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L'étude "Bee Tox Check"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 89 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/10/2017
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La Société royale d'apiculture de Wavre et environs publiait sur son site les premiers résultats de l’étude « Bee Tox Check », qui porte sur une analyse des résidus dans la cire d’abeille. L’échantillonnage a été réalisé entre mai et octobre 2016. 293 molécules ont été recherchées : des produits à usage vétérinaire (fongicides, acaricides, etc.), des solvants, des métabolites, des régulateurs de croissance, etc.

    Seuls cinq échantillons ont été retrouvés indemnes de toute contamination. Pour les autres échantillons, le nombre de pesticides retrouvés varie entre 1 et 16 par échantillon. Le rapport liste les résultats pour 22 contaminants. Si des analyses statistiques doivent encore avoir lieu afin de comprendre ce qu’il pourrait y avoir derrière ces données, le SRAW s’inquiète de ces résultats intermédiaires qui posent déjà de nombreuses questions.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude ? Quand les résultats définitifs seront-ils disponibles ? Des analyses causales seront-elles effectuées pour déterminer l’origine des pollutions ?
  • Réponse du 20/11/2017
    • de COLLIN René

    Le projet Bee Tox Check qui s’inscrit dans le projet Bee Best Check, mené par les Universités de Liège et de Gand, vise à inventorier, comprendre et analyser les pratiques apicoles à travers toute la Belgique et à les mettre en relation avec les taux de mortalité des colonies d’abeilles observés. Il est financé par le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement.

    Ce projet a retenu toute mon attention, l’apiculture et l’agriculture étant étroitement liées et interdépendantes. C’est ainsi que j’ai octroyé une subvention de près de 15.000 euros à l’Université de Liège pour couvrir les frais d’analyses multi-résidus portant sur les échantillons prélevés en Wallonie.

    Pour résumer, les premiers résultats montrent que les cires sont globalement contaminées, essentiellement par des produits de traitement vétérinaire utilisés dans la lutte contre le varroa. Ces produits sont présents à fortes concentrations, mais présentent une toxicité relativement faible pour les abeilles. Le reste des contaminants provient de l’environnement et, bien que présentes le plus souvent à faibles concentrations, ce sont parfois des molécules hautement toxiques, certaines étant interdites en Europe depuis de nombreuses années. Ces résidus dénotent soit d’une rotation insuffisante des cires dans les ruches et donc d’une mauvaise pratique des apiculteurs, soit de contaminations via les cires du commerce dont une bonne partie provient de pays tiers de l’Union européenne (UE).

    Il est important de noter que les contaminations relevées n’impliquent aucun risque de santé publique : la plupart des molécules observées sont lipophiles et demeurent captives de la cire, sans transfert vers le miel.

    Les résultats finaux sont attendus pour la fin du mois de décembre 2017. Une restitution plus précise des résultats sera faite aux apiculteurs. Un article scientifique sera rédigé et proposé à la publication et une vulgarisation suivra, le tout, courant de l’année 2018. Les conclusions concernant les bonnes pratiques à mettre en place, couplées à celles du projet Bee Best Check, seront diffusées au secteur. Certaines de ces conclusions seront mise en œuvre dans le guide sectoriel d’autocontrôle approuvé par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) dont la révision va débuter en janvier 2018.