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Le rapport mondial 2017 du Forum économique mondial sur la parité entre hommes et femmes  

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 79 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 07/11/2017
    • de MORREALE Christie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Depuis 2006, le forum économique mondial publie un rapport relatif à la parité entre les hommes et les femmes. Cette étude mesure l’importance des inégalités entre les genres dans 144 pays en se basant sur quatre domaines : la représentation et les opportunités économiques (salaires, participation et fonctions dirigeantes), l’éducation (accès à l’éducation de base et supérieure), l’émancipation politique (représentativité au sein des structures décisionnaires), ainsi que la santé et survie (espérance de vie et ratio filles-garçons).

    Les conclusions du rapport pour l’année 2017 indiquent, pour la première fois en dix ans, que les inégalités entre les femmes et les hommes se sont creusées. Au rythme actuel, les inégalités entre les hommes et les femmes au travail ne disparaîtront pas avant 2234, alors que l'an dernier, elle avançait un horizon de 170 ans pour atteindre cet objectif. Pour la quatrième année consécutive, le fossé entre les genres dans le domaine de l'emploi s'est creusé, revenant au niveau de 2008. L'année 2017 : « marque un coup d'arrêt après une décennie de progrès lents, mais constants en termes d'amélioration de l'égalité des sexes, puisque l'écart entre les genres à l'échelle du monde s'est creusé pour la première fois depuis la publication du premier rapport en 2006 », souligne le WEF.

    Derrière ce recul se cache un creusement de l'écart entre les hommes et les femmes dans les quatre piliers étudiés par les experts, en particulier dans les domaines de l'économie et de la santé.

    Sommes-nous concernés par cette détérioration relevée dans ce rapport ?

    Les services de Madame la Ministre disposent-ils de cette étude ? Pourrait-on connaitre l'évolution des paramètres pour notre pays ? Pourrait-on obtenir une analyse de cette étude par le prisme de nos compétences régionales ? 
  • Réponse du 28/11/2017
    • de GREOLI Alda

    Malgré les nombreuses avancées en la matière, il subsiste encore et toujours des différences de traitement entre les hommes et les femmes. C’est pour cette raison que mes collègues et moi-même devons en permanence nous unir afin de lutter contre l’ensemble des discriminations qui subsistent entre les hommes et les femmes, en mettant notamment en œuvre les mesures destinées à établir l’égalité entre les sexes.

    Le rapport 2017 du World Economic Forum Gender exprime des chiffres qui sont basés sur l’ensemble de la Belgique. Il m’est donc difficile de donner des informations spécifiques concernant la Wallonie dans le cadre de ce rapport 2017.

    Comme je l’ai déjà évoqué à plusieurs reprises, le décret visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales a été adopté le 11 avril 2014, précisément, dans le souci de réduire ce « gender gap ».

    L’article 2 du décret prévoit que le Gouvernement wallon présente au Parlement wallon, pour l’ensemble des politiques menées, les objectifs stratégiques qu’il entend réaliser au cours de la législature, conformément aux objectifs de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en septembre 1995.

    Pour chaque ministre, deux mesures visant à intégrer la dimension de genre ont été retenues, le premier plan wallon de « gender mainstreaming » contient donc un ensemble de seize mesures concrètes.

    Les membres du groupe interdépartemental de coordination, récemment désignés en ce qui concerne les nouveaux cabinets, se sont réunis le 26 septembre dernier. Cette réunion a été l’occasion de faire le point sur le décret gendermainstreaming, le plan genre, et le suivi à assurer d’ici la fin de législature.

    Pour rappel, la matinée d’études que nous avons organisée le 10 novembre dernier atteste du fait que nous continuons à travailler activement au plan genre.

    Des experts étrangers sont venus faire part de leurs expériences notamment au niveau de l’aménagement urbain, des politiques sportives, du genderbudgeting, etc. à Bordeaux, Genève, Esch-sur-Alzette, Göteborg, etc. Nous avons aussi suivi les échanges du panel composé d’intervenants issus de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la fédération Wallonie-Bruxelles, la Cocof et le Service public régional bruxellois. Nous avons pu constater que nous n’enregistrons pas de retard par rapport aux autres niveaux de pouvoir.

    Je n’ai pas eu le temps de faire le point sur les 16 objectifs stratégiques du Plan wallon. Il appartient d’ailleurs à chacun des ministres compétents de le faire, au plus tard, lors du rapport final prévu en fin de législature.

    J’ai toutefois pu rappeler entre autres les avancées en matière d’accueil de la petite enfance, ce qui devrait contribuer à aider les femmes à mieux s’intégrer sur le marché de l’emploi et réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, comme vous le suggérez.

    J’ai aussi évoqué la mise en œuvre, depuis cet été, du test de genre (des formations seront organisées prochainement à cet effet). En obligeant chaque ministre à réaliser une analyse de l’impact de ses projets législatifs ou réglementaires sur la situation des femmes et des hommes en amont de toute décision, nous devrions arriver à prévenir et/ou corriger des risques d’inégalités plus efficacement.

    En ce qui concerne mes collègues et par rapport aux points faibles que vous soulignez dans le rapport 2017 du World Economic Forum Gender, je me permets d’attirer votre attention sur certaines mesures adoptées par les ministres wallons, à savoir l’encouragement de la participation des femmes et/ou des hommes au sein de secteurs d’activités professionnelles où elles/ils sont sous-représentés, la promotion de l’entreprenariat féminin et masculin ou encore, en matière de santé, la favorisation du maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées par une prise en charge adéquate.

    Par ailleurs, la démarche de gendermainstreaming implique que des indicateurs seront dégagés. Les ministres se sont en outre tous engagés à récolter des statistiques ventilées par sexe. Cette démarche est évolutive et en cours de réalisation, chaque ministre ayant la responsabilité de dégager les indicateurs les plus pertinents pour les mesures qui le concernent. Ces statistiques sexuées et ces indicateurs de genre devront permettre d’évaluer les progrès engrangés au cours de la législature.

    Le premier bilan de la mise en œuvre de ces mesures a été présenté en mars 2016, présentant déjà, pour la première fois, un grand nombre de statistiques genrées et le prochain rapport sera remis début 2019. L'honorable membre pourra donc prendre connaissance des différentes avancées enregistrées à cette échéance.

    Je tiens enfin à rappeler que le décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination établit un cadre légal très précis et donne à la Région wallonne un outil permettant de lutter contre toutes les discriminations (race, convictions religieuses et philosophiques, handicap, âge, orientation sexuelle, …) et notamment celles liées au genre. Ce décret interdit les discriminations dans tous les domaines de compétence de la Wallonie.