permet d’amener la formation vers les stagiaires et donc de réduire le problème de mobilité. Cet atelier mobile contribue également à la promotion du secteur via par exemple, la participation à des foires sectorielles. En 2017, près de 391 personnes ont participé à ces formations ;

    * Transfoviande : il s’agit d’un dispositif complet de formation à haute valeur ajoutée sur le mode de l’alternance visant les métiers d’opérateur de transformations des viandes, préparateur de produits carnés et traiteur-charcutier. Il vise à maintenir et développer la compétitivité des entreprises alimentaires en Wallonie par la formation de 720 travailleurs et 208 demandeurs d’emploi sur une période de 60 mois. Ce projet a été labellisé par le Gouvernement wallon en avril 2017, la première formation a débuté ;

    * Projet FSE 2014-2020 : le Centre Epicuris bénéficie également d’un subventionnement européen lui permettant de former un plus grand nombre de stagiaires.

    Je reste par ailleurs persuadé que l’alternance constitue la réponse la plus adaptée à ce type de métiers. C’est la raison pour laquelle je compte renforcer ce secteur de formation en m’inspirant notamment des pratiques allemandes en la matière.