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L'évolution de la charge des intérêts

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 71 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 06/11/2017
    • de HAZEE Stéphane
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    La Cour des comptes a indiqué dans son récent rapport d'audit que les charges d'intérêt pour l'ensemble des unités du périmètre de consolidation de la Région s'élèvent à 551,9 millions d'euros pour l'année 2016. La dette wallonne est ainsi financée à un taux moyen implicite de 2,58 %.

    Compte tenu des taux des emprunts qui viendront à échéance dans les deux années à venir, Monsieur le Ministre peut-il indiquer comment évoluera ce montant de charges d'intérêt, à volume de dette constant ?

    La Banque centrale européenne a par ailleurs décidé d'infléchir progressivement sa politique de quantitative easing (QE). Comment Monsieur le Ministre appréhende-t-il cette évolution pour le taux moyen implicite de la Wallonie ?
  • Réponse du 20/11/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc

    En infléchissant progressivement sa politique de quantitative easing (QE), la Banque centrale européenne devrait impacter les marchés financiers. Et les taux d’intérêt, actuellement historiquement bas, devraient augmenter.

    Toutefois, l’impact sur la dette de la Région sur les deux prochaines années dépendra de l’ampleur de cette hausse de taux.

    En effet, comme le soulignait l'honorable membre, le taux moyen implicite de la dette est actuellement de 2,58 %. Or, le taux moyen des opérations réalisées en ce mois d’octobre 2017 est de 1,78 % pour une durée moyenne de 21 ans.

    En fonction de la hausse effective des taux, du montant et du type d’emprunt arrivant à échéance ces prochains mois et des déficits à financer par de la nouvelle dette, le taux moyen implicite pourrait encore baisser pendant quelques mois. Ce n’est qu’à partir du moment où les emprunts seront principalement conclus à des niveaux supérieurs au taux moyen implicite actuel que ce même taux moyen repartira à la hausse. La hausse des taux d’intérêt impactera donc très vraisemblablement ce ratio avec un effet retard de quelques mois.

    À stock de dettes constant, signalons que 380,3 millions d’euros d’emprunt à taux fixe arriveront à échéance en 2018, ces emprunts étant financés à un taux moyen pondéré de 3,842 %. En 2019, 638,9 millions d’euros financés à un taux moyen pondéré de 2,872 % arriveront à échéance. Et la part de dette à taux variable s’élève actuellement à 1,276 milliards.

    Ainsi,
    - à volume de dette constant, dans l’hypothèse d’un renouvellement de ces emprunts à un taux moyen équivalent à celui réalisé ce mois de novembre 2017, soit un taux de 1.78 %, la charge de la dette diminuerait de 14,81 millions par ans à l’horizon 2019.
    - Par contre une hausse linéaire de toute la courbe de taux de 1 % représenterait une augmentation de 8,1 millions d’euros par an.

    Enfin, pour être exhaustif et connaitre l’impact d’une hausse des taux sur la dette consolidée au sens Maastricht, il conviendrait de faire la même analyse pour la dette des organismes du secteur S13.12, hors dette directe. Ces unités disposant d’une autonomie de gestion sur leur propre dette, j'invite l'honorable membre à interroger le ministre de tutelle pour une réponse complète.